Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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lundi 2 décembre 2024

Récital

Dernier salon du livre dans un lieu historique prestigieux dont la beauté attire un public avide d’esthétique. Question beauté, j’y exposais mes livres, fictions et poésie. Mon opium est dans mon coeur soulevait quelque intérêt, servi pas sa première de couverture illustrée par un tableau de Manuel Candat, mon père. Moi-même leur sers un court poème, histoire de leur souffler en nez quelque fumée d’opium :

 

Est-ce le vent qui rêve

Est-ce le vent qui joue

Quand il se prend au piège

Des feuillages

Et qu’il s’accroche aux fleurs

Comme un rideau changeant

Et qu’il fait des jardins

Les chambres du printemps ?

 

Et voilà que je reçois de la part d’un visiteur cette réflexion étonnante. Mais je ne devrais plus m’étonner de rien !

J’aime la poésie, mais je n’en lis pas.

Mince alors ! J’aime les frites, mais je n’en mange pas. Pareille réflexion n’est pas pour me donner la patate.

Heureusement qu’il n’y a pas que les salons, il y a aussi les récitals. L’avant-veille j’étais conviée à lire quelques poèmes dans le cadre du Festival de la Beauté organisée chaque année par la diaconie. L’amie, fidèle lectrice qui a soufflé mon nom aux organisateurs, me véhicule à l’école de l’Annonciation de Seilh, à travers les rocades et avenues de l’Ouest toulousain vouée à l’aviation et à l’avionique.

Le thème de l’année 2024 est la Genèse. Les récitants déclinent la thématique sur une gamme variée, allant du poème au slam, de la chanson au conte. Quant à moi, j’ai choisi deux poèmes extraits de L’opium de l’artiste, titre du premier chapitre. À la fin, j’ai salué mon public en coup de vent (voir plus haut). L’évènement a été pour moi l’occasion de rendre hommage à mon père en lisant le poème que je lui avais écrit en ma jeunesse et qui fut lu lors de ses obsèques : À mon père, le peintre.

Moment chargé d’émotion partagée par un public sensible à ma poésie. Peut-être ce monsieur qui ne lit pas de la poésie aime-t-il l’entendre, entendre des mots qui sont à eux seuls des notes de musique.

Quant à la poésie et moi, une longue histoire : https://claudine-candat-romanciere.blogspot.com/p/mon-opium-est-dans-mon-coeur-poesie.html



mercredi 1 mai 2024

Les livres aussi ont une peau

Passons de la nouvelle à la poésie, du réel (Coup de grain) au rêve (Mon opium est dans mon cœur. Commençons par la peau, la couverture, avant d’atteindre la pulpe, mes poèmes de jeunesse. Je ne peux que me féliciter d’avoir réussi à les publier à compte d’éditeur. Un grand merci aux éditions IL EST MIDI. Qui plus est, le bonheur de voir une toile de mon père, Manuel Candat, illustrer un élément primordial de tout ouvrage : la première image offerte au public sur un stand de dédicace ou sur la table des libraires et qui, souvent, détermine, l’impulsion d’ouvrir le livre.

D’abord le titre : Mon opium est dans mon cœur, m’est venu récemment, des décennies après que le dernier vers de ma poésie de jeunesse ne fût écrit, en redécouvrant un poème datant de mon adolescence. Ce vers m’a sauté aux yeux et m’a semblé symboliser mes espoirs et mes désarrois d’alors. Aujourd’hui, j’ai évolué : romancière, j’éprouve la sensation de passer mes journées sous mescaline.

Une évidence m’a aussi sauté aux yeux : un tableau de mon père illustrait parfaitement cet opium avec ses couleurs douces jouant sur la gamme du rose sur lesquelles tranche une coupole bleue. Une ambiance orientale s’en dégage enveloppée du parfum des fumeries d’opium. Mais un tableau est comme un livre : chacun le voit différemment selon sa sensibilité.

Papa n’est plus à même d’ouvrir ce livre qu’il a illustré à son insu. Les deux personnes qui auraient conçu de la fierté lorsque le manuscrit (inédit) de Mon opium est dans mon coeur a reçu la mention spéciale du jury des Arts littéraires en mars 2022 ne sont hélas plus de ce monde. C’est aussi pour mes parents disparus que je m’entête au coupe-coupe et à la machette sur le sentier d’une carrière littéraire compliquée, loin du confort d’une promenade de santé.

La carrière de peintre-sculpteur de mon père fut un chemin semé d’embûches débouchant sur des impasses. Exister chez les galeristes est aussi ardu dans les arts plastiques que de percer en littérature, la publication chez un éditeur susceptible d’être diffusé en librairie étant la condition nécessaire.

En attendant sa première sortie en public, je me délecte dans la contemplation d’une première de couverture chargée d’émotion et de souvenirs.

Sortilèges, Manuel Candat, 1979


Vivre en poésie

Mon rapport à la poésie n’est pas une ligne droite, un canal filant droit balisé par des écluses autorisant la circulation de péniches plus ...