Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

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mercredi 5 juin 2024

Retrouvailles à Narbonne

Comme le temps passe ! Il y a 14 ans, Diabolo pacte, alors publié par un éditeur promis à une faillite prochaine, était sélectionné pour le prix du premier roman de la ville de Saint-Lys, située à proximité de Toulouse. Nous étions cinq dans le carré final. J’ose l’écrire, faut bien rigoler (https://salondulivre.jimdofree.com/prix-de-la-ville/prix-2010/). Les lycéens devaient choisir deux œuvres dont ils mettraient en scène des extraits. Les deux élues furent Michèle Grossi pour son roman La fuite de Bertrand et moi-même. Sûr qu’avec Diabolo pacte, notamment la scène où Garin Bressol, enfant, découvre les pouvoirs de sa fronde contre ses petits bourreaux, ils étaient autorisés à sauter partout pendant les heures de cours. Ni Michèle ni moi n’ont décroché la timbale. Tandis que Bertrand fuyait et que Garin semait les borgnes sur son passage, le héros du lauréat déménageait en maison de retraite. Pas étonnant qu’il n’ait pas inspiré nos jeunes. Le spectacle qu’ils donnèrent de nos œuvres fut notre lot de consolation.

C’est à cette occasion que nous sympathisèrent, Michèle et moi.

Puis nous nous sommes perdues de vue dans la vraie vie. J’ai pu suivre Michèle sur les réseaux lors de ses tours du monde qui m’impressionnèrent. L’Antarctique me fascine.

Son éditeur n’existant plus, les aventures de Bertrand se sont arrêtées au bout de deux livres.

C’est grâce à la réédition de Diabolo pacte chez Avallon & Combe que notre deuxième rencontre a eu lieu. Remarquez que je n’ai pas écrit seconde !

En effet, j’ai passé à Narbonne le premier jour de son salon qui se tient sur le week end. Michèle fut ma première dédicace du jour et, bonne nouvelle, elle m’a confié que Bertrand avait encore des choses à dire. Puisse-t-il se remettre à parler grâce à la plume de sa créatrice ! Et puissé-je avoir à mon tour une dédicace !

Michèle Grossi et moi, salon de Saint-Lys, novembre 2010



mercredi 6 mars 2024

Couteau suisse

Les salons du livre sont des endroits où les auteurs sont censés rencontrer leurs lecteurs ou s’en faire de nouveaux, et où les lecteurs cherchent à retrouver des auteurs qu’ils connaissent déjà, ou en découvrir de nouveaux.

Les lecteurs ayant pris un abonnement à ma prose ne se comptent pas sur les doigts des mains de la déesse Vishnou. J’en connais certains de ma vie d’avant. D’autres m’ont découvert derrière une table de dédicace ou acheté mon livre, ayant lu une belle critique sur les réseaux sociaux.

Donc, dans ces salons, on trouve des célébrités sur lesquelles le chaland fonce comme un seul homme et des vendeurs d’aspirateurs réduits à vanter la fraîcheur de leur criée.

Donc il y a les illustres et les secondes couteaux : les estampillés Opinel ou Laguiole, et les canifs sortis d’un paquet Bonux (pour qui ça parle encore).

Ayant publié chez un éditeur genevois un thriller franco-allemand, je pourrais me qualifier de couteau suisse. « Claudine Candat » n’est hélas pas une marque. Je n’ai pas de prescripteur dont on écoute et suit les avis. Mes livres ont déserté les tables des libraires car, hormis la première édition de Diabolo pacte et la parution de Elwig de l'Auberge Froide, mes éditeurs ne sont pas diffusés (en librairie). Petite lueur d’espoir : j’ai le soutien de quelques-professionnels qui me reconnaissent une qualité à mes écrits : la qualité. Et je dois aussi citer le premier prix du roman décerné en 2023 à Diabolo pacte (2ème édition) par l’Académie des Livres de Toulouse.

Sans médiatisation, sans diffusion, il est donc indispensable de se transformer en couteau suisse pour sortir de l’enfer de l’anonymat.

