Si la curiosité vous a poussé à glaner quelques articles du blog, vous aurez compris que je n’en ai pas que pour le livre et le vélo. Il y a des rencontres dans la vraie vie. Qu’est-ce qu’une route sans compagnon de route ? Un désert de solitude. Que vaut le papier quand l’encre ne draine pas du sang, de la sueur et des larmes ? Un arbre abattu pour que dalle et qui aurait été plus utile à absorber le CO2. En effet, le carbone n’a pas que du mauvais quand, par la grâce de la photosynthèse, il met la planète au vert.
Commençons
par le commencement. Sur les conseils de mon premier éditeur je me suis
inscrite sur facebook, histoire d’avoir un réseau. En effet, certains de mes
lecteurs ont connu Diabolo pacte via
les posts de Nicolas Grondin. Ma liste d’amis FB s’allonge. Je lis le fil
d’actualité et, un beau jour, je tombe sur l’invitation d’une Nancéenne, Sabine
Barbier, à prendre rendez-vous avec elle le long des étapes d’un voyage qu’elle
effectuera dans le Sud avec sa fille. Je trouve la démarche tellement sympa que
je réponds et c’est ainsi que nous prendrons un pot ensemble place du Capitole.
Un courant de sympathie passe entre Sabine et moi, ce qui n’est pas toujours
évident quand le virtuel est confronté au réel. Samantha, sa fille, avait 13
ans à l’époque, ce qui ne nous rajeunit pas, mais déjà lectrice et passionnée
d’écriture.
Car
notre amitié facebookienne était née d’un intérêt commun pour le livre, ceux
qui les lisent étant parfois désireux de connaître ceux qui les écrivent, ces
derniers n’étant rien sans ceux qui lisent. À l’époque, Sabine avait une
activité de correctrice dans l’édition, activité bien nommée car la moindre
correction vis-à-vis du lecteur consiste pour un auteur à rendre une copie la
proche de l’impossible perfection. Chroniquait aussi ses lectures dans un blog
qu’elle avait fort joliment baptisé la
Chaumière des Mots. Le mot est lâché. À mes yeux, les mots pansent
les maux en les pensant. J’ignore si j’ai fini par guérir des miens mais ce que
je sais c’est que l’écriture est ma drogue, ma ligne, comme il est annoncé sur
mon profil FB.
À
l’époque, j’étais entre deux livres, situation moins grisante que d’être entre
2 vins. Mon éditeur en faillite, j’étais forcée de m’en trouver un autre. Bref,
je galérais pour faire publier mon 2ème roman, Elwig de l’Auberge Froide. C’est peu de dire que j’avais le moral
dans les chaussettes. Une lettre de refus de la part d’un éditeur ne le remonte
que rarement. Quand Sabine m’a proposé de lire mon manuscrit, j’ai aussitôt
accepté. Son retour positif – Une
histoire passionnante que j’ai dévorée – et ses conseils m’ont encouragée
juste au moment où j’étais tentée de jeter l’éponge. Un geste que j’aurais pu
regretter car, 8 ans après sa parution, Elwig
de l’Auberge Froide n’a pas subi le pilon et trouve preneur si j’en crois
les éditions Pierre Philippe
qui n’a aucune raison de mentir sur le sujet.
Les
critiques et chroniques, rédigées notamment dans la Chaumière
des Mots, n’y sont peut-être pas étrangères.
La
vie a continué avec ses joies et ses malheurs. Sabine a déménagé de Nancy à Épinal
dans les Vosges. Je suis restée à Toulouse mais, après avoir retravaillé mon
premier essai romanesque, Poussière de
sable, j’ai signé chez un éditeur lorrain spécialisé dans les littératures
de l’imaginaire, RroyzZ
éditions. Or, pour ceux qui l’ignorent, se tient à Épinal un festival international
des littératures de l’imaginaire, les
Imaginales, où chaque année RroyzZ éditions tient son stand. L’occasion de
faire d’une pierre deux coups, voire trois : rencontrer dans la vraie vie Emmanuel
Millet, mon éditeur, revoir Sabine Barbier, et présenter Poussière de sable à un public amateur du genre. J’avoue qu’en 2022
j’ai renoncé, étant peu à l’aise derrière une table de dédicaces. Mais, les
retours de lecture positifs aidant, j’ai évolué : surmonter mes craintes
et tenter le coup en mai 2023. D’autant plus qu’après L'épopée
euskalienne et Légendes
ourdiniennes, le 3ème volet est fin prêt.
Plus
de 10 ans auront passé depuis ma rencontre dans la vraie vie avec Sabine mais
qu’est-ce que le temps pour un addict de science-fiction, qu’on la lise ou
qu’on l’écrive ? Une notion qui réserve bien des surprises pourvu qu’on dépasse
les apparences.