Des Armstrong il en pousse pléthore aux USA. Comme on dit chez nous, il n’y a pas qu’un âne qui s’appelle Martin.
Parmi
la foultitude de Armstrong, deux se détachent du lot, voire du peloton. Le
premier, Neil de son prénom, est le premier astronaute à avoir posé le pied sur
la lune et réalisé le rêve de Jules Verne (De
la terre à la lune), H.G. Wells (Les
Premiers Hommes dans la Lune), Georges Méliès (Voyage dans la Lune). Jules en a rêvé en 1865, Neil l’a fait en
1969. Comme dans Tintin, on a marché sur
la lune.
Le
deuxième Armstrong escaladait sur son vélo les grands cols à la vitesse d’une
fusée, laissant sur place ses malheureux poursuivants. Cet Arsmtrong-là se
prénommait Lance et, sept années durant, assomma la plus grande course cycliste
de la planète Terre, à savoir le Tour de France, et par la même occasion les téléspectateurs.
Lance était fort, invincible mais propre. Jusqu’à l’heure de la
révélation : dopé et suspecté de dopage mécanique. Dans ce cas ce n’est pas
le coureur qui est chargé mais sa monture, en l’occurrence d’un petit moteur
bien caché. Il a fallu des années pour déboulonner le tricheur de son piédestal
de champion !
Mais
pourquoi je vous parle de ces deux Américains ? Quel rapport avec le sujet
principal de ce blog, la littérature ?
Un écrivain
peut-il être dopé, inspiré par les Paradis
artificiels, quand il épanche ses rêves, ses souffrances, ses réflexions
sur le page, celle-ci fût-elle de pixels ? Les mots lui sortent des
tripes. Est-il publié ou non ? Est-il bankable ou non ? Est-il
goncourable ou non ? Il l’ignore mais est en pleine conscience qu’au
moment décrire c’est son sang d’encre qui imbibe le papier. La création le rend
euphorique : il marche sur les nuages, il fait des bonds sur la lune. Il
est NEIL.
Lance,
quant à lui, remise de temps à autre le vélo au garage pour se consacrer à
l’ambition de toute une vie : l’écriture. Lance est moderne, moins borné
que ces écrivains besogneux qui cent fois sur le métier remettent leur ouvrage.
Qui se crèvent à travailler l’incipit et la fin, vivent dans la peau de leurs
personnages, cisèlent chaque phrase, bref se décarcassent sans savoir si le
produit de leur enthousiasme trouvera un éditeur puis des lecteurs.
Alors
que Lance, lui, a trouvé la solution qui lui évite bien des affres et lui
permet de sortir le vélo plutôt que de rester coincé devant une page blanche ou
un écran. Lance fait appel à son nègre virtuel qui n’aura jamais l’idée de le
traîner devant les tribunaux : l’intelligence artificielle. Y a qu’à lui
demander, elle va pomper partout et pondre quelque chose.
Mais
où est le plaisir de la création ? Que ressent-on quand on décroche un
titre en trichant ? Je l’ignore, car je ne me suis jamais dopée pour
obtenir mes 5 brevets cyclo-montagnards français dans les 5 massifs.
Quant
à mes six livres, bientôt sept, ils sont garantis sans IA et sans édulcorant.
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Sur les hauteurs de Montgiscard (31) |
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