Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

Affichage des articles dont le libellé est Maman. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Maman. Afficher tous les articles

vendredi 25 février 2022

Ma mère qui m’a ouvert les portes de l’étrange

 

Lu sous la plume de Pierre Bellemare qui, des décennies durant, a collecté des histoires vraies coiffant l’imagination la plus débridée sur le poteau : Un romancier parle toujours de lui-même quand il écrit sur une petite fourmi. Petit clin d’œil à Bernard Werber en passant. Mais comment concilier Pierre Bellemare et Victor Hugo selon lequel Le moi est haïssable ?

Le seul cas que je connaisse de l’intérieur étant le mien, je n’irai pas par 4 chemins. Encore aujourd’hui, j’ignore si mon premier essai romanesque, Poussière de sable, se réfère à mon autobiographie et à vrai dire je m’en moque. Je me suis attachée avec passion à mes personnages extraterrestres, gogorkis qui nous ressemblent ou euskaliens ailés aux pouvoirs psy. Qu’on ait trouvé mes personnages attachants me remplit de joie. Une part d’eux-mêmes émane-t-telle de mes expériences de terrienne née sous le signe du taureau ? Sans doute.

Ce que dont je suis sûre, c’est que si je me suis orientée naturellement vers l’imaginaire, sans avoir l’idée de rectifier le tir, c’est que mon héritage était lourdement chargé.

Poussière de sable s’ouvre sur L’épopée euskalienne, dédiée à ma mère. Le livre est sorti au moment où Maman déclarait le cancer sanguin qui allait l’emporter 9 mois plus tard, exactement le temps d’une maternité.

Ma mère était medium. Elle pouvait circuler dans une brocante et être prise de malaise face à une armoire imprégnée de secrets. Quand j’étais enfant, je l’ai vue rentrer dans un état d’excitation extrême et décrire à mon père qui elle venait de rencontrer. Ce n’était ni le crémier ni la boulangère mais sa grand-mère défunte. Autrement dit, et surtout depuis le retour de ma grand-mère astrologue et voyante, l’extraordinaire faisait partie de mon ordinaire. Cependant, je n’ai jamais souhaité expérimenter des phénomènes qui me paraissaient terrifiants : bourrasques traversant une chambre fermée, sensation d’une main glacée sur la joue attribuée à la présence d’un cher défunt, transes dont on peine à sortir, j’en passe car il faudrait un livre.

Ma mère fut ma première lectrice. J’avoue que la première version de Poussière de sable était dure à avaler, pour ne pas dire imbittable. Eh bien ! Maman y est entrée comme dans un décor familier. Ses encouragements m’ont incitée à persévérer et à remettre l’ouvrage sur le métier, jusqu’à la version finale, que vous avez eu, ou aurez, la curiosité de découvrir. Hélas ! Maman n’a pas eu le temps de finir le livre-papillon qu’elle avait lu de bout en bout à l’état ingrat de larve tapuscrite.

Comme nous sommes en plein moi, la prochaine fois, je vous parlerai de mon père.

Mère et fille, salon du Livre de Tarascon-sur-Ariège, 2010


L’écriture, un effeuillage mental ?

Drôle d’émotion qui m’étreint à la veille de la parution du recueil de mes poèmes de jeunesse, Mon opium est dans mon cœur. Pour une fois, j...