Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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vendredi 24 mars 2023

Page blanche : les bloggeuses aussi !

Sur l’écran blanc d’un ennui noir, je peine à trouver mes mots. Il faut croire que le syndrome dit de la page blanche ne m’affecte qu’en cet organe précis de ma biologie littéraire : le blog. Un de mes rouages de locomautrice est grippé et refuse de repartir.

En décembre 2021, quand j’ai mis en place ce blog pour parler à mes lecteurs, anciens, présents et futurs, je m’étais dit que je publierais un article une fois par semaine. Mon éditeur (RroyzZ éditions) m’avait même dit que l’idéal, c’était 2 fois par semaine. Longtemps, j’ai tenu mon engagement : un article par semaine sur des sujets qui débordaient largement la littérature et ma personne d’auteur. L’actualité m’a aussi fourni des sujets, à savoir que j’ai éprouvé la nécessité de m’exprimer sur la question : l'autofiction, les injonctions à baisser le chauffage (l’écrivain télétravaille), la féminisation à outrance du vocabulaire, version actuelle de querelles byzantines autour du sexe des anges. Mais, là, nous frôlons dangereusement un autre sujet brûlant.

Et pourtant les choses à dire sur ce blog vont se précipiter : la résurrection de Diabolo pacte aux éditions d’Avallon, la parution de Coup de grain, recueil de nouvelles, aux éditions Auzas, mon roman de science-fiction, Poussière de sable, Légendes ourdiniennes, mention spéciale du jury des Arts Littéraires.

Autant de sujets à même de vous éclairer sur mon inspiration et mon parcours de locomautrice.

En ce moment, je travaille sur les BAT (bon à tirer), couvertures (1ère et 4ème) de mes parutions imminentes. Je vous en réserve la surprise.

J’ai provisoirement interrompu l’écriture de mon nouveau roman qui nécessitera de nombreuses recherches et une immersion dans l’inconnu (le passé de notre famille).

Disons que, pour le moment, côté blog, je me réserve.



 

 

jeudi 3 novembre 2022

Pour en finir avec l’autofiction – du moins sur ce blog

Pour en finir avec l’autofiction – du moins sur ce blog – je vais aborder le cas de ma mère qui, elle aussi, pensait que son histoire serait intéressante à lire. Elle parlait de son enfance, une enfance à la Dickens sur laquelle se projetait l’ombre d’une grande absente : la mère. Une enfance malheureuse à laquelle, moi, j’avais échappé. Ce n’était pas tant la deuxième guerre mondiale, l’Occupation où elle avait par périodes crevé de faim avec ses frères qui, à ses yeux, conférait à son enfance l’épithète de malheureuse qu’une histoire familiale compliquée. Et c’est un euphémisme.

Les instituteurs se liguèrent contre ces enfants, infoutus de se rendre compte que la petite fille savait lire à 5 ans et que son frère possédait un don inné pour la physique. Voir sur le blog Ecouter avant d'écrire.

Maman disait : « Je vois un titre : La petite Roques. » Quand on s’appelle Roques quoi de plus naturel ? Elle ignorait que le titre était déjà pris par un certain Guy de Maupassant sans s à la fin mais sa trace s’était sans doute imprimée dans sa mémoire inconsciente. Dans la nouvelle de ce conteur de génie, la petite Roque est une petite paysanne retrouvée violée et étranglée par le facteur du village. Les enquêteurs et le maire sont à la recherche de l’assassin. Je n’en dis pas plus au cas où vous ne connaîtriez pas encore le fin mot de l’histoire. Maupassant n’aurait certes pas dit spoiler mais serait d’accord pour ne pas gâcher le plaisir du lecteur. Pour en revenir à ma mère et à l’an quarante, je trouvai, dès mon plus jeune âge, qu’il y avait en effet matière à tenir un auditoire en haleine. Je peux toujours supposer que ma mère aurait souhaité que je prenne la plume pour raconter ce qu’elle avait vécu. Paradoxalement, Maman n’était pas habitée par ma passion du passé et des archives. Je doute qu’elle se soit demandé comment avaient vécu ses ancêtres.