Par définition, un couteau suisse, ça sait tout faire. Comme moi qui suis ma propre secrétaire, ma propre attachée de presse prenant attache avec journalistes, bloggeuses, libraires, organisateurs de manifestation pour décrocher des interviews, des radios (pas de scanners), des salons, des séances de dédicaces. Je me suis fabriqué des supports de comm, des affichettes pour chacun de mes livres pour attirer l’œil du chaland déambulant dans les salons et les librairies. Je concocte des annonces à afficher sur les réseaux sociaux. Je me présente à des prix littéraires, histoire de me faire connaître et de recevoir la reconnaissance d’un jury. Je soigne mon apparence et ma garde-robe. Dans le même temps, je me préoccupe de l’avenir et explore les possibilités éditoriales dans des maisons susceptibles de me publier et de me diffuser à leur compte, et non au mien.

Beaucoup pour une seule femme, me direz-vous !

Il arrive cependant que mon hyperactivité soit parfois récompensée, par des prix et des invitations spontanées.



 

jeudi 2 mars 2023

Tirer la couverture à soi

C’est pour moi une première à tous les sens du terme : un tableau de mon père, Manuel Candat, illustrera la première de couverture de mon recueil de nouvelles à paraître aux éditions Auzas : Coup de grain.

Malheureusement, mon père n’en saura rien, si ce n’est par des biais ésotériques : il est parti en 2007, 2 ans avant la publication de mon premier roman.

J’ai parlé de lui dans un article du blog : mon père, ce héros... qui m'a appris à mentir. Je ne répèterai pas.

Dans ce blog, je vous ai fait part des joies, des rencontres mais aussi des difficultés (un euphémisme pour parler de galère) de mon parcours de locomautrice, tantôt victime d’erreurs d’aiguillage, de parpaings en travers de la voie, etc. alors que chaque auteur souhaite filer sur les rails du succès en engrangeant toujours plus de monde à chaque gare, en l’occurrence des lecteurs qui auront acheté des livres.

En cette période où le salon de l’agriculture bat son plein, je peux avouer que, bien que du signe du taureau, je ne suis pas une bête de salon. Le contact, c’est pas mon truc. Si ça l’était, je crois bien que la nécessité d’écrire ne me serait jamais tombée dessus.

C’est un point commun que je possède avec mon père : outre qu’il était un peintre et un sculpteur tirant ses œuvres de son imagination (réalisme fantastique), il était dépourvu de tout talent de bateleur.

Il m’arrive de poster ses tableaux sur Facebook. En retour, je reçois des commentaires enthousiastes. Elles me font naturellement plaisir, mais je ne peux retenir un pincement au cœur : de son vivant, mon père a peu vendu, pour ne pas dire que dalle. Un jour il a décidé d’arrêter et donné les châssis et les toiles vierges qu’il confectionnait lui-même. Il s’est mis à la course à pied et a couru son dernier marathon à l’âge de 75 ans. Cette activité lui a valu plus de reconnaissance que son parcours artistique.

Pourtant, en 1979, il recevait le premier prix du Centre d’Activité Culturelle de la ville de Colomiers, déjà propulsée 2ème ville du département par son destin aéronautique.

Faire des parallèles est souvent hasardeux et risqué, le risque étant de suivre une pente fatale imputée à des tares héréditaires. Bien souvent à tort.

Voilà jusqu’où m’a entraînée ce tableau que mon père avait intitulé En solitaire alors que moi, sa fille, prise particulièrement la solitude de la création que je romps toujours à regrets pour trébucher dans l’arène commerciale.

En solitaire, Manuel Candat


mercredi 1 février 2023

L’art délicat de la dédicace

Vous qui lisez ce blog – et j’espère que vous n’êtes pas tous auteurs – vous avez peut-être entendu parler de ces séances où l’auteur – ou la locomautrice – se retrouve derrière une table couverte de sa production littéraire et attend le futur lecteur ou espérée lectrice qui sollicitera sa signature assortie d’un petit mot sur la page de titre.

C’est en effet l’achat qui confère de la valeur au livre publié et tiré.

Ces séances peuvent se dérouler en salon du livre en compagnie de confrères et consœurs ou en librairie.

Je me souviens de ma première séance à la maison de la presse d’une localité du Tarn-et-Garonne. Ma première