Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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mardi 5 décembre 2023

Longue attente et textes courts

Le dlog, insatiable, réclame son os à ronger, et je dois me servir dans mon garde-manger, par définition limité : l’inflation, la hausse des impôts, etc. Donc, ouvrant la grille qui laisse passer l’air, je tombe direct sur la case : 10 friandises pour l’entracte. C’est sur l’affiche concoctée par mes soins – je devrais dire bricolée - pour attirer le chaland vers le recueil de mes 10 nouvelles, Coup de grain. D’ailleurs, il arrive que le chaland se marre.

Depuis sa parution, j’ai pu constater que la nouvelle suscitait moins d’enthousiasme que le roman et que le lecteur préférait se délester de 20 pour une fiction en enfer (Diabolo pacte) et même de 22 en échange d’un thriller franco-allemand (Elwig de l’Auberge Froide).

Je préfère une histoire entière, m’a confié une lectrice avant de se faire dédicacer Diabolo et Elwig (les romans aussi ont leurs petits noms).

Voilà qui est rassurant à une époque où le livre est un moindre objet de désir, comparé à un smartphone, à un tatouage ou à un abonnement à Netflix.

Or, cette désaffection pour la nouvelle est un phénomène franco-français. Les anglo-saxons, les Tchèques et autres Européens de l’Est se délectent d’en lire.

Si le genre est prisé en Allemagne, c’est aussi que la nécessité fit loi après la guerre. La pénurie de papier exigeait du court. Or ce n’est pas parce que le texte est court, que les idées le sont aussi et que l’intrigue est moins captivante. Une histoire courte doit vous saisir dès la première phrase et ne pas vous lâcher avant le mot FIN.

Un confrère, qui écrit aussi des nouvelles, argumente derrière sa table de dédicace avec un argument censé abattre les dernières résistances : Si vous avez peu de temps pour lire, la nouvelle est le genre idéal. Par exemple dans la salle d’attente d’un médecin…

Cela dépend du médecin. La réputation de mon généraliste est si répandue et avérée que j’emporte des trilogies, voire des tétralogies, pour tromper l’attente.



samedi 8 avril 2023

Des nouvelles de mes nouvelles

Ça bosse fort aux éditions Auzas. Relecture, mise en page avant le BAT (bon à tirer). Bref, la parution de Coup de grain est imminente et c’est une bonne nouvelle. Je profite de ce temps d’attente pour parler de ma relation aux nouvelles, non de l’actualité, mais du genre littéraire : récit court avec chute ou pas chute. Je me soucie peu de ces règles, j’écris à l’instinct.

Dans ce recueil de nouvelles, il en est une datant du siècle dernier. Les autres sont parallèles aux premières tentatives de publication de mes romans. Je les ai bouchonnées, tels des chevaux de course destinés à remporter le jack pot des concours de nouvelles. Mon objectif premier n’était pas de toucher des sous, mais de me faire ouvrir des portes après en avoir reçu une série sur le nez.

Lâchons l’info tout de suite : aucune de mes candidates n’a remporté la palme d’un concours. Cependant, j’ai pris goût à l’exercice, suffisamment pour aligner une dizaine de titres. Si les sujets sont variés, tous ont un point commun, celui d’avoir jailli d’une émotion personnelle, d’ordre privé ou provoqué par la connaissance d’un fait divers. Bref, je n’ai jamais rien écrit de si intime.

En 2022, j’ai au compteur 4 romans publiés et l’immense fierté de recevoir la mention spéciale du jury du concours des Arts Littéraires pour un recueil inédit de mes poèmes, Mon opium est dans mon cœur. Lors du cocktail, 2 personnes des éditions Auzas me racontent qu’elles lisent chaque texte à voix haute. Étant moi-même adepte du gueuloir et du bistrot, comme Flaubert, je suis séduite et téléphone au sujet de mes poèmes. La maison aime certes les poètes mais ne les publie pas mais, par contre, mon recueil de nouvelles pourrait l’intéresser.

