Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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jeudi 14 juillet 2022

Sabine Barbier qui m’a ouvert la Chaumière des Mots

Si la curiosité vous a poussé à glaner quelques articles du blog, vous aurez compris que je n’en ai pas que pour le livre et le vélo. Il y a des rencontres dans la vraie vie. Qu’est-ce qu’une route sans compagnon de route ? Un désert de solitude. Que vaut le papier quand l’encre ne draine pas du sang, de la sueur et des larmes ? Un arbre abattu pour que dalle et qui aurait été plus utile à absorber le CO2. En effet, le carbone n’a pas que du mauvais quand, par la grâce de la photosynthèse, il met la planète au vert.

Commençons par le commencement. Sur les conseils de mon premier éditeur je me suis inscrite sur facebook, histoire d’avoir un réseau. En effet, certains de mes lecteurs ont connu Diabolo pacte via les posts de Nicolas Grondin. Ma liste d’amis FB s’allonge. Je lis le fil d’actualité et, un beau jour, je tombe sur l’invitation d’une Nancéenne, Sabine Barbier, à prendre rendez-vous avec elle le long des étapes d’un voyage qu’elle effectuera dans le Sud avec sa fille. Je trouve la démarche tellement sympa que je réponds et c’est ainsi que nous prendrons un pot ensemble place du Capitole. Un courant de sympathie passe entre Sabine et moi, ce qui n’est pas toujours évident quand le virtuel est confronté au réel. Samantha, sa fille, avait 13 ans à l’époque, ce qui ne nous rajeunit pas, mais déjà lectrice et passionnée d’écriture.

Car notre amitié facebookienne était née d’un intérêt commun pour le livre, ceux qui les lisent étant parfois désireux de connaître ceux qui les écrivent, ces derniers n’étant rien sans ceux qui lisent. À l’époque, Sabine avait une activité de correctrice dans l’édition, activité bien nommée car la moindre correction vis-à-vis du lecteur consiste pour un auteur à rendre une copie la proche de l’impossible perfection. Chroniquait aussi ses lectures dans un blog qu’elle avait fort joliment baptisé la Chaumière des Mots. Le mot est lâché. À mes yeux, les mots pansent les maux en les pensant. J’ignore si j’ai fini par guérir des miens mais ce que je sais c’est que l’écriture est ma drogue, ma ligne, comme il est annoncé sur mon profil FB.

À l’époque, j’étais entre deux livres, situation moins grisante que d’être entre 2 vins. Mon éditeur en faillite, j’étais forcée de m’en trouver un autre. Bref, je galérais pour faire publier mon 2ème roman, Elwig de l’Auberge Froide. C’est peu de dire que j’avais le moral dans les chaussettes. Une lettre de refus de la part d’un éditeur ne le remonte que rarement. Quand Sabine m’a proposé de lire mon manuscrit, j’ai aussitôt accepté. Son retour positif – Une histoire passionnante que j’ai dévorée – et ses conseils m’ont encouragée juste au moment où j’étais tentée de jeter l’éponge. Un geste que j’aurais pu regretter car, 8 ans après sa parution, Elwig de l’Auberge Froide n’a pas subi le pilon et trouve preneur si j’en crois les éditions Pierre Philippe qui n’a aucune raison de mentir sur le sujet.

Les critiques et chroniques, rédigées notamment dans la Chaumière des Mots, n’y sont peut-être pas étrangères.

La vie a continué avec ses joies et ses malheurs. Sabine a déménagé de Nancy à Épinal dans les Vosges. Je suis restée à Toulouse mais, après avoir retravaillé mon premier essai romanesque, Poussière de sable, j’ai signé chez un éditeur lorrain spécialisé dans les littératures de l’imaginaire, RroyzZ éditions. Or, pour ceux qui l’ignorent, se tient à Épinal un festival international des littératures de l’imaginaire, les Imaginales, où chaque année RroyzZ éditions tient son stand. L’occasion de faire d’une pierre deux coups, voire trois : rencontrer dans la vraie vie Emmanuel Millet, mon éditeur, revoir Sabine Barbier, et présenter Poussière de sable à un public amateur du genre. J’avoue qu’en 2022 j’ai renoncé, étant peu à l’aise derrière une table de dédicaces. Mais, les retours de lecture positifs aidant, j’ai évolué : surmonter mes craintes et tenter le coup en mai 2023. D’autant plus qu’après L'épopée euskalienne et Légendes ourdiniennes, le 3ème volet est fin prêt.

