Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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jeudi 3 mars 2022

Mon père, ce héros… qui m’a appris à mentir

 Si ma mère me tenait grand ouvertes les portes de l’étrange et de l’invisible, mon père quant à lui se gaussait littéralement de l’ésotérisme. Il disait de sa belle-mère que si elle avait vécu 5 siècles auparavant elle aurait fini sur le bûcher comme sorcière. Ce qui est paradoxal c’est qu’en tant que sculpteur-peintre, il produisait des œuvres s’apparentant au réalisme fantastique. J’ai d’ailleurs adressé aux éditeurs des manuscrits avec, pour illustration, l’une de ses tableaux.

Un seul coup d’œil suffit pour saisir ce que mon père m’a apporté. Je pense que j’écris comme il peignait : en enrobant de fantastique les contours du réel, si ce n’est que je puise dans les mots les couleurs et les formes qui façonnent mes mondes imaginaires.

Papa m’a donné un seul conseil pour les rédactions hebdomadaires qu’on commandait aux écoliers sur des sujets du style narrer une journée de vacances, une dispute, etc.  Il me martelait : il faut mentir, ce qui voulait dire qu’il fallait éviter de raconter sa vie, mais tout inventer.

Je me suis mise à habiter des villas et des châteaux alors que nous logions dans un clapier, à avoir des loisirs que mes parents n’auraient jamais pu m’offrir, comme l’équitation et la plongée sous-marine. Mon père jubilait de voir ses conseils approuvés par les bulletins scolaires. Il faut mentir, mentir, répétait-il.

En tant que romancière, je pense avoir largement dépassé ses espérances.

Manuel Candat

Manuel Candat, Sortilèges, 1979

 

vendredi 25 février 2022

Ma mère qui m’a ouvert les portes de l’étrange

 

Lu sous la plume de Pierre Bellemare qui, des décennies durant, a collecté des histoires vraies coiffant l’imagination la plus débridée sur le poteau : Un romancier parle toujours de lui-même quand il écrit sur une petite fourmi. Petit clin d’œil à Bernard Werber en passant. Mais comment concilier Pierre Bellemare et Victor Hugo selon lequel Le moi est haïssable ?

Le seul cas que je connaisse de l’intérieur étant le mien, je n’irai pas par 4 chemins. Encore aujourd’hui, j’ignore si mon premier essai romanesque, Poussière de sable, se réfère à mon autobiographie et à vrai dire je m’en moque. Je me suis attachée avec passion à mes personnages extraterrestres, gogorkis qui nous ressemblent ou euskaliens ailés aux pouvoirs psy. Qu’on ait trouvé mes personnages attachants me remplit de joie. Une part d’eux-mêmes émane-t-telle de mes expériences de terrienne née sous le signe du taureau ? Sans doute.

Ce que dont je suis sûre, c’est que si je me suis orientée naturellement vers l’imaginaire, sans avoir l’idée de rectifier le tir, c’est que mon héritage était lourdement chargé.

Poussière de sable s’ouvre sur L’épopée euskalienne, dédiée à ma mère. Le livre est sorti au moment où Maman déclarait le cancer sanguin qui allait l’emporter 9 mois plus tard, exactement le temps d’une maternité.

Ma mère était medium. Elle pouvait circuler dans une brocante et être prise de malaise face à une armoire imprégnée de secrets. Quand j’étais enfant, je l’ai vue rentrer dans un état d’excitation extrême et décrire à mon père qui elle venait de rencontrer. Ce n’était ni le crémier ni la boulangère mais sa grand-mère défunte. Autrement dit, et surtout depuis le retour de ma grand-mère astrologue et voyante, l’extraordinaire faisait partie de mon ordinaire. Cependant, je n’ai jamais souhaité expérimenter des phénomènes qui me paraissaient terrifiants : bourrasques traversant une chambre fermée, sensation d’une main glacée sur la joue attribuée à la présence d’un cher défunt, transes dont on peine à sortir, j’en passe car il faudrait un livre.