J’envoie et reçois plusieurs semaines après une réponse positive. Débute alors un travail très en vue de la publication et, cerise sur le gâteau, un tableau de mon père illustrera la couverture.

En effet, un recueil de nouvelles est, à mon goût, un assortiment de friandises sucrées-salées, douces amères, acidulées, saisi à la flamme de l’inspiration et à même de rassasier les appétits. Comme le roman, la nouvelle raconte de belles histoires. N’est-ce pas là la principal ?

Manuel Candat, En solitaire


 

 

 

 

vendredi 10 février 2023

Corriger, c’est la moindre correction

 

quand on est éditeur, et ce vis-à-vis des personnes qui achètent des livres. Certes, on peut objecter que ça coûte du temps et coûte de l’argent, surtout quand on fait appel à un correcteur non bénévole, de faire éplucher une œuvre sélectionnée pour la publication. Néanmoins, faire reposer le résultat uniquement sur les épaules de l’auteur est un pari audacieux.

Il m’est arrivé de relever au cours de mes lectures des changements de prénom ou de couleur de cheveux pour un même personnage et même découvert un manchot de guerre qui recouvrait son bras quelques pages plus loin.

Personnellement je relis mes textes que j’ai préalablement passés au gueuloir, afin de chasser coquilles, fautes d’orthographes et incohérences. C’est systématique mais il en reste toujours.

Donc, venant de signer 2 contrats d’édition, je suis ravie de constater qu’un travail de correction est engagé par ces 2 maisons, travail auquel je collabore et où j’ai mon mot à dire.

Diabolo pacte est en passe d’être réédité. Lors de l’édition initiale il a été passé au peigne fin par mon directeur de collection, puis par une correctrice engagée pour la sortie des livres de la rentrée de septembre.

Disons-le tout de suite, Diabolo pacte ne fait ni dans la pudibonderie ni dans le politiquement correct et se vautre avec délice dans le lit de l’irrévérence. Il est sorti à une époque pourtant pas si lointaine qui connaissait à peine le terme de wokisme. J’ai eu la bonne surprise de constater lors du retour de lecture d’une jeune chargée de mission éditoriale des éditions d’Avallon que mon Diabolo n’était pas prié de mettre de l’eau dans son soufre. De ce point de vue-là on ne me cherche pas des poux dans la tête.

Certaines remarques m’ont surprises, d’autres m’ont paru pertinentes au point que je les ai suivies et que j’ai modifié en conséquence un texte corrigé, publié et primé à sa sortie.

Il en va de même pour mon recueil de nouvelles. J’ai choisi une maison toulousaine, les éditions Auzas, pour des raisons de proximité évidentes. Mais pas que. En mars 2022, deux membres de cette maison associative assistaient à la remise des prix du concours des Arts Littéraires à Saint-Orens-de-Gameville, près de Toulouse. Un recueil inédit de mes poèmes de jeunesse recevait la mention spéciale du jury. Lors du cocktail, ces dames des éditions Auzas m’ont confié que chaque texte publié, y compris les romans, était lu à voix haute. Cette démarche m’a séduite et je suis en train de lire le texte avec les propositions de modification.

 

Recueil de nouvelles à paraître

mardi 17 janvier 2023

Justement quel titre ?

C’est important le titre, pour un roman, pour un film. Le titre, c’est le prénom d’une œuvre d’art. Jusqu’à présent, j’ai plutôt été inspirée de ce côté-là. Mes éditeurs ont maintenu mes titres. Diabolo pacte d’abord. Quant à mon thriller franco-allemand il a très vite reçu le sien : Elwig de l’Auberge Froide. Je l’ai envoyé tel quel aux éditeurs, par la poste, avec pour illustration un tableau de mon père qui collait parfaitement à l’ambiance.

