Les jurés ont rendu leur verdict, les lauréats des grands prix littéraires sont désignés. Leurs éditeurs se réjouiront d’engranger le produit des ventes générées par de si prestigieuses distinctions.
Je
n’en dirai pas plus sur le sujet, sauf qu’à la parution de mon premier roman
certains libraires l’ont mis en avant par rapport au Goncourt de l’année.
En
tant que romancière, je ne suis pas concernée par la question, mes éditeurs
étant hors concours. Nous devons, nous et moi, viser moins haut.
Il
n’en reste pas moins que, quel que soit le prix, les jurés doivent trier et
désigner des lauréats au détriment de leurs concurrents. Les candidats
malheureux ont parfois du mal à s’en remettre. C’est normal, ils ont lancé dans
la course des poulains qu’ils ont nourris et bouchonnés avec amour.
Il
m’est arrivé de recevoir des récompenses : Diabolo pacte, mon premier, primé à sa parution puis à sa réédition
par un nouvel éditeur. Mon opium est dans
mon cœur, poésie, trois fois primés. J’y reviendrai dans un prochain
article.
Revenons
à Diabolo pacte. La première édition
a été récompensée par les Gourmets de Lettres placés sous l’égide de l’Académie
des Jeux Floraux de Toulouse, et sa réédition aux éditions d’Avallon a reçu en
2023 le premier prix du roman de l’Académie des Livres de Toulouse. La
couverture en jette avec le bandeau rouge intégré.
On
peut toutefois douter de l’impact d’un prix, qui ne fait pas partie des grands,
sur les lecteurs potentiels et les ventes.
Or l’autre
jour, je téléphone à une librairie de la lointaine couronne toulousaine pour
une proposition de dédicace. On m’avertit tout de suite que ça ne se fait pas
comme ça. Le libraire, toutefois, part à ma recherche sur la toile et tombe sur
la dernière couverture de Diabolo pacte.
Le bandeau rouge du prix lui tape dans l’œil. Il me dit que c’est intéressant
et qu’il en parlera à l’organisation d’un salon du livre sélectif. Car, en
matière de salons, il y a des gradations et des niveaux : ceux qui invitent
du beau monde dont je ne fais pas forcément partie même publiée à compte
d’éditeur, et ceux ouvert à tous, comptes d’auteur et autoédités compris,
souvent pleins à craquer côté auteurs et déserts côté public.
Donc
ce salon-là, que vante libraire, serait intéressant. En tout cas, j’avais écrit
à l’organisation qui ne s’est pas donné la peine de répondre. Vais-je finir par
être invitée ? En tout cas, quand je me suis entendue appelée Claudine, j’ai compris que le bandeau
rouge du prix avait fait son effet.
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