Ma mère fut ma première lectrice. J’avoue que la première version de Poussière de sable était dure à avaler, pour ne pas dire imbittable. Eh bien ! Maman y est entrée comme dans un décor familier. Ses encouragements m’ont incitée à persévérer et à remettre l’ouvrage sur le métier, jusqu’à la version finale, que vous avez eu, ou aurez, la curiosité de découvrir. Hélas ! Maman n’a pas eu le temps de finir le livre-papillon qu’elle avait lu de bout en bout à l’état ingrat de larve tapuscrite.

Comme nous sommes en plein moi, la prochaine fois, je vous parlerai de mon père.

Mère et fille, salon du Livre de Tarascon-sur-Ariège, 2010


vendredi 18 février 2022

Premier chapitre de Poussière de sable, L'épopée euskalienne

 

Un jour, en me googlelisant,  j’ai fait une découverte : on pouvait lire gratuitement des chapitres de Poussière de sable, L’épopée euskalienne dans Books Goggle. Voilà l'extrait en question

Le peut-être futur lecteur peut ainsi se faire une idée. À mes yeux, il est en effet roi et j’ajouterais : Le roman est son royaume dont l’auteur est le héraut. Un héraut qui espère être lu après avoir été googlelisé.



jeudi 10 février 2022

Mon genre : romancière

Le siècle touchait à sa fin et l’idée m’a prise comme un coup de bâton : écrire un roman pour le publier à compte d’éditeur. N’ayant écrit jusqu’alors que de la poésie ou du court, je me trouvais au pied du mur, un mur qui me paraissait d’autant plus monumental que mon inspiration me poussait vers une histoire de choc culturel vécue par des extraterrestres. J’ignorais alors le terme de space opéra mais avais conscience qu’il fallait que ça tienne debout et intéresse des lecteurs humains.

Un ami, qui devait devenir mon bêtalecteur, m’a procuré un vieil ordinateur et j’ai commencé à pianoter : Untzi plana lentement au-dessus de l’astronef avant de se glisser la tête la première à travers le verre irisé ; c’est à peine si son plongeon avait froissé ses ailes d’euskalien… Mes Euskaliens étant en quête de silice fluidique, le titre s’est imposé : Poussière de sable. Au bout de 5 ans, au printemps, j’ai imprimé et broché les 2 pavés constitutifs de mon premier opus et les ai expédiés par la poste à divers éditeurs. En retour, rafale de lettres de refus. Au mois d’août je décide de changer mon fusil d’épaule et de sublimer mon échec. Je commence Diabolo pacte, un roman humoristique sur le monde de l’édition avec, pour héros l’impayable Josette Gougeard et le sublime Antoine Maurier dont la SF conquiert l’univers. Des péripéties plus tard, Diabolo pacte trouve un éditeur et, alors que je suis plongée dans la relecture des épreuves, que trouvé-je dans ma boîte aux lettres ? Eh bien, la réponse plus que tardive d’un éditeur spécialisé qui trouve Poussière de sable original et novateur et me donne des pistes de réécriture. Je garde précieusement ce courrier qui m’encourage, deux romans plus tard, à remettre sur le métier ma première tentative romanesque. Je scinde Poussière de sable en 4 volets qui peuvent se lire indépendamment les uns des autres, ce qui me permet d’épaissir les personnages et d’approfondir les points que je me fais un plaisir de creuser. J’envoie le n° 1, L’épopée euskalienne, à la conquête des éditeurs et signe avec Emmanuel Millet de Rroyzz éditions qui me sollicite pour la suite, Légendes ourdiniennes. J’espère bien vous faire découvrir les 3ème et 4ème volets dans un avenir plus ou moins proche puisque la réécriture du n° 3 est près d’aboutir. 