Plus de 10 ans auront passé depuis ma rencontre dans la vraie vie avec Sabine mais qu’est-ce que le temps pour un addict de science-fiction, qu’on la lise ou qu’on l’écrive ? Une notion qui réserve bien des surprises pourvu qu’on dépasse les apparences.




jeudi 7 juillet 2022

Mouiller la chemise

 Il ne suffit pas de noircir des pages, d’imprimer, de s’exprimer. Pour qu’elles soient lues, ces pages, encore faut-il qu’elles soient diffusées, commentées… C’est le boulot de l’éditeur, me direz-vous. Mais, comme le disait mon premier éditeur, Nicolas Grondin, l’auteur doit mouiller la chemise. Blanche au départ, grise de sueur à la fin, vu le challenge. Il y a loin de la coupe aux lèvres et de l’auteur au lecteur, sauf quand l’auteur porte un nom célèbre.

Donc, depuis 13 ans, sauf arrêt de la promo pour cas de force majeure, je mouille la chemise. En août 2009 je me suis transformée en VRP des éditions L’Arganier et de Diabolo pacte, entrant dans les librairies, l’argumentaire de mon éditeur à la main, en quête de séances de dédicaces, sollicitant les organisateurs de salons, les organes de presse, etc.

13 ans plus tard, constatant que mouiller la chemise ne rapporte pas à tous les coups, j’ai décidé de joindre le loisir au devoir : je mouille le maillot cycliste en me disant qu’au moins j’aurais eu le plaisir du pédalage. Je vous livre deux séances de cyclopromo.

Villefranche-de-Lauragais est idéalement situé sur le canal du Midi. Le trajet s’effectue soit par les coteaux soit par la piste cyclable bordée de platanes un temps donnés pour morts mais finalement ressuscités avec leurs frondaisons dispensatrices d’une ombre bienfaisante par temps de canicule. Il fait en effet une température à tomber la chemise mais la mairie organise un salon du livre auquel je voudrais bien être invitée. Service de presse et catalogue de RroyzZ éditions sont remis en mains propres puis c’est le moment du restaurant Logis de France qui vaut le détour.

Poursuivant sur ma lancée, catalogue et service de presse dans la sacoche, je m’élance vers Saint-Orens-de-Gameville où s’est ouvert une nouvelle librairie indépendante, Des livres et vous. L’aimable jeune libraire me remercie du service de presse, un exemplaire de Poussière de sable, Légendes ourdiniennes. Je m’empresse de préciser :

Ainsi vous pourrez apprécier sur pièce ce que j’écris. Je vous rassure, je ne viendrai pas à la dédicace en tenue cycliste.

Quoique. Lors d’un salon du livre, une lectrice est venue me demander Elwig de l’Auberge Froide, tout simplement parce que dans ma biographie figurait le haut fait que j’avais suivi le cours du Danube à vélo jusqu’en Ukraine et qu’elle devait effectuer le périple avec son mari.

Dédicacer en cuissard, stylo au bout des mitaines cyclistes, serait original. En prenant garde que la chemise, la fameuse chemise trempée de la sueur du colporteur ne dégage un fumet prompt à incommoder le nez délicat des lecteurs. Peut-être faut-il écrire colportrice Je me vois traîner une malle de voyageur de commerce alors que ma vocation consiste à colporter des histoires quand je ne les invente pas.

Entre Toulouse et Villefranche-de-Lauragais


Le réel, y a que ça de vrai !

Fictionnaire de l’écriture, j’ai débuté par des histoires absurdes que presque personne n’a lues pour la simple raison qu’elles sont demeuré...