Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

Affichage des articles dont le libellé est Auta. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Auta. Afficher tous les articles

jeudi 14 août 2025

Les Toulousains de Toulouse

Pour un titre, ça c’est un titre. C’est surtout le nom d’une association fondée en 1906, Les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulouse, ayant pour objet de grouper tous ceux qu’intéressent la beauté de notre ville, ancienne ou moderne…

La société est propriétaire de l’hôtel Dumay qui abrite le musée du vieux Toulouse et publie L’Auta, 10 fois par an. La lecture en est passionnante à qui aime s’entendre conter les évènements et les anecdotes, les personnages et les lieux marquants de notre ville. Par exemple, la mort du docteur Gérard Marchant, le kiosque à musique du Grand Rond. Pour vous donner une idée.

Quel rapport avec mes travaux d’écriture, mettant rarement les pieds à Toulouse dans mes fictions ? Dans mes romans 2 ou 3 fois, si peu dans ma poésie.

Au mois de juin, j’ai présenté Mon opium est dans mon cœur dans une association proche de mon domicile. Une belle après-midi avec projections sur écran et lecture de poèmes, dont mon Toulouse. Des vers qui ont eu l’heur de plaire.

Dans l’assistance, un monsieur prend la parole pour me conseiller de parler de mon recueil aux Toulousains de Toulouse. Je vais donc sur leur site et découvre qu’ils organisent prochainement une visite du Buscat, un beau quartier entre le canal du Midi et le Jardin des Plantes regorgeant de belles demeures. Jusqu’à mes deux ans et demi, j’ai grandi dans l’une d’elles, avenue Crampel, chez mes arrière-grands-parents maternels dont je me souviens très bien. La maison appartenait à Mémé qui en avait hérité d’une parente l’ayant recueillie, orpheline, avec sa mère, veuve. En 1906 elle y a mis au monde Paul, son fils aîné, mon grand-père. Je suis encore nostalgique des massifs de fleurs sur lesquels veillait Bon Papa.

Cette maison a finalement été vendue aux enchères en 1971 pour éviter une mise sous écrou à mon grand oncle, coupable de détournement de fonds vis-à-vis de la société d’assurance dont il était directeur. Mémé avait toujours dit : « Les femmes le perdront ! » Heureusement, elle n’était plus là pour assister au désastre, ni Bon Papa d’ailleurs.

Donc, fraîche adhérente aux Toulousains de Toulouse, je m’inscris à la visite du Buscat avec rendez-vous rue des-36-ponts. Encore un signe : ma grand-mère maternelle, la femme de Paul, habitait au n°10. Le lot, occupé longtemps par l’école privée Montalembert, a été rasé pour laisser la place à des façades de verre. Et voilà le lien avec ma littérature.

La vie de ma grand-mère est un roman que je n’ai pas l’intention d’écrire, encore moins de publier. Je suis seulement en train d’en faire un de sa lignée maternelle, 100% basque, remontant jusqu’à des ancêtres dont je sais si peu que je fais ce que je sais faire : romancer.

Delphine, mon arrière-grand-mère, désireuse de voyager, a finalement quitté Euskal Herria pour se fixer à Toulouse où elle a rencontré Émile, mon arrière-grand-père, peintre décorateur de 10 ans son cadet et dont l’autoportrait projette une ombre tutélaire sur mon écritoire. Pour ressusciter le pays basque d’antan, je me suis plongée dans une profusion d’archives et de livres. J’apprends la langue de mes ancêtres et de mes personnages, certes un basque académique mais qui m’aide à me glisser dans leur peau. Je trouve l’expérience exaltante.

Pour le Toulouse en pleine mutation de la IIIème République, c’est une autre paire de manches. L’occitan est quasi inconnu dans ma famille, à part quelques mots de patois toulousain. Rien de tel que la visite du musée et des quartiers et la lecture de l’Auta pour me mettre dans le bain.

Depuis la terrasse des Galeries Lafayette


 

Les Toulousains de Toulouse

Pour un titre, ça c’est un titre. C’est surtout le nom d’une association fondée en 1906, Les Toulousains de Toulouse et amis du vieux Toulou...