Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

lundi 24 avril 2023

ChatGPT : nouveau, vraiment ?

 Certes, ça fait clavarder sur les réseaux sociaux. Après les photos de chats, le fameux chatGPT. Je résume : l’intelligence artificielle pourrait remplacer les écrivains. Nous lirions alors des fictions conçues et rédigées par des algorithmes, et la créativité humaine passerait à la trappe. Le lecteur perdrait forcément au change.

Mais, dans la surproduction littéraire, n’y-a-t-il pas déjà pléthore de produits formatés, de resucées de moins en moins goûteuses alimentées par un premier succès décliné jusqu’à l’usure ? Élimées jusqu’à la trame, si bien que le lecteur sait ce qu’il trouvera en tournant les pages. C’est peut-être ce qu’il attend : s’immerger dans un monde dont il ne se lasse pas, qu’importe que l’eau du bain ne soit pas renouvelée. Grenouiller dans la crasse artistique, n’est-ce pas déjà un luxe ?

D’un autre côté, voilà qu’on réécrit les œuvres afin de les « délivrer » des scories qui pourraient blesser quelque sensibilité minoritaire. Au sortir de l’entonnoir, de la bouillie pour chat, sans odeur et sans saveur.

En ce qui concerne les nouveautés, il faut bien se montrer éveillé et se mettre à la mode woke en introduisant des personnages issus de minorités de tout poil. Si j’ose dire, au risque que le mot ne soit connoté homme cis-genre.

Lire en demeurant en éveil permet de mettre à jour des phénomènes qui peuvent faire le 3 en 1 : surgelé édulcoré nappé de sauce woke. Et si on cherche, on trouve !

Personnellement, je suis rassurée à la perspective que Diabolo pacte et Coup de grain sortiront des presses bruts de décoffrage.



 

 

lundi 17 avril 2023

Les régionaux de l’étape

Quand j’entends parler d’auteurs régionaux, je sors mon révolver… à encre. Qu’est-ce qu’un auteur régional ? La définition tombe sous le sens : c’est un auteur qui n’a pas percé. Parce-que tous les auteurs sortent de quelque part, d’une ville, d’une région, d’un lieu-dit. Pour ne citer que nos glorieux anciens, Guy de Maupassant était normand, Colette berrichonne, Jean Giono enraciné à Manosque, j’en passe et des meilleurs.

En quoi certain prix Goncourt serait moins local que moi, née à Toulouse comme lui, auteureuse entre autre de romans européens et d’une saga de science-fiction ? La différence se situe dans la réussite et là, c’est le grand écart. J’en suis toute courbatue.

Certains libraires nous font une petite place sous l’étiquette « auteurs régionaux », car ils méritent un petit filet de lumière, ces pauvres obscurs, des fois qu’une de leurs connaissances, plus ou moins lointaines, serait prise d’une pulsion d’achat. Bien sûr j’ironise.

Je suis en effet reconnaissante du soutien de libraires lors de la parution de mon 1er roman et de la sortie du 2ème. À l’époque, la librairie Privat avait mis à l’honneur Elwig de l’Auberge Froide au point de l’exposer parmi les Incontournables.

Pour l’anecdote, je précise que ce thriller franco-allemand se déroule outre-Rhin et chez nous. L’histoire commence à la morgue de Toulouse et se poursuit dans une boucle du Tarn (l’affluent de la Garonne) entre Villemur et Buzet-sur-Tarn. L’Auberge Froide, qui existe bel et bien en Forêt-Noire depuis le 16e siècle, a son pendant au bord du Tarn : le Café du Pont, désaffecté depuis des années, situé face au pont de Mirepoix-sur-Tarn qui s’est écroulé le 18 novembre 2019 sous le poids d’un camion.

Bref, loin de renier mes origines occitanes, je revendique une inspiration allant au-delà de la langue d’oc, jusqu’aux dialectes germaniques et aux modes de communication extraterrestres.

Et pour faire le lien avec ma pratique du vélo (cyclotouriste toujours, cylcloroutarde aux grandes occasions), malgré les cahots et les ornières, je ne me contente pas d’être la régionale de l’étape, mais je rêve encore de faire la course devant avec un léger zeph de notoriété dans le dos.

 

Sur les côteaux de Montgiscard

 

samedi 8 avril 2023

Des nouvelles de mes nouvelles

Ça bosse fort aux éditions Auzas. Relecture, mise en page avant le BAT (bon à tirer). Bref, la parution de Coup de grain est imminente et c’est une bonne nouvelle. Je profite de ce temps d’attente pour parler de ma relation aux nouvelles, non de l’actualité, mais du genre littéraire : récit court avec chute ou pas chute. Je me soucie peu de ces règles, j’écris à l’instinct.

Dans ce recueil de nouvelles, il en est une datant du siècle dernier. Les autres sont parallèles aux premières tentatives de publication de mes romans. Je les ai bouchonnées, tels des chevaux de course destinés à remporter le jack pot des concours de nouvelles. Mon objectif premier n’était pas de toucher des sous, mais de me faire ouvrir des portes après en avoir reçu une série sur le nez.

Lâchons l’info tout de suite : aucune de mes candidates n’a remporté la palme d’un concours. Cependant, j’ai pris goût à l’exercice, suffisamment pour aligner une dizaine de titres. Si les sujets sont variés, tous ont un point commun, celui d’avoir jailli d’une émotion personnelle, d’ordre privé ou provoqué par la connaissance d’un fait divers. Bref, je n’ai jamais rien écrit de si intime.

En 2022, j’ai au compteur 4 romans publiés et l’immense fierté de recevoir la mention spéciale du jury du concours des Arts Littéraires pour un recueil inédit de mes poèmes, Mon opium est dans mon cœur. Lors du cocktail, 2 personnes des éditions Auzas me racontent qu’elles lisent chaque texte à voix haute. Étant moi-même adepte du gueuloir et du bistrot, comme Flaubert, je suis séduite et téléphone au sujet de mes poèmes. La maison aime certes les poètes mais ne les publie pas mais, par contre, mon recueil de nouvelles pourrait l’intéresser.

J’envoie et reçois plusieurs semaines après une réponse positive. Débute alors un travail très en vue de la publication et, cerise sur le gâteau, un tableau de mon père illustrera la couverture.

En effet, un recueil de nouvelles est, à mon goût, un assortiment de friandises sucrées-salées, douces amères, acidulées, saisi à la flamme de l’inspiration et à même de rassasier les appétits. Comme le roman, la nouvelle raconte de belles histoires. N’est-ce pas là la principal ?

Manuel Candat, En solitaire


 

 

 

 

Le réel, y a que ça de vrai !

Fictionnaire de l’écriture, j’ai débuté par des histoires absurdes que presque personne n’a lues pour la simple raison qu’elles sont demeuré...