Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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samedi 10 mai 2025

Les divas du salon

Pas celui de danse mais du livre. Et parfois c’est rock and roll.

Vous êtes auteurs, pas besoin de vous faire un dessin. Vous écrivez ou pas, vous lisez, du moins j’espère. Quoique. Donc vous êtes sur place, salle des fêtes, halle ou barnum (des fois, c’est vraiment le cirque), en qualité de visiteur avec le dessein, ou pas, de faire quelques emplettes devant les tables sur lesquelles les auteurs ont installé leur production.

Vous tournez, vous vous arrêtez, ou bien vous reculez dans la crainte d’être happé par cet illustre inconnu qui a quelque chose à vendre. Si vous connaissez la solitude du représentant en aspirateurs, vous n’êtes pas loin de saisir la condition de cet être fragile qui ne vit certainement pas de sa plume qu’il bichonne parfois jour et nuit au mépris du boire et du manger afin qu’elle accouche au bout de mois ou d’années de gestation d’une œuvre de l’esprit pétrie d’encre et de papier.

Elle vous attire, mais ça tombe mal, vous avez oublié les lunettes ou le chéquier.

Elle ne vous attire pas mais vous avez envie de parler, et vous êtes loquace alors que l’être derrière sa table frise l’autisme. D’ailleurs c’est peut-être pour ça qu’il écrit.

Vous lui parlez de vous, persuadé que vous le passionnez, ou vous êtes intarissable sur BM ou AN ou MB, dont la notoriété dépasse les frontières. Or la réputation de votre interlocuteur dépasse avec peine les limites du département ou de sa famille.

Justement un peut-être futur lecteur est en train de feuilleter un de ses livres. Vous connaissez le curieux et vous le happez en le saluant, l’entraînant hors de son cercle d’attraction. L’ex-futur lecteur s’en désintéresse aussitôt et poursuit son chemin dans les allées. Vous ignorez tous deux qu’un brouillard de déception colle à vos pas.

Des anecdotes du cru il en existe des tombereaux. Intéressent-elles seulement les lecteurs putatifs ? C’est pour eux que nous nous escrimons, pour eux que nous trimballons des tombereaux de livres à mettre sur les tables des salons dans l’espoir de choper la crampe de l’écrivain qui enchaîne les dédicaces.



 

mardi 18 mars 2025

La bosse du commerce

Un sujet qui intéressera les auteurs exposant leurs œuvres dans les salons du livre, tous avides qu’un de leurs titres trouve preneur. Vous n’êtes pas auteur mais lecteur fréquentant les salons du livre ; vous n’êtes ni lecteur ni auteur, mais vous avez été vendeur d’aspirateurs ou d’assurances une fois dans votre vie, cet article peut vous parler. Le livre est certes une œuvre de l’esprit, mais elle doit se vendre. Faute de lectorat, elle restera lettre morte.

Je lisais l’échange, sur les réseaux, entre auteurs, bien sûr inconnus – la notoriété assurant les ventes en librairie et les files d’attente devant la table de dédicaces – et dont les avis différaient sur la conduite à tenir. Pour l’un, il fallait rester debout et interpeler le chaland, surtout pas roupiller derrière un téléphone. Pour l’autre, tenter d’alpaguer le putatif lecteur aurait l’effet contraire : le faire fuir non seulement de la table de l’alpagueur mais aussi des tables voisines. Ah ! Le cochon !

Je vous livre mon expérience. Longtemps je me suis tenue modestement derrière la table, osant à peine un bonjour. Non par timidité, mais parce que j’estimais qu’un livre n’étant pas une savonnette je ne pouvais me muer en bateleur de foire. Et le lecteur me glissait entre les mains, pour s’emparer du livre d’un voisin doté d’une bonne tchatche.

Pourtant, par respect de mes futurs lecteurs, je me présente toujours sur mon 31 (quand on est de Toulouse !) et armée d’un beau stylo quand d’autres se foulent le poignet en maniant un simple bic.

Il m’est arrivé plusieurs fois de vendre Diabolo pacte ou Elwig de l’Auberge Froide sans prononcer un mot tant le talent de mes éditeurs avait su concocter un quatrième de couverture attrayant.

Et puis, un beau jour, lassée de me déplacer pour vendre 2 ou 3 livres, quand ce n’était le zéro absolu, j’ai décidé de changer de méthode.

Debout, j’ose aborder les passants, leur proposant de leur parler de mes livres. Je précise que toutes mes publications ont été sélectionnés par des éditeurs et tient à leur disposition, pour chacune, un jeu de quelques critiques et chroniques. Quand on me dit : Vous ne pouvez pas dire que c’est mauvais puisque vous en êtes l’auteur, je suis à même de leur prouver que d’autres, que je n’ai jamais rencontrés, en pensent du bien. Plus d’une fois on m’a demandé une dédicace en me précisant qu’on se passait de la critique pour choisir ses lectures.

Je me suis aperçue très vite que la roue avait tourné et que l’époque où je me déplaçais pour des nèfles était révolue.

Il m’a été dit par un monsieur auquel j’ai dédicacé deux livres :

Si vous ne m’aviez pas abordé, je serais passé à côté.

J’en viens à la rencontre la plus émouvante. Librairie d’un supermarché. On y circule avec des caddies qu’on remplit de plein d’autres choses que de nourriture spirituelle.

J’aborde une dame qui s’intéresse à mon duo qui fait du bien. Elle me raconte qu’elle a été peintre et à la tête d’une entreprise de graphisme, que les choses ont mal tourné pour elle et qu’elle s’est retrouvée en clinique. Elle peine à récupérer des traitements et me remercie de lui avoir tendu la main. Elle a ainsi eu l’occasion de parler et de se confier. J’espère que mon Coup de grain lui aura donné un coup de fouet.

 


Des faits de société

Pour une fois, le blog puise son inspiration dans la pub, celle qu’on nous assène à la télé. Le lien avec la littérature ? Lorsque je prés...