Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

jeudi 28 décembre 2023

Dernier article de 2023 : je fais le bilan de l’année.

2022 s’est achevée sur une mauvaise nouvelle, la disparition de RroyzZ éditions qui avait publié les deux premiers volets de ma saga de science-fiction, Poussière de sable, et deux excellentes, la future publication d’un recueil de nouvelles aux éditions Auzas, Coup de grain, et la réédition de mon premier roman, Diabolo pacte, aux éditions d’Avallon.

En novembre 2022, alors que j’ignorais que mon éditeur mettrait la clé sous la porte, je présente Poussière de sable, légendes ourdiniennes, au concours des Arts Littéraires de Saint-Orens. En mars, je n’ai plus d’éditeur, mais obtient la mention spéciale du jury. J’en suis fière et très heureuse pour la science-fiction dont on se méfie trop alors qu’elle parle on ne peut mieux de nos sociétés humaines.

Lors de la remise du prix, je retrouve une amie que je n’avais pas revue depuis une éternité : camarade de fac avec qui j’ai partagé un appartement à Vienne. Cathy ne devait pas y être mais, au dernier moment, une activité s’étant décommandée, elle a décidé de faire les 50 km séparant sa résidence de Saint-Orens. Synchronicité jungienne ?

Fin mai, Coup de grain et Diabolo pacte sortent des presses. Le travail éditorial effectué par les deux éditeurs est on ne peut plus sérieux. Si sérieux que je sortais des séances de relecture avec un mal de tête… inédit. La facture des deux produits est parfaite du point de vue de la mise en page et de la couverture. Bien que ma table de dédicace présente deux beaux livres, attrayants en diable, mes deux premières séances sont catastrophiques et j’en ressors absolument découragée, avec l’idée que, désormais, je n’écrirais plus pour être publiée, mais pour mon propre plaisir. Je termine toutefois les deux derniers volets de ma tétralogie de science-fiction. Mon bêta-lecteur de SF doit se remettre au turbin. J’attends encore.

Je décide donc de n’écrire que pour mon plaisir et, comme je l’avais fait en 2005 avec Diabolo pacte, je change mon fusil d’épaule et opte pour un genre différent. Je n’en dis pas plus.

Découragée, je me cache mais, auparavant, la librairie Privat (Toulouse) a programmé une dédicace pour le 23 septembre. Sur la table, j’abats mes cartes : mes nouveautés, Coup de grain et Diabolo pacte, mais aussi mon 2ème roman, Elwig de l’Auberge Froide, paru en 2014 et toujours distribué. La journée sera un franc succès qui me remettra le pied à l’étrier. Alors que pendant des années je me suis déplacée pour des clopinettes, je suis contente d’avoir quelqu’un qui désormais m’attend devant la table.

Tout en continuant les salons et les dédicaces en librairie, je présente mes nouveautés au concours de l’Académie des Livres de Toulouse. J’obtiens le 2ème prix de la nouvelle pour Coup de grain et le premier prix du roman pour Diabolo pacte. La cérémonie à lieu le 8 décembre à la Médiathèque José Cabanis. L’année finit donc on ne peut mieux.

Quelles résolutions pour 2024 ? Poursuivre les salons et les dédicaces. Un de mes souhaits : des lecteurs, des lecteurs, des lectrices, mais pas ces horribles lecteur.ice.s. Et qui vivra, verra.



mercredi 20 décembre 2023

Podium

Pour une fois, collons à l’actualité comme le maillot cycliste colle au corps.

L’évènement de ces derniers jours, c’est la remise des prix de l’Académie des Livres de Toulouse dans l’auditorium de la Médiathèque José Cabanis. Calqué sur les jeux olympiques, elle désignera, dans chaque catégorie, 3 auteurs honorés d’un podium à 3 marches.

Cette année, je concourais avec Coup de grain, recueil de nouvelles, et Diabolo pacte, mon premier roman ressuscité en 2023 dans une nouvelle peau et chez un nouvel éditeur, Avallon & Combe.

