Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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mercredi 2 avril 2025

Vivre en poésie

Mon rapport à la poésie n’est pas une ligne droite, un canal filant droit balisé par des écluses autorisant la circulation de péniches plus ou moins chargées. J’y suis revenue après une longue éclipse. Ce retour m’a poussée à chercher un éditeur pour mes poèmes de jeunesse, Mon opium est dans mon cœur.

J’approchais les trente ans et je me croyais définitivement morte à la poésie. Quand j’ai remué ciel et terre pour être éditée ce n’était pas pour placer du vers, mais du roman.

Puis, l’occasion faisant le larron, j’ai tenté des poèmes de circonstances qui ont plu. Alors j’ai continué. De temps à autre jaillit de ma plume quelque forme poétique. Le jet. Rien à voir avec le travail de bâtisseur qu’induit le roman.

La parution de mon recueil m’a valu entre autre l’invitation du poète franco-suédois, Svante Svahnström, à son club de poésie qui se réunit un jeudi par mois à la Maison d’Occitanie à Toulouse.

J’ai apprécié de déguster les poèmes des autres participants.

Le dernier jeudi était invitée une poétesse au nom prédestiné qu’il ne lui a pas toujours été facile de porter, Elisabeth Aragon, maître ès jeux au sein de l’Académie des Jeux Floraux. Lecture à haute voix en espagnol et en français. Un régal !

Un jeune invité que je ne connaissais pas, appelons-le Théo car c’est ainsi qu’il s’est présenté et a, théâtralement, mis en voix deux poèmes. J’ai reçu deux coups de poing dans la figure. KO assise.

Parenthèse : les poèmes des participants, dont ceux d’Elisabeth et de Théo, sont mis en ligne sur le site du Gué Semoir alimenté par Svante.

La réunion s’est achevée par un repas au restau indien. Entre une samossa et un délice aux mangues nous avons causé… poésie et poètes. Et voilà qu’une expression et un mode de vie m’interpelle : vivre en poésie. Autour de cette table, la vie de bohême est pour certains une réalité, aussi tangible que le chômage. Il est vrai qu’un homme normal, et pourquoi pas une femme ?, peut se passer de manger et de boire pendant deux jours, de poésie jamais (je cite Charles Baudelaire de mémoire). Et de me sentir du côté sage de la barrière, moi qui fais une incursion en poésie entre deux chapitres de roman. La nostalgie m’étreint. Où es-tu, jeunesse, quand je tissais mes vers sur le rouet du vent et que je me confectionnais un curriculum rempli de trous ? Non, je ne regrette pas d’avoir vécu en poésie, sans salaire et sans revenus. Mes impôts et ma CSG en sont allégés.

Mes cahiers de jeunesse


 

lundi 2 décembre 2024

Récital

Dernier salon du livre dans un lieu historique prestigieux dont la beauté attire un public avide d’esthétique. Question beauté, j’y exposais mes livres, fictions et poésie. Mon opium est dans mon coeur soulevait quelque intérêt, servi pas sa première de couverture illustrée par un tableau de Manuel Candat, mon père. Moi-même leur sers un court poème, histoire de leur souffler en nez quelque fumée d’opium :

 

Est-ce le vent qui rêve

Est-ce le vent qui joue

Quand il se prend au piège

Des feuillages

Et qu’il s’accroche aux fleurs

Comme un rideau changeant

Et qu’il fait des jardins

Les chambres du printemps ?

 

Et voilà que je reçois de la part d’un visiteur cette réflexion étonnante. Mais je ne devrais plus m’étonner de rien !

J’aime la poésie, mais je n’en lis pas.

Mince alors ! J’aime les frites, mais je n’en mange pas. Pareille réflexion n’est pas pour me donner la patate.

Heureusement qu’il n’y a pas que les salons, il y a aussi les récitals. L’avant-veille j’étais conviée à lire quelques poèmes dans le cadre du Festival de la Beauté organisée chaque année par la diaconie. L’amie, fidèle lectrice qui a soufflé mon nom aux organisateurs, me véhicule à l’école de l’Annonciation de Seilh, à travers les rocades et avenues de l’Ouest toulousain vouée à l’aviation et à l’avionique.

Le thème de l’année 2024 est la Genèse. Les récitants déclinent la thématique sur une gamme variée, allant du poème au slam, de la chanson au conte. Quant à moi, j’ai choisi deux poèmes extraits de L’opium de l’artiste, titre du premier chapitre. À la fin, j’ai salué mon public en coup de vent (voir plus haut). L’évènement a été pour moi l’occasion de rendre hommage à mon père en lisant le poème que je lui avais écrit en ma jeunesse et qui fut lu lors de ses obsèques : À mon père, le peintre.

Moment chargé d’émotion partagée par un public sensible à ma poésie. Peut-être ce monsieur qui ne lit pas de la poésie aime-t-il l’entendre, entendre des mots qui sont à eux seuls des notes de musique.

Quant à la poésie et moi, une longue histoire : https://claudine-candat-romanciere.blogspot.com/p/mon-opium-est-dans-mon-coeur-poesie.html



Livres en rafale

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