C’est pour moi une première à tous les sens du terme : un tableau de mon père, Manuel Candat, illustrera la première de couverture de mon recueil de nouvelles à paraître aux éditions Auzas : Coup de grain.
Malheureusement,
mon père n’en saura rien, si ce n’est par des biais ésotériques : il est
parti en 2007, 2 ans avant la publication de mon premier roman.
J’ai
parlé de lui dans un article du blog : mon
père, ce héros... qui m'a appris à mentir. Je ne répèterai pas.
Dans
ce blog, je vous ai fait part des joies, des rencontres mais aussi des
difficultés (un euphémisme pour parler de galère)
de mon parcours de locomautrice, tantôt victime d’erreurs d’aiguillage, de
parpaings en travers de la voie, etc. alors que chaque auteur souhaite filer
sur les rails du succès en engrangeant toujours plus de monde à chaque gare, en
l’occurrence des lecteurs qui auront acheté des livres.
En
cette période où le salon de l’agriculture bat son plein, je peux avouer que,
bien que du signe du taureau, je ne suis pas une bête de salon. Le contact,
c’est pas mon truc. Si ça l’était, je crois bien que la nécessité d’écrire ne
me serait jamais tombée dessus.
C’est
un point commun que je possède avec mon père : outre qu’il était un
peintre et un sculpteur tirant ses œuvres de son imagination (réalisme
fantastique), il était dépourvu de tout talent de bateleur.
Il
m’arrive de poster ses tableaux sur Facebook. En retour, je reçois des
commentaires enthousiastes. Elles me font naturellement plaisir, mais je ne
peux retenir un pincement au cœur : de son vivant, mon père a peu vendu,
pour ne pas dire que dalle. Un jour il a décidé d’arrêter et donné les châssis
et les toiles vierges qu’il confectionnait lui-même. Il s’est mis à la course à
pied et a couru son dernier marathon à l’âge de 75 ans. Cette activité lui a
valu plus de reconnaissance que son parcours artistique.
Pourtant,
en 1979, il recevait le premier prix du Centre d’Activité Culturelle de la
ville de Colomiers, déjà propulsée 2ème ville du département par son
destin aéronautique.
Faire
des parallèles est souvent hasardeux et risqué, le risque étant de suivre une
pente fatale imputée à des tares héréditaires. Bien souvent à tort.
Voilà
jusqu’où m’a entraînée ce tableau que mon père avait intitulé En solitaire alors que moi, sa fille,
prise particulièrement la solitude de la création que je romps toujours à
regrets pour trébucher dans l’arène commerciale.
En solitaire, Manuel Candat |
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