Histoire de donner envie de goûter la suite, 10 indices avec l’entame
Du commerce : rue Saint-Denis, pour échapper à une descente de police, une prostituée supplie une commerçante des Halles de lui prêter son landau avec le bébé qu’il y a dedans.
Plus nous vieillissons, plus ces réunions au cours desquelles la promotion 67 se retrouve au mois de mai de moins en moins complète prennent des allures de repas d’anciens combattants d’où je reviens chaque année plus attristé que la précédente, pour ne pas dire franchement suicidaire. Heureusement que je ne possède pas d’arme à feu et que j’habite au rez-de-chaussée.
Coup de grain ou le déclassement des aristocraties ouvrières dans une cité minière.
La rue du
Parvis irriguait de vie et d’agitation le centre de Mérinvieu, partageant en
deux moitiés presque égales le cœur historique : ventricule gauche où se
dressaient l’église et l’ancien cloître, ventricule droit enserrant en un
étroit périmètre les bâtiments les plus cossus : l’Hôtel de ville, la
Banque de France et la poste. Même chair pâle en pierre de taille, même sang
bleu ruisselant le long des ardoises en pente raide.
Vue courte et pattes d’eph : un plongeon dans les années 70
C’était
une autre époque, lors d’une vie antérieure dont on pourrait douter qu’elle ait
bel et bien existé. Les pantalons, comme tous les vêtements, coûtaient les yeux
de la tête mais balayaient les parquets.
Boomerang : une terrasse de café à Marseille : un voyou renverse son verre sur la jupe d’une belle passante et lui offre un billet de loterie pour la dédommager
S’il avait plu au
moment où je suis sorti, peut-être que j’y serais retourné aussi sec, en
prison, et s’il avait soufflé un mistral à vous glacer les os je ne me serais
pas installé à la terrasse de ce café. C’était un matin d’avril, mais pas le
premier du mois, parce que la farce que le destin me mijotait, c’était du bon
gros lard, pas du poisson.
Trêve armée dans la lutte des classes : autour de la liquidation d’une entreprise, des drames privés resurgissent.
En
qualité d’avocat, je gère ses affaires depuis qu’il a épousé ma cousine, il y a
trente-trois ans déjà. Dès le départ, cet arrangement nous a paru fort pratique
et, le plus naturellement du monde, des liens d’amitié se sont tissés entre
nous. Il consulte donc l’avocat et l’ami dans la plupart des domaines.
S’agit-il de l’entreprise, il s’en remet à maître Sudre. Une affaire privée le
tourmente-t-elle, il implore l’avis de Pierre.
Triste Trieste : le cœur d’une vieille romancière se réveille et s’enflamme. Pas autobiographique
TRST : la première fois que j’ai lu ces quatre consonnes sur un
panneau routier j’avais vingt ans et sortais de Yougoslavie. « Bienvenue
chez les extraterrestres ! », s’est exclamé mon petit ami de
l’époque. La Deux Chevaux de Robert a fait une embardée et nous avons failli
plonger dans l’Adriatique avant d’aborder Trieste.
Alexander the Great : inspiré d’un accident d’avion. L’appareil sombre dans le lac Michigan et un homme cède sa place à plusieurs reprises dans l’hélicoptère.
Longtemps,
je suis monté dans l’avion la peur au ventre. Dès que le siège s’inclinait, je
sentais la panique monter en moi. « Calme-toi, Jerry,
calme-toi ! », me rabrouais-je, oscillant, vis-à-vis de moi-même,
entre la haine et la pitié.
Le bonnet d’âne d’Agnès B. : une professeur des écoles est attaquée au tribunal par les parents d’un élève auquel elle a cloué le bec avec du scotch. D’autres parents se réunissent pour prendre sa défense et évoquent leurs souvenirs scolaires et un cas de harcèlement professionnel.
L’événement
coïncide avec un moment clé de mon existence. Il y a cinq ans, déjà. D’un jour
sur l’autre, je me suis mise à regarder le rouleau de scotch qui traînait sur
mon bureau d’un drôle d’air, de celui de la poule qui vient de trouver un couteau.
Dans ma vie, le seul endroit où les carottes ne sont pas
cuites, c’est la cantine. Je pourrais y laisser mes bridges en écoutant Pierre
tailler un costard sur mesure à Paul et accuser le boss de le déshabiller au
profit de Jacques. Pierre, Paul, Jacques, c’est une façon de parler. Dans le
réel il s’agit de Pauline aux dents longues, surnommée la killeuse de parquet,
contre Jean-Louis, que je soupçonne de porter un râtelier.
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