Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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vendredi 1 avril 2022

Jean-Claude Ponçon, mon parrain littéraire

Donc, un vendredi de décembre, je pénètre dans l’auditorium où le lauréat du prix Mémoire d’oc doit tenir une conférence animée par une modératrice, Monique Faucher de Radio Présence. Jean-Claude Ponçon est déjà installé derrière une pile de livres prête pour la dédicace. Je suis la première à m’emparer du roman primé : Le dernier porteur d'eau. À Claudine qui, la première

1850 : Alphonse, 17 ans et Auvergnat « monte » à Paris pour faire porteur d’eau. Dans ce Paris-mosaïque, il se frottera aux duretés des temps, découvrira l’amour et saura attraper le coche des transformations sociales, tout ceci narré dans une langue charnelle et savoureuse.

La conférence débute et la modératrice tente à plusieurs reprise de l’entraîner sur un terrain où notre conférencier ne souhaite pas aller : le voyage d’Auvergne à Paris en 1850. En Effet, à l’époque, ça relevait de l’épopée ! Gros effet comique dans la salle qui s’esclaffe à plusieurs reprises. Jean-Claude Ponçon est excellent et, plus tard, chaque fois que je devrais me coller à l’exercice, je penserais à lui, mon modèle en la matière. Je pose des questions, intéressée par les arcanes de la création romanesque à laquelle je me confronte depuis 5 ans, d’abord avec Poussière de sable puis avec Diabolo pacte. Un lustre, dirons les cuistres, terme on ne peut plus exact concernant une apprentie-écrivain qui cherche à luire, voire à briller tel un Jean-Claude Ponçon rompu à l’art de la conférence.

Ensuite le prix est remis par le directeur de la CRAM, le future Carsat. Il s’agit d’un chèque égal au montant du plafond de la sécurité sociale. Jean-Claude Ponçon n’est pas « descendu » pour rien de sa Beauce natale. Mais, au-delà de l’aspect financier, un auteur couronné d’un prix littéraire a toujours l’impression d’être le roi. Et le roi régale d’un menu concocté par un traiteur et qui fait la part belle aux spécialités auvergnates.

Jean-Claude Ponçon, derrière la table de dédicace, signe à tours de bras, souvent à raison de deux ou trois livres pour une même personne. Son épouse lui passe un plat de temps en temps. Il faut bien que l’auteur mange pour avoir l’endurance de dédicacer sans relâche. Moi, l’apprentie, j’attends sagement que le flot des lecteurs me laisse un intermède pour demander un conseil. Jean-Claude Ponçon semble intrigué par ma présence et me lance de temps en temps un regard étonné. Enfin, j’ai l’espace :

― Je viens d’écrire un roman. Pouvez-vous me donner un conseil ?

À l’époque j’ai encore la naïveté de ne pas avoir conscience que nous sommes treize à la douzaine dans ce cas. Ce dont je me rendrais compte plus tard avec les premiers succès c’est qu’un prix rend enclin son roi ou sa reine à la bienveillance. Aussi le roi de la soirée me répond-t-il :

― Pour vous conseiller, il me faudrait lire ce que vous écrivez.

― J’ai une disquette dans le sac. Je ne l’ai pas fait exprès mais je l’y ai oubliée.

Et je suis sincère. Jean-Claude Ponçon embarque ma disquette avec mes coordonnées.

La fête prend fin. Des semaines passent. Je suis au travail. Mon téléphone professionnel sonne et j’entends :

― Ponçon.

Je manque tomber du fauteuil. Je lui parle du livre et du côté de Châteaudun la réponse est cinglante :

― Mais ce n’est pas un livre !

La voix se radoucit. Il y a un mais, mais pour une fois dans le bon sens.

― Mais vous avez du style et c’est bien à vous. Je vous encourage à continuer.

C’est ainsi qu’est née une amitié et que, forte des conseils et de la confiance de Jean-Claude Ponçon j’ai pu transformer mon deuxième essai romanesque.

Et découvrir l’œuvre d’un auteur certes attaché à sa terre mais qui sait traiter de thèmes universels qui nous touchent tous. Pour mieux faire la connaissance de mon parrain littéraire, suivre le lien vers le site de Jean-Claude Ponçon
Jean-Claude Ponçon signant Le dernier porteur d'eau


Le réel, y a que ça de vrai !

Fictionnaire de l’écriture, j’ai débuté par des histoires absurdes que presque personne n’a lues pour la simple raison qu’elles sont demeuré...