Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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lundi 6 juin 2022

Plaisirs de table

Quand le livre est tiré, il faut le vendre. Plus fastoche de descendre un Mont Ventoux (le vin) ou même de le grimper (le col) que de faire baisser la pile de livres sur la table de dédicace. Un talent de bateleur peut faire d’un auteur inconnu une perle rare que s’arracheront les libraires. L’exercice est ardu, personnellement me paraît monumental : exaltant quand il est réussi, décourageant quand sèche le stylo. Pourtant, j’y ai récolté, parmi la tourbe, quelques diamants étincelants.

C’est lors d’un salon du livre que j’ai fait la connaissance de Nathalie Glévarec et d’Eva Kopp.

Remontons le fil jusqu’en l’an I. Première dédicace de mon 1er roman, Diabolo pacte. Je me suis déplacée dans le Tarn et Garonne, à librairie presse de Caussade. Et elle se tient devant moi, ma toute première fois, au moins aussi intimidante que les autres. Elle s’appelle Hubert, avant d’être à la retraite occupa le poste de fossoyeur et, non content d’être ma toute première dédicace, persuada une cliente de tenir le rôle de la deuxième. Un fossoyeur comme première signature augurait-il d’une mise en terre de mes espérances ?

Le samedi d’après, à Ax-les-Thermes, elle riait comme une bossue devant la quatrième de couverture cette dame d’un certain âge qui déplorait :

Je suis une retraitée pauvre.

Je suis en effet entrée sur le marché du livre dans la foulée de la crise des subprimes.

Je me souviens de ma première radio, FMR, une radio de jeunes, où je me suis sentie à l’aise pour présenter mon Diabolo pacte après que mon interviewer se fût quelque peu égaré. Tout micro éteint, il m’a prié de l’excuser, alors que j’étais loin de regretter un dérapage épiçant l’interview :

Je suis plus à l’aise avec les écrivains morts.

Passons à la vitesse supérieure : ma première télé avec l’excellent Greg Lamazères de la regrettée chaîne Télé Toulouse. Maquillée comme une star, étouffant de trac, je fais connaissance de Michel Baglin, journaliste à la Dépêche du Midi, poète, nouvelliste et romancier. Je croiserai Michel plusieurs fois. Des mois plus tard, alors que j’étais en quête d’un éditeur pour mon 2ème roman, Elwig de l’Auberge Froide, il m’a confié qu’il avait eu un temps les honneurs de la presse nationale et cru que le succès pointait le bout de son nez. Et puis, Pschitt ! J’ai encore en tête son conseil  :

Il faut écrire parce qu’on aime ça.

Michel est parti en 2019, le 8 juillet, 4 jours après ma mère, de 20 ans son aînée.

Donc premier passage à la télé dont je récolterai les fruits. J’entendrai, derrière ma pile de Diabolo pacte, la formule magique :

Je vous ai vu à la télé. Puis-je avoir une dédicace ?

Plus de télé mais le covid, le pass sanitaire qui devient vaccinal. La semaine où je devais passer à la radio et présenter Poussière de sable, l’épopée euskalienne, lors d’un dîner littéraire, et passer sur les ondes de Radio Occitanie est la première de deux mois de confinement. L’année d’après, mon éditeur et moi-même travaillons à la publication de Poussière de sable, Légendes ourdiniennes. Privée de salons et de dîners, je décide de concrétiser un projet de longue date : mon site internet. Finalement, j’opte pour Blogger, libre de pubs, avec un blog où je parlerai à mes lecteurs, anciens et peut-être futurs. Il m’est en effet plus facile de communiquer derrière l’écran blanc de mes humeurs, noires ou roses, que derrière une table.

Une question me tarabuste depuis longtemps : L’auteur est-il le plus à même de parler du contenu de son livre ? Proche de la transe, j’ai la sensation que ce que j’écris me passe au-dessus de la tête. Mes personnages s’emparent de leur destin en interaction les uns avec les autres. Mes lecteurs y voient mille choses dont je n’ai pas conscience. Suis-je la mieux placée pour en parler ? J’avoue que je demeure dans le brouillard. Ce que je peux dire c’est que quand on s’arrête devant ma table et me demande une dédicace, il fait très beau.

Salon du livre de Paris


jeudi 19 mai 2022

Eva Kopp, des sourires et des lettres

 Après Nathalie Glévarec et François Aronsohn, j’ai eu la chance de faire la connaissance d’Eva Kopp, écrivain pour les grands et les petits, animatrice radio, chroniqueuse, scénariste, j’en oublie sûrement. C’est qu’elle a plus d’une corde à son arc. C’était le 5 mai 2018 dans un salon du livre au centre de Toulouse. Eva, dont le 1er roman, L’enfant du tsunami, était sorti à Genève chez le même éditeur que le mien m’a demandé de lui dédicacer Elwig de l’Auberge Froide, en m’apprenant que les auteurs publiés à compte d’éditeur se comptaient sur une main de menuisier ayant abusé de la scie circulaire : 1 sur 3000. D’origine alsacienne, Elwig a dégusté mon thriller franco-allemand dont l’histoire débute en pleine canicule à la morgue de Toulouse.

Nous nous retrouvons en décembre pour une dédicace à la librairie L'Exemplaire. C’est Eva qui a suggéré à Peggy de m’inviter. Poussière de sable, l’épopée euskalienne vient de sortir et trouve ses premiers lecteurs.

En ce qui concerne la vie hors les livres, Eva et moi nous situons à l’opposé : son bébé devient un petit garçon, ma vieille mère développe déjà les symptômes du cancer sanguin qui devait l’emporter dans sept mois. Bien sûr, j’ignore à quel point la situation est grave, voire désespérée. Il ne sera plus question pour de longs mois de la promotion du premier volet de mon opus de science-fiction. Eva, qui l’a lu, souhaite m’interviewer pour Toulouscope. J’en suis fière car, elle m’avoue que, n’étant pas une addict de SF, mes aliens ont réussi à la captiver. Mais je n’ai pas le cœur à me pencher sur la littérature. J’ai cessé de flipper sur les ventes et le sort des manuscrits qui dorment dans le disque dur de mon ordi. Je suis la fille d’une mère atteinte d’une maladie mortelle.

Au mois de juillet, me voilà orpheline. Mais, comme dit Paul Valéry, Le vent se lève, il faut tenter de vivre. Je reviens vers la littérature, d’autant plus que Maman n’aurait pas souhaité que je jette l’éponge et que L’épopée euskalienne lui est dédiée. Je reviens vers Eva. Je peine à fournir des photos. Et l’article paraît : https://www.toulouscope.fr/toulouse-a-du-talent/embarquement-immediat-pour-poussiere-de-sable-lepopee-euskalienne-le-roman-science-fiction-de-la-toulousaine-claudine-caudat/

Depuis, j’ai eu le plaisir de lire le 2ème roman d’Eva, Celle qui dérange.

J’espère que nous nous croiserons encore.

Eva Kopp


Du coq à l’âne

Tel est le destin de ce blog d’être alimenté pour ne pas mourir d’inanition. Qui plus est, pas avec n’importe quoi, sous peine d’être frappé...