Décidément, ce blog devient un dépôt d’avis de recherche. Il y a quelque temps, je cherchais Domie (avec un e), une dame à qui j’avais dédicacé Coup de grain lors de ma dédicace du 1er juin à Castanet-Tolosan. Domie avait posté un commentaire plus que flatteur à la rubrique « me contacter » du blog, commentaire vu à retardement et réponse tardive de ma part, restée sans réponse.
Un
mois et une semaine plus tard, le samedi 6 juillet, je dédicace à la librairie du
Beffroi, à Revel. Une personne me reconnaît. Dans les salons du livre, j’ai
entendu 50 fois : « Je vous ai déjà vue » de la part de parfaits
inconnus qui citent des endroits où je n’ai jamais mis les pieds. Il faut dire
aussi que je ne suis pas physionomiste pour un sou et que je passe mon temps à
prêter l’oreille pour entendre le prénom de personnes dont je ne remets pas le
visage.
Au
mois de mars, dans un salon du livre, une personne s’arrête devant ma table et
m’assure que nous nous connaissons. Encore une illusion d’optique, me dis-je
une fois de plus. Sauf que cette fois elle précise que nous avons travaillé
ensemble. Mais oui, c’est bien Véronique !
Revenons
au 6 juillet à Revel. La dame me dit qu’elle m’a reconnue et que mon nom sur la
couverture des livres lui donne raison. Cette fois, c’est donc bien moi !
Et de citer un endroit où je me suis engluée un septennat durant : la
direction départemental du travail et de l’emploi de l’Ariège à Foix, et une
année : 1986. Une autre vie ! Et je suis bien ennuyée car je ne
reconnais pas cette collègue dont je demande le nom. Corinne Lauze ou Loze,
phonétiquement. Je balaie l’ensemble de mes collègues d’alors, tous grades
confondus. Ce nom ne me dit rien. Je suis tellement gênée que je mens :
son visage me dit quelque chose. Je lui demande si elle est à la retraite. Non,
1964, c’est pas pour demain. La rencontre se termine en eau de boudin.
Il
pleut des cordes sur le marché et la place du beffroi : un véritable Coup de grain. À l’abri des arcades, je
réussis à signer quelques livres avant de replier mes gaules et de reprendre le
bus pour Toulouse. Nous circulons encore dans Revel quand la mémoire me revient
d’un coup : bien sûr que je connais Corinne, nous étions même copines en
cette année 1986. Elle était jeune volontaire et moi jeune contrôleur du
travail. Voilà pourquoi je n’ai pas réussi à la situer dans la liste de mes
collègues d’alors. Voilà pourquoi notre passé commun est demeuré enfoui dans la
brume de mon inconscient. J’aurais eu tant de choses à évoquer avec elle !
J’ai
cherché à la retrouver. Malheureusement, dans ma gêne, je ne lui ai pas demandé
où elle vivait et quelle était sa situation de famille. Elle a dû prendre, à
juste titre, mon mutisme pour de l’indifférence.
Alors
j’ai enquêté : sur les réseaux sociaux, lancé un avis de recherche sur
Copains d’avant, téléphoné à la librairie. Rien pour le moment.
J’aimerais
tant qu’elle me lise. C’est pire qu’avec Domie que je n’avais pas eu à
reconnaître, ne la connaissant absolument pas.
Je
me promets d’être désormais attentive et de jouer franc jeu : je ne suis
certes pas physionomiste, mais ce n’est pas un crime. J’espère que je serais
absoute pour cela.
Librairie du Beffroi - Revel |