Quand j’entends parler d’auteurs régionaux, je sors mon révolver… à encre. Qu’est-ce qu’un auteur régional ? La définition tombe sous le sens : c’est un auteur qui n’a pas percé. Parce-que tous les auteurs sortent de quelque part, d’une ville, d’une région, d’un lieu-dit. Pour ne citer que nos glorieux anciens, Guy de Maupassant était normand, Colette berrichonne, Jean Giono enraciné à Manosque, j’en passe et des meilleurs.
En quoi certain prix Goncourt
serait moins local que moi, née à Toulouse comme lui, auteureuse entre autre de
romans européens et d’une saga de science-fiction ? La différence se situe
dans la réussite et là, c’est le grand écart. J’en suis toute courbatue.
Certains libraires nous font une
petite place sous l’étiquette « auteurs régionaux », car ils méritent
un petit filet de lumière, ces pauvres obscurs, des fois qu’une de leurs
connaissances, plus ou moins lointaines, serait prise d’une pulsion d’achat. Bien
sûr j’ironise.
Je suis en effet reconnaissante du
soutien de libraires lors de la parution de mon 1er roman et de la
sortie du 2ème. À
l’époque, la librairie Privat avait mis à l’honneur Elwig de l’Auberge Froide au point de l’exposer parmi les Incontournables.
Pour l’anecdote, je précise que
ce thriller franco-allemand se déroule outre-Rhin et chez nous. L’histoire commence à la morgue de
Toulouse et se poursuit dans une boucle du Tarn (l’affluent de la Garonne)
entre Villemur et Buzet-sur-Tarn. L’Auberge Froide, qui existe bel et bien en
Forêt-Noire depuis le 16e siècle, a son pendant au bord du
Tarn : le Café du Pont, désaffecté depuis des années, situé face au pont
de Mirepoix-sur-Tarn qui s’est écroulé le 18 novembre 2019 sous le poids d’un
camion.
Bref, loin de renier mes origines
occitanes, je revendique une inspiration allant au-delà de la langue d’oc,
jusqu’aux dialectes germaniques et aux modes de communication extraterrestres.
Et pour faire le lien avec ma
pratique du vélo (cyclotouriste toujours, cylcloroutarde aux grandes
occasions), malgré les cahots et les ornières, je ne me contente pas d’être la
régionale de l’étape, mais je rêve encore de faire la course devant avec un
léger zeph de notoriété dans le dos.
Sur les côteaux de Montgiscard
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