Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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dimanche 12 mars 2023

Avez-vous de la chance ?

Un jour, un copain auteur m’a raconté une anecdote au sujet d’un directeur de théâtre (quelque chose comme ça) qui demandait toujours aux postulants :

Avez-vous de la chance ?

Parce que c’est important, la chance, et comme d’acteur à auteur il n’y a qu’une lettre qui change, j’imagine que c’est important pour un auteur, a fortiori une locomautrice.

Donc un éditeur serait inspiré de demander aux auteurs dont ils ont apprécié le foutu manuscrit :

Avez-vous de la chance ?

Parce que, sans une once de chance, une larve manuscrite métamorphosée en papillon par le miracle de la publication ne prendra jamais de lecteurs en ses filets (je plagie mon Diabolo pacte, lequel sera prochainement réédité aux éditions d’Avallon. Un brin de pub ne peut que lui porter chance).

Donc, si vous constatez depuis votre naissance que vous avez la poisse, mieux vaut mentir. Surtout ne pas avouer l’inavouable : qu’à la date prévue pour chacune de vos dédicaces, il tombe des hallebardes (personne ne sort), qu’il fait un temps radieux (personne n’entre), qu’une manifestation passe devant la librairie, que vous êtes malheureux autant au jeu qu’en amour (sinon pourquoi écririez-vous ?). Donc vous déclarez :

Bien sûr que j’ai de la chance.

Et d’étayer :

Quand je veux me garer il y a toujours une place qui se libère dans la minute.

Vous omettez de préciser que vous n’êtes jamais en quête d’une place de parking du simple fait que le permis vous a été retiré pour conduite en état d’ivresse le jour où vous avez appris que votre boss vous virait de sa boîte de merde dont le seul avantage se résumait au minimum vital.

Vous passez sous silence la fois où votre billet de loto était gagnant et que vous l’avez égaré dans la rue.

Ce sont des choses qu’un éditeur n’est pas censé connaître. Donc il est censé vous croire quand vous lui assurez que vous avez de la chance. Mais, s’il est inspiré, il voudra vérifier par lui-même que vous ne lui mentez pas et que vous avez vraiment de la chance.

Donc je lui conseillerais que, nonobstant l’étroitesse de ses locaux, il installe quelques chaises, dont une seule savamment déglinguée, et invite à s’asseoir son candidat ou sa candidate. Je suis bien consciente de plagier l’idée d’un certain Francis Veber mettant en scène, dans un film portant le nom d’un petit ruminant femelle, un Pierre Richard exceptionnellement malchanceux au point de s’asseoir, dans une salle de réunion vide copieusement garnie de sièges, sur le seul qui s’écroule sous lui. C’est très rigolo, sauf que nos éditeurs n’ont pas les moyens des grands espaces.

Pour aggraver mon cas j’avoue que selon l’horoscope chinois je suis du signe de la chèvre, mais que, parfois et, une fois vraiment vitale, j’ai eu ce qu’on appelle une veine de bandit.

C’est une histoire que je vous raconterai un jour. Ou pas.



Du coq à l’âne

Tel est le destin de ce blog d’être alimenté pour ne pas mourir d’inanition. Qui plus est, pas avec n’importe quoi, sous peine d’être frappé...