Quand, il y a quatre ans, son frère lui a annoncé un cancer du pancréas et qu’elle a voulu le faire enterrer dans le caveau de mes arrière-grands-parents (que j’ai connus) j’ai retrouvé parmi les occupants une trisaïeule partie de Miremont (31) avec son époux travailler à Paris (où mon arrière-grand-mère est née). C’est cette trisaïeule qui a transmis le plus ancien de mes souvenirs familiaux : la famine pendant la commune et la mise à mort du chien pour en faire un repas au goût infâme. Malheureusement la maladie puis le décès fulgurant de mon oncle a déclenché chez Maman le cancer du sang qui devait l’emporter au bout de 9 mois.

Maman partie, je n’ai pas eu le cœur d’écrire cette enfance qu’elle qualifiait de malheureuse, marquée par l’ombre une grande absente. Toutefois je me suis tournée vers les horizons familiaux de l’absente, riches d’une histoire romantique que je prévois d’écrire. J’ai commencé des recherches généalogiques et j’ai fini par tomber sur le pot aux roses. Que je ne vous dévoilerai pas. Parce que je suis romancière et que, pour un romancier, spoiler n’est pas jouer.

Maman sur les genoux de sa mère



lundi 17 octobre 2022

Mon héroïne : surtout pas moi !

Annie Ernaux, associée maintes fois à l’autofiction, vient de recevoir le Nobel de littérature. Ce ne sera pas mon sujet (quant à mériter ou non un prix international) mais l’occasion fait la larronne (au diable la rime) et je saute dessus pour m’exprimer sur un sujet qui, de temps à autre, vient titiller mes neurones (revoilà la rime) – sans toutefois m’empêcher de dormir : parler de soi dans ses romans.

Mes goûts de lectrice me poussent davantage vers Milan Kundera, Michel Guenassia ou Claudio Magris sans oublier Victoria Hislop ou le Portugais Sarramago. En effet, j’ai besoin d’espace, de territoire et d’un souffle qui tourne les pages et me propulse loin de moi. Je me sens à l’étroit entre une cuisine et une chambre même si, avec du talent, on peut écrire un roman passionnant sans franchir la porte. Je préfère mettre mes mocassins hors des sentiers battus, humer des parfums étrangers, tendre l’oreille vers d’autres dialectes, bref j’aime voyager via le livre, quoique certains blablabus descendent parfois en dessous du prix unique du livre.

L’autre jour, une amie découvrait que j’avais vécu à Vienne et voyagé à vélo (jusqu’en Ukraine, ce qui, au regard de la tragique actualité, attise tout de suite l’intérêt).

Tu devrais écrire ta vie, m’a-t-elle suggéré.

Je dois avouer que ma vie ne m’intéresse pas, je me contente de la vivre, de prendre les évènements comme ils viennent, que cela me plaise ou non. Et certains évènements m’ont fortement déplu, et c’est un euphémisme !

Je voyage en écrivant : à travers l’Allemagne de mes études et de mes rêves, dans les espaces intersidéraux dans lesquels je crée des tunnels spatio-temporels, des planètes où s’épanouissent des civilisations sidérantes mais nous invitant à jeter un œil critique sur nos propres sociétés. Je m’attache à donner de l’épaisseur à mes personnages, même quand ce sont de grands oiseaux dotés de pouvoir psy.

Un jour, j’ai lu sous la plume de Pierre Bellemare, à peu près ces termes :

Quand on écrit on parle toujours de soi même quand on écrit sur une petite fourmi.

Prends-toi ça, Bernard Werber.

Alors que j’écrivais Diabolo pacte, mon premier roman (publié), je me disais souvent :

Antoine Maurier, c’est moi.

Pardon, Gustave, loin de moi la prétention de me prendre pour Flaubert.

Bientôt ce sera à nouveau d’actualité. Car le diable a plus d’un tour dans son sac.



Le réel, y a que ça de vrai !

Fictionnaire de l’écriture, j’ai débuté par des histoires absurdes que presque personne n’a lues pour la simple raison qu’elles sont demeuré...