Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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jeudi 2 mars 2023

Tirer la couverture à soi

C’est pour moi une première à tous les sens du terme : un tableau de mon père, Manuel Candat, illustrera la première de couverture de mon recueil de nouvelles à paraître aux éditions Auzas : Coup de grain.

Malheureusement, mon père n’en saura rien, si ce n’est par des biais ésotériques : il est parti en 2007, 2 ans avant la publication de mon premier roman.

J’ai parlé de lui dans un article du blog : mon père, ce héros... qui m'a appris à mentir. Je ne répèterai pas.

Dans ce blog, je vous ai fait part des joies, des rencontres mais aussi des difficultés (un euphémisme pour parler de galère) de mon parcours de locomautrice, tantôt victime d’erreurs d’aiguillage, de parpaings en travers de la voie, etc. alors que chaque auteur souhaite filer sur les rails du succès en engrangeant toujours plus de monde à chaque gare, en l’occurrence des lecteurs qui auront acheté des livres.

En cette période où le salon de l’agriculture bat son plein, je peux avouer que, bien que du signe du taureau, je ne suis pas une bête de salon. Le contact, c’est pas mon truc. Si ça l’était, je crois bien que la nécessité d’écrire ne me serait jamais tombée dessus.

C’est un point commun que je possède avec mon père : outre qu’il était un peintre et un sculpteur tirant ses œuvres de son imagination (réalisme fantastique), il était dépourvu de tout talent de bateleur.

Il m’arrive de poster ses tableaux sur Facebook. En retour, je reçois des commentaires enthousiastes. Elles me font naturellement plaisir, mais je ne peux retenir un pincement au cœur : de son vivant, mon père a peu vendu, pour ne pas dire que dalle. Un jour il a décidé d’arrêter et donné les châssis et les toiles vierges qu’il confectionnait lui-même. Il s’est mis à la course à pied et a couru son dernier marathon à l’âge de 75 ans. Cette activité lui a valu plus de reconnaissance que son parcours artistique.

Pourtant, en 1979, il recevait le premier prix du Centre d’Activité Culturelle de la ville de Colomiers, déjà propulsée 2ème ville du département par son destin aéronautique.

Faire des parallèles est souvent hasardeux et risqué, le risque étant de suivre une pente fatale imputée à des tares héréditaires. Bien souvent à tort.

Voilà jusqu’où m’a entraînée ce tableau que mon père avait intitulé En solitaire alors que moi, sa fille, prise particulièrement la solitude de la création que je romps toujours à regrets pour trébucher dans l’arène commerciale.

En solitaire, Manuel Candat


vendredi 16 septembre 2022

La littérature dans le d(m)ur

 Du temps du papier on parlait de littérature de tiroir pour désigner ces manuscrits, spiralés ou non, roupillant au fond d’un placard après avoir été, ou non, refoulé par tous les éditeurs de France et de Navarre. N’oublions pas la Navarre, la lettre de refus, souvent motivé par la ligne éditoriale en dépit de la qualité de l’œuvre, engendrant parfois de petits Ravaillac saisis de furie meurtrière vis-à-vis de ces criminels manuscricides dont la majorité ne roulent pourtant pas carrosse. Par bonheur, l’éditoricide est moins fréquent que le manuscricide, les aspirants auteurs refoulés ne franchissant (presque) jamais la ligne.

Ligne, ligne éditoriale toujours fatale à l’œuvre incomprise en dépit de ses qualités que l’auteur (de la lettre de refus) s’abstient néanmoins de citer.

Allez, une anecdote pour la route !

Ayant laissé Poussière de sable dormir dans un tiroir et dans le disque dur, je change mon fusil d’épaule et dégaine un Diabolo pacte pétillant en diable au nez du monde éditorial. Un éditeur m’appelle un 1er avril, mes amis croiront à un poisson d’avril, preuve qu’on croyait en moi. Contact, réécriture d’un aspect du roman puis calme plat. Puis, un jour d’août, mon portable stridule dans ma poche. L’assistante d’un éditeur du Quartier Latin m’appelle et me voici à Paris attablé avec l’éditeur en question à la terrasse d’un café. Il tient en main une liasse de feuilles impressionnante que je prends d’abord pour le contrat d’édition. Foutre non ! Ce sont des tableaux avec le titre des manuscrits et le nom des commettants avec une case réservée à l’avis du comité de lecture. Et en dépit de l’épaisseur de la liasse, l’éditeur me confie que nous ne sommes que deux à avoir trouvé grâce aux yeux des lecteurs. Il me lit quelques avis. Finies les pudeurs de gazelle se planquant derrière une ligne éditoriale. C’est du consternant et autres péjoratifs plus crus qu’un steak tartare. Finalement la maison d’édition fera faillite avant de me publier et ce sera l’éditeur du 1er avril qui lancera mon diabolo dans le grand bain… avant de boire le bouillon à son tour.

Pour reprendre le fil, il est bien difficile de retrouver un éditeur pour un 2ème livre quand celui du premier (livre et non avril) a fondu les câbles. L’impression de repartir de zéro.

Dans le domaine de la SF, Emmanuel Millet de RroyzZ éditions a fait paraître le 1er, puis le 2ème volet de Poussière de sable. C’est pour moi reposant de pouvoir compter sur un éditeur.

Quant à mes écrits de littérature générale, ils m’inspirent une sorte de philosophie : qu’importe s’ils trouvent preneurs, qu’importe qu’ils ne soient peut-être jamais publiés, je les écris d’abord pour moi. Parce que je ne peux pas m’en passer. L’écriture, c’est ma ligne et, si vous avez un tant soit peu ouvert mes romans, vous savez qu’en matière d’héroïne ce n’est pas ma petite personne qu’il faut chercher.

Je l’avoue, je suis accro, toxico. Dois-je faire une cure de désintoxication ? Dois-je m’obstiner à bâtir des tours d'ivoire et des châteaux de sable ? La réponse appartient au lecteur. Et peut-être que sur ce blog vous avez une idée que vous pouvez laisser en commentaire.

Manuel Candat : Tour


Du coq à l’âne

Tel est le destin de ce blog d’être alimenté pour ne pas mourir d’inanition. Qui plus est, pas avec n’importe quoi, sous peine d’être frappé...