Dès mon arrivée à la Médiathèque, je suis abordée par des amis cyclotouristes pour une dédicace des deux livres en lice. C’est tout nouveau pour moi. Longtemps je me suis déplacée en salon et en librairie pour des clopinettes. Or, depuis quelque temps, je n’ai pas le temps de m’installer que j’ai quelqu’un devant la table. Dans l’auditorium, point de table : qu’à cela ne tienne, je dédicace sur mes deux genoux.

La cérémonie débute avec la remise du prix de poésie où j’ai fait partie du jury. Je communiquerai à ce sujet sur les réseaux. Puis vient le prix de la nouvelle : je monte au figuré sur la 2ème marche, fière d’être la dauphine de Betty Marescaux Tyteca pour « Bonnes nouvelles ? » publiée comme moi par les éditions Auzas.

La cérémonie se poursuit, le prix du roman suivi de la désignation de la Plume d’or distinguant un auteur prolifique. Un demi-mystère, car si on m’a laissé entrevoir un podium, j’ignore sur quelle marche le jury m’aura placée. Troisième, ni mon nom ni mon titre ne sont cités. Deuxième, non plus. Le doute n’est plus permis : Diabolo pacte est paré d’or. Une divine surprise !

Une lectrice du jury monte sur l’estrade et fait l’éloge du roman et de la romancière. Émue et honorée. J’ai préparé une allocution. Le public rit. N’ayant pas préparé d’extrait à lire, j’improvise et prie le représentant du maire, conseiller municipal chargé de la lecture publique, de me donner 2 chiffres, l’un pour le numéro de page, l’autre pour la ligne, et je lis le passage où on apprend que Josette Gougeard s’est retrouvée veuve à 35 ans. Pour un roman rigolo, ça tombe mal. La remarque fait marrer la salle. Et je suis aux anges, si j’ose dire.

Avec Samir Hajije, conseiller municipal en charge de la lecture publique


mardi 5 décembre 2023

Longue attente et textes courts

Le dlog, insatiable, réclame son os à ronger, et je dois me servir dans mon garde-manger, par définition limité : l’inflation, la hausse des impôts, etc. Donc, ouvrant la grille qui laisse passer l’air, je tombe direct sur la case : 10 friandises pour l’entracte. C’est sur l’affiche concoctée par mes soins – je devrais dire bricolée - pour attirer le chaland vers le recueil de mes 10 nouvelles, Coup de grain. D’ailleurs, il arrive que le chaland se marre.

Depuis sa parution, j’ai pu constater que la nouvelle suscitait moins d’enthousiasme que le roman et que le lecteur préférait se délester de 20 pour une fiction en enfer (Diabolo pacte) et même de 22 en échange d’un thriller franco-allemand (Elwig de l’Auberge Froide).

Je préfère une histoire entière, m’a confié une lectrice avant de se faire dédicacer Diabolo et Elwig (les romans aussi ont leurs petits noms).

Voilà qui est rassurant à une époque où le livre est un moindre objet de désir, comparé à un smartphone, à un tatouage ou à un abonnement à Netflix.

Or, cette désaffection pour la nouvelle est un phénomène franco-français. Les anglo-saxons, les Tchèques et autres Européens de l’Est se délectent d’en lire.

Si le genre est prisé en Allemagne, c’est aussi que la nécessité fit loi après la guerre. La pénurie de papier exigeait du court. Or ce n’est pas parce que le texte est court, que les idées le sont aussi et que l’intrigue est moins captivante. Une histoire courte doit vous saisir dès la première phrase et ne pas vous lâcher avant le mot FIN.

Un confrère, qui écrit aussi des nouvelles, argumente derrière sa table de dédicace avec un argument censé abattre les dernières résistances : Si vous avez peu de temps pour lire, la nouvelle est le genre idéal. Par exemple dans la salle d’attente d’un médecin…

Cela dépend du médecin. La réputation de mon généraliste est si répandue et avérée que j’emporte des trilogies, voire des tétralogies, pour tromper l’attente.



L’écriture, un effeuillage mental ?

Drôle d’émotion qui m’étreint à la veille de la parution du recueil de mes poèmes de jeunesse, Mon opium est dans mon cœur. Pour une fois, j...