Pour un titre, ça c’est un titre. C’est surtout le nom d’une association fondée en 1906, Les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse, ayant pour objet de grouper tous ceux qu’intéressent la beauté de notre ville, ancienne ou moderne…
La
société est propriétaire de l’hôtel Dumay qui abrite le musée du vieux Toulouse
et publie L’Auta, 10 fois par an. La lecture en est passionnante à qui aime
s’entendre conter les évènements et les anecdotes, les personnages et les lieux
marquants de notre ville. Par exemple, la mort du docteur Gérard Marchant, le
kiosque à musique du Grand Rond. Pour vous donner une idée.
Quel
rapport avec mes travaux d’écriture, mettant rarement les pieds à Toulouse dans
mes fictions ? Dans mes romans 2 ou 3 fois, si peu dans ma poésie.
Au
mois de juin, j’ai présenté Mon opium est
dans mon cœur dans une association proche de mon domicile. Une belle
après-midi avec projections sur écran et lecture de poèmes, dont mon Toulouse. Des vers qui ont eu l’heur de
plaire.
Dans
l’assistance, un monsieur prend la parole pour me conseiller de parler de mon
recueil aux Toulousains de Toulouse. Je vais donc sur leur site et découvre
qu’ils organisent prochainement une visite du Buscat, un beau quartier entre le
canal du Midi et le Jardin des Plantes regorgeant de belles demeures. Jusqu’à
mes deux ans et demi, j’ai grandi dans l’une d’elles, avenue Crampel, chez mes
arrière-grands-parents maternels dont je me souviens très bien. La maison
appartenait à Mémé qui en avait hérité d’une parente l’ayant recueillie,
orpheline, avec sa mère, veuve. En 1906 elle y a mis au monde Paul, son fils
aîné, mon grand-père. Je suis encore nostalgique des massifs de fleurs sur
lesquels veillait Bon Papa.
Cette
maison a finalement été vendue aux enchères en 1971 pour éviter une mise sous
écrou à mon grand oncle, coupable de détournement de fonds vis-à-vis de la
société d’assurance dont il était directeur. Mémé avait toujours dit :
« Les femmes le perdront ! » Heureusement, elle n’était plus là
pour assister au désastre, ni Bon Papa d’ailleurs.
Donc,
fraîche adhérente aux Toulousains de Toulouse, je m’inscris à la visite du
Buscat avec rendez-vous rue des-36-ponts. Encore un signe : ma grand-mère
maternelle, la femme de Paul, habitait au n°10. Le lot, occupé longtemps par
l’école privée Montalembert, a été rasé pour laisser la place à des façades de
verre. Et voilà le lien avec ma littérature.
La
vie de ma grand-mère est un roman que je n’ai pas l’intention d’écrire, encore
moins de publier. Je suis seulement en train d’en faire un de sa lignée
maternelle, 100% basque, remontant jusqu’à des ancêtres dont je sais si peu que
je fais ce que je sais faire : romancer.
Delphine,
mon arrière-grand-mère, désireuse de voyager, a finalement quitté Euskal Herria pour se fixer à Toulouse
où elle a rencontré Émile, mon arrière-grand-père, peintre décorateur de 10 ans
son cadet et dont l’autoportrait projette une ombre tutélaire sur mon
écritoire. Pour ressusciter le pays basque d’antan, je me suis plongée dans une
profusion d’archives et de livres. J’apprends la langue de mes ancêtres et de
mes personnages, certes un basque académique mais qui m’aide à me glisser dans
leur peau. Je trouve l’expérience exaltante.
Pour
le Toulouse en pleine mutation de la IIIème République, c’est une
autre paire de manches. L’occitan est quasi inconnu dans ma famille, à part
quelques mots de patois toulousain. Rien de tel que la visite du musée et des
quartiers et la lecture de l’Auta pour me mettre dans le bain.
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Depuis la terrasse des Galeries Lafayette |
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