Claudine Candat et Poussière de sable


jeudi 3 février 2022

François, une rencontre et sa lecture de Poussière de sable

Poussière de sable s’ouvre sur L’épopée euskalienne avec des aliens vraiment aliens, de grands oiseaux dotés d’un corps de lumière et de pouvoirs psy, et des primates extra-terrestres mais qui nous ressemblent furieusement. Puisque ce sont les lecteurs qui en parlent le mieux, je laisse la place à François, rencontré sur Facebook via mon thriller franco-allemand (François a une mère allemande). Dès lors, François et Claudine, son épouse, toujours poussés par la curiosité de découvrir de nouveaux auteurs, sont venus à ma rencontre lors de divers salons régionaux. François m’a fait l’honneur de chroniquer L’épopée euskalienne, après avoir retardé le moment d’arriver au bout, peu pressé qu’il était d’abandonner un roman qui selon lui évoque des questions philosophiques auxquelles l’humain et confronté tout en emmenant la tête en vacances.

Je suis un inconditionnel de Claudine qui, outre qu'elle m'a offert pour un anniversaire son recueil de poésie, m'a abreuvé de son imaginaire à travers maintenant trois romans. Il y a eu Diabolo Pacte qui se déroule entre le diable et les éditeurs dans un univers quasiment parisien, Elwig de l'auberge froide, qui nous fait osciller entre Toulouse et L’Allemagne, le présent et le passé, et maintenant Poussière de sable qui se déroule dans un univers inconnu et voyage entre les galaxies par les couloirs du temps, le sub espace comme on dit en SF.

Les acteurs de ce troisième roman ne sont pas tous humains. En fait la majorité s'en rapprochent, mais les maîtres sont très différents…La suite vous attend sur son blog : http://coucou-cestmoi.over-blog.com/2018/12/poussiere-de-sable-l-epopee-euskalienne-de-claudine-candat-chez-rroyzz-editions.html 

François Aronssohn et Claudine Candat
Salon du Livre de Pamiers, 2014


vendredi 28 janvier 2022

4 romans dans un couffin


Tout compte fait, à ce jour, parce que j’espère que mes prochains écrits trouveront leurs lecteurs, j’ai pu faire paraître 4 romans chez 3 éditeurs différents. 4 romans catalogués dans 3 genres. Mon premier, Diabolo pacte, est une satire du monde l’édition, mon deuxième, Elwig de l’Auberge Froide, un thriller franco-allemand, mes numéros 3 et 4 font partie d’un opus de science-fiction, Poussière de sable.

Mais ils ont des points communs. Tous les 4 ont jailli de mon imagination, avec une pincée d’ésotérisme dans Diabolo pacte, un zeste de fantastique chez Elwig de l’Auberge Froide et une dose de SF pour Poussière de sable. Je suis fière d’être aussi l’auteur du titre affiché sur la première de couverture, mes éditeurs y ayant adhéré. Tous les 4 ont essuyé l’épreuve du gueuloir, mais pas dans la fumée d’une salle de café devant un public d’artistes (n’est pas Flaubert qui veut, surtout à notre époque), mais à domicile et en solitaire. Pour mon oreille.

Mon premier roman publié n’est pas forcément le premier que j’ai écrit. Mais je ne souhaite pas vous embrouiller avec des énigmes du genre : mon dernier est mon dernier, mon deuxième est mon troisième, etc. Puisque j’aime raconter des histoires, je reviendrai avec le récit vrai du pourquoi du comment chacun de mes romans a germé dans ma tête pour fleurir sur l’écran blanc de mon ordi. En commençant par Poussière de sable, L’épopée euskalienne.

Diabolo pacte, Elwig de l'Auberge Froide, Poussière de sable :
L'épopée euskalienne, Légendes ourdiniennes






Et Toulouse, macarel !

Quoi de plus naturel de parler de sa ville, d’y planter le décor de ses romans, d’y faire vivre ses personnages, quand on est auteur, ou aut...