Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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jeudi 22 décembre 2022

Je monte, j’allume, je décolle

Nan, je déconne ! Mais comme je ne fais rien de ce qu’on me dit de faire depuis près de 3 ans, je m’explique, en tant qu’auteuresse (comme emmerderesse, merci Georges).

Donc j’imagine un écrivain, un grand, reconnu, né à l’aube du XIXème siècle à une époque où, s’il travaillait à la nuit tombante, il devait forcément s’éclairer à la bougie, où il ne disposait pas de traitement de texte mais devait se taper chaque phrase à la plume d’oie, ratures comprises, où, l’hiver, la chaleur d’un humble poêle conférait à ses doigts l’élasticité requise pour racler du papier. Prénommons-le Honoré et mettons-nous à sa place à pondre la Comédie Humaine dans des conditions si inhumaines.

Moi, je me vois bien basculer au temps de la bougie et de la machine à écrire mécanique et y demeurer suffisamment longtemps pour en découvrir les avantages. Moins de vocations ! Moins de concurrence ! C’est sûr. Et qui irait ronéotyper sur un engin qu’on actionne à la force du biceps un pavé pour l’envoyer par la poste (je dis pas les tarifs !) à des éditeurs qui crouleraient moins sous les manuscrits ?

Mais ce monde rêvé n’est pas encore advenu. J’avoue que pour écrire sur un laps de temps plus bref que celui imparti à Honoré (5 ans et plus pour Poussière de sable, 6 ans pour Elwig de l’Auberge Froide, si intéressés lire sur mon blog 4 romans dans un couffin), j’étais chauffée à blanc pour leur trouver un éditeur, partant exécuter le meilleur travail possible. La température montait, montait sans que je culpabilise un quart de seconde et je m’épanouissais telle une raie Manta dans la douceur des mers du Sud.

 Et pourtant je bossais selon un de mes principes : un roman est une construction ordonnée conformément aux règles architecturales. Ouvre-t-on une porte sous le nez du lecteur qu’il faut, avant la fin du roman, vérifier ce qu’il y a dans la pièce et la refermer. Aiguiser la curiosité sans l’étancher équivaut à infliger un supplice indigne d’un auteur ou d’une auteuresse. Donc j’ouvre une porte qui débouche sur une pièce habitée par un personnage A enrobé de mystère. Il faudra bien dévoiler l’énigme et refermer la porte.

Mes romans ne se déroulant pas entre une chambre et une cuisine, j’ai beaucoup de portes à gérer. Vous me voyez entrer dans une pièce, bougie en main ! J’allume donc aussi sec pour voir les moindres détails et rectifier ce qui cloche. Vous me direz qu’Honoré, à la chandelle, visitait aussi bien le colonel Chabert que la cousine Bette. Certes, mais je suis si maladroite que je crains qu’à essayer d’éclairer de ma flamme le visage d’Elwig Kaminski, je ne réussisse à foutre le feu à sa brune chevelure et embraser tous mes décors. C’est terrible un livre qui flambe ! Ça prend des airs de Fahrenheit 451.

 Voilà que mon texte est quelque peu décalé. C’est que j’écris dans les marges en me demandant à chaque roman ce que moi, je peux apporter de nouveau au sujet. Parce que ce que je me souhaite c’est que mes p… de romans atterrissent sur les tables des librairies pour en décoller aussitôt se planter dans le cœur des lecteurs. Et si vous avez pris la peine de me lire jusqu’au bout, je m’en sentirais fort… honorée.



Le réel, y a que ça de vrai !

Fictionnaire de l’écriture, j’ai débuté par des histoires absurdes que presque personne n’a lues pour la simple raison qu’elles sont demeuré...