Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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mardi 27 août 2024

Inversons les rôles !

Vous venez d’écrire un texte, roman, recueil de nouvelles ou de poésies. Cet objet, qu’il soit imprimé ou consultable sur écran, n’est pas encore un livre, n’ayant pas d’existence publique par la grâce d’un éditeur.

Vous le lancez dans l’arène, soit par la poste soit d’un simple clic avec message introductif, anxieux quant à son accueil par les éditeurs que vous avez sollicités.

Vous avez relu mille fois votre œuvre, peaufiné votre message, chiadé votre biobibliographie. En tout cas, c’est ce que je fais.

En retour vous obtenez le silence ou un refus, et vous pensez que l’éditeur qui vous dit non est confit de civilité pour le simple fait de s’être donné la peine de vous répondre. Parfois, il va même jusqu’à vous prédire que, vu la qualité de votre texte, l’un de ses confrères la publiera certainement.

Des taules pareilles, j’en ai pris plus d’une en travers du museau au point que j’en viens à me poser la question de l’autoédition où le risque que je prendrais serait de me refuser moi-même. Ou bien d’écrire pour mon bon plaisir en me gardant bien de passer des plombes à solliciter un éditeur.

C’est les vacances, et je vais m’accorder le luxe d’inverser les rôles. Or j’avoue que j’ai déjà refusé des éditeurs.

Il y a d’abord ceux auxquels je n’enverrai jamais rien. Passons sur l’absence de diffuseur-distributeur, compensée par un onglet boutique où le lecteur commande son panier et paye des frais de port. Dès que je lis dans la rubrique à propos où la maison d’édition est censée se présenter des celleux ou autres lecteur-ices, je fuis à toutes jambes, l’inclusion forcenée n’étant pas ma tasse de thé. Est-ce que de se dire autrice vous fait vendre plus de livres ?

Je fuis aussi les éditeurs dépourvus de réseau de diffusion-distribution mais exigeant l’envoi d’un manuscrit imprimé par la poste. Certes, l’impression papier, y compris celle d’un malheureux ticket de caisse, n’est pas pire pour la planète que des bases de données carburant jour et nuit. Il y a que les frais postaux coûtent désormais une blinde.

Je fuis également les éditeurs dont les contrats comportent des clauses comminatoires où l’auteur est menacé de devoir débourser 500 € au cas où il aurait l’outrecuidance d’exiger que le bon à tirer s’approche de la perfection. Il ne faudrait pas corriger plus de 2 fois !

Je dois ajouter que la taille des contrats a de quoi me rebuter : 20 pages à étudier. Voilà qui me file un mal de cougourde rien que d’y penser.

Un petit exercice pour en finir avec le sujet. Je vous invite à rédiger votre lettre de refus aux éditeurs, histoire de rigoler.



jeudi 8 février 2024

Le dlog aboie, la carapace casse

Le dlog réclame sa gamelle, me tourne autour en grognant, exhibant des crocs aussi blancs que mon écran d’ordinateur. Ça urge, je dois m’exécuter. J’ouvre le frigo de mon imaginaire dans l’espoir d’y dégoter un bon surgelé. Vais-je lui servir du saignant, du croustillant ? Surtout pas de la bouillie pour chat. Le dlog est susceptible.

Je referme la porte. Las ! Pas la moindre mini-barquette. Je suis au pied du mur. C’est là qu’on est censé voir le maçon quand il n’est pas au bistrot. Or le maçon, c’est moi. Comment ça se dit au féminin ? Maçonne ? Suffit d’enlever la cédille, et vous saurez ce que je pense de toutes ces sonneries.

Donc, je suis au pied de la lettre, c’est là qu’on voit l’écrivain. Voilà un titre que je souhaiterais mille fois qu’on m’attribue, que je trouve si beau qu’y ajouter un e le dénaturerais à mes yeux et à mes oreilles.

Donc je suis au pied de la lettre, et je dois prouver que j’ai de l’idée.

Et il m’en vient une. Je viens de quitter un célèbre réseau social (temporairement) sur lequel pullulent des groupes divers et variés pour les auteurs, les autrices, bref pour la gent qui se pique d’écrire et de publier et qui se heurte à une réalité frontale : de moins en moins de lecteurs, de plus en plus d’écrivants (pour le coup, je kiffe le néologisme !). Comment attirer l’œil d’un potentiel lecteur sur ce roman dont l’auteur n’est pas passé à la Grande Librairie (ni même à la Petite) et dont personne ne connaît le nom ? Parmi des milliers de titres et de noms tout aussi inconnus, puisque les éditeurs reçoivent des milliers de manuscrits à s’en faire péter la BAL.

La larve transformée en papillon par la grâce d’un contrat d’édition n’en a pas fini pour autant avec son chemin de croix. Nul projecteur pour mettre en lumière son chatoiement. Nul filet qui fasse le geste de la capturer afin de la déposer sur les tables de chevet.

Pas un seul petit morceau d’article ou d’entrefilet. Les gens de la presse ploient sous les services de presse (livres offerts, c’est gratuit) et les sollicitations. Alors nos malheureux auteurs s’emparent des réseaux, rejoignent des groupes dédiés, espérant y trouver des groupies. Déception. Ces groupes sont fréquentés par des auteurs qui ne lisent que leurs propres posts et s’en reviennent bredouilles de la pêche aux fans.

Personnellement, je préfère me concentrer sur mon dlog. Quand je remplis sa gamelle, il remue la queue. C’est ainsi que les dlogs sourient. Mais quand la gamelle demeure vide, il se bute, et ça devient le blog.



La bosse du commerce

Un sujet qui intéressera les auteurs exposant leurs œuvres dans les salons du livre, tous avides qu’un de leurs titres trouve preneur. Vous ...