Alimenter un blog s’apparente parfois à nourrir un doberman : de la viande fraîche avec un peu de riz cuit. La difficulté n’est pas tant de rédiger un texte par semaine que d’écrire quelque chose qui intéresse tout le monde, que ce petit monde-là écrive, aspire à écrire ou lise tout simplement ou les trois à la fois. Mais, comme disait Jean de La Fontaine, on ne peut contenter tout le monde et son père. Or personne ne me talonne, pas de rédacteur en chef qui réclamerait à un Alphonse Allais en panne d’inspiration une nouvelle hilarante, lequel Alphonse Allais, acculé, ne s’était pas gêné pour signer un texte de Jules Renard. Donc je vais pomper à mon tour et vous parler de blogs.
Alors
que j’aspirais au graal de la publication, écumais la toile en quête d’éditeurs
et de tuyaux, voilà que je tombe sur 2 blogs à thème pouvant se résumer au
parcours du combattant montant au casse-pipe éditorial.
Dolce évoque dans son blog (http://www.buzz-litteraire.com/2005120135-la-vie-revee-des-ecrivains-par-dolce/)
ses espoirs, ses lettres de refus, son rendez-vous au salon du livre de Paris
avec une romancière connue… C’est le grand-huit qui la propulse jusqu’au faîte
de l’espoir pour la projeter dans les bas-fonds de la déception. Dolce s’expose et son blog fait le buzz.
Ses lecteurs l’encouragent. J’ignore si Dolce
a pu concrétiser son rêve de publication. Son blog a disparu du paysage.
J’aimais le lire, y retrouvant mes états d’âme, moi qui œuvrais dans l’ombre et
n’avouant que j’écrivais qu’à l’acceptation de Diabolo pacte par un éditeur parisien, après avoir essuyé le
mitraillage de Poussière de sable à
coups de lettres de refus.
Un
deuxième blog faisait alors ma joie, nettement plus polémique que celui de Dolce, fidèle à son pseudo. Il y était
question de wanabes injustement refoulés aux portes des maisons d’édition. Vous pouvez toujours frapper, on ne vous
ouvrira pas, bande de tocards ! L’heure de la rentrée littéraire
sonne. Et notre blogueuse d’étriper la presse qui parle de Musso, Lévy, Nothomb
et peu d’autres. Et les wanabes ? s’insurge-t-elle. Les wanabes n’ayant
rien publié, la presse ne peut avoir lu leur œuvre et en parler. Notre blogueuse,
contrairement à Dolce, a frôlé
l’exploit de la publication par une maison germanopratine. L’éditeur s’étant
rétracté, elle enrage et incendie le milieu. Travail salutaire car elle finit
par compatir avec les auteurs publiés par de modestes maisons et qui vendent
peu d’exemplaires. Finalement notre blogueuse s’estime heureuse de ne pas avoir
été éditée à si mauvais compte.
Pour
en revenir au mien, de blog, je ne peux qu’espérer qu’il trouve sa niche :
lecteurs, écriveurs, éditeurs, à chacun ses maux et à tous mes mots.