Dernier salon du livre dans un lieu historique prestigieux dont la beauté attire un public avide d’esthétique. Question beauté, j’y exposais mes livres, fictions et poésie. Mon opium est dans mon coeur soulevait quelque intérêt, servi pas sa première de couverture illustrée par un tableau de Manuel Candat, mon père. Moi-même leur sers un court poème, histoire de leur souffler en nez quelque fumée d’opium :
Est-ce le vent qui rêve
Est-ce le vent qui joue
Quand il se prend au piège
Des feuillages
Et qu’il s’accroche aux fleurs
Comme un rideau changeant
Et qu’il fait des jardins
Les chambres du printemps ?
Et
voilà que je reçois de la part d’un visiteur cette réflexion étonnante. Mais je
ne devrais plus m’étonner de rien !
―
J’aime la poésie, mais je n’en lis pas.
Mince alors ! J’aime
les frites, mais je n’en mange pas. Pareille réflexion n’est pas pour me
donner la patate.
Heureusement
qu’il n’y a pas que les salons, il y a aussi les récitals. L’avant-veille
j’étais conviée à lire quelques poèmes dans le cadre du Festival de la Beauté
organisée chaque année par la diaconie. L’amie, fidèle lectrice qui a soufflé
mon nom aux organisateurs, me véhicule à l’école de l’Annonciation de Seilh, à
travers les rocades et avenues de l’Ouest toulousain vouée à l’aviation et à
l’avionique.
Le
thème de l’année 2024 est la Genèse.
Les récitants déclinent la thématique sur une gamme variée, allant du poème au
slam, de la chanson au conte. Quant à moi, j’ai choisi deux poèmes extraits de L’opium de l’artiste, titre du premier
chapitre. À
la fin, j’ai salué mon public en coup de vent (voir plus haut). L’évènement a
été pour moi l’occasion de rendre hommage à mon père en lisant le poème que je
lui avais écrit en ma jeunesse et qui fut lu lors de ses obsèques : À mon père, le peintre.
Moment
chargé d’émotion partagée par un public sensible à ma poésie. Peut-être ce
monsieur qui ne lit pas de la poésie aime-t-il l’entendre, entendre des mots
qui sont à eux seuls des notes de musique.
Quant
à la poésie et moi, une longue histoire : https://claudine-candat-romanciere.blogspot.com/p/mon-opium-est-dans-mon-cur-poesie.html