Entre autre bêta-lecteur, j’ai eu l’honneur d’avoir le soutien de la librairie Privat et de Carine, responsable du rayon littérature. Après son avis positif, la tentative d’accrocher Actes Sud a hélas échoué et j’ai repris en solitaire mon bâton de pèlerin.

Puis je reçois un refus personnalisé de Belfond et une lettre d’un éditeur de chez Plon avec des conseils. Donc réécriture de certains points et lettre à l’éditeur en question qui me répond qu’il me relira avec plaisir. Son courrier me parvient par miracle car il s’est trompé de numéro. Par bonheur la factrice veillait au grain.

Comme j’ai un nom, je téléphone chez Plon et j’ai au bout du fil le fameux éditeur. Mon nom ne lui dit rien mais le titre le fait bondir. Il se souvient effectivement et précise :

C’est un très bon titre.

J’obtiens un rendez-vous lors d’une formation à Paris. L’éditeur est très aimable et correspond à l’idée qu’on peut se faire du bureau d’un éditeur : submergé de manuscrits, ceux-ci étant les rescapés de plusieurs écrémages.

Ce n’est pas un scoop : Elwig de l’Auberge Froide n’est pas sorti chez Plon mais à Genève, aux éditions Pierre Philippe.

Plus tard, Poussière de sable, ma saga de science-fiction, gardera aussi son titre.

Si je reviens sur la question c’est qu’un recueil de mes nouvelles a été accepté et qu’il faut bien lui trouver un titre. C’est un challenge, vu qu’on me demande aussi une illustration et que la photo et l’image c’est vraiment pas mon truc. Le titre que j’avais donné initialement au recueil me paraît d’une platitude incroyable : Coup de grain, du titre d’une des 10 nouvelles. J’opte aussitôt pour celui d’une autre nouvelle se déroulant dans un cirque, Un enfant de la balle, que je compte présenter avec un tableau de cirque tombé dans le domaine public (70 ans après la mort de l’auteur). Or John Irwing a déjà intitulé ainsi l’un de ses nombreux romans.

Je dois donc changer mon fusil d’épaule et trouver un titre parlant. Pan ! Je dégaine mon Vue courte et pattes d’eph avec une photo de moi à l’âge de 15 ans prise par mon père au pied des HLM. Parfaitement cadrée (mon père était peintre). Rien n’y manque, ni les pattes d’eph, ni le col roulé (remis au goût du jour par des ministres qui, n’en doutons pas, le portent jusqu’à l’intimité de leur domicile), ni la ceinture, le bracelet-montre largeur XXL, ni les cheveux longs. Pour une fois que mon narcissisme s’exprime ! Eh bien, non, le titre ne plaît pas, ni la photo. On préfèrerait Coup de grain.

Je flaire une autre piste. Coup de grain, en relisant, est une vraie Course à l’abîme. Je crois détenir le Graal quand je découvre le roman de Dominique Fernandez. Puis, je fouille le sens de ma nouvelle et en déduit qu’il s’agit d’un Pas de deux au bord du gouffre. Mon espoir se casse la figure en tombant sur un article journalistique vieux de quelques années. Ma danse macabre a en effet été déjà dansée par Kadhafi et Sarkozy.

Je reviens à mon enfant de la balle et au cirque. Ces nouvelles sont en effet ce que j’ai écrit de plus intime, tiré de faits réels tirés de mon expérience personnelle ou de faits divers qui m’ont marquée. Or je sais ce que je dois au cirque et notamment à certain trapéziste du cirque Pinder dont je porte la bague et sans lequel je n’écrirais pas dans un grand bureau confortable et joliment meublé. Mais ceci est une autre histoire que je ne suis pas encore prête à écrire, pas plus que je ne vous dévoilerai le titre que je me propose de soumettre à la sagacité de mes éditeurs.



L’écriture, un effeuillage mental ?

Drôle d’émotion qui m’étreint à la veille de la parution du recueil de mes poèmes de jeunesse, Mon opium est dans mon cœur. Pour une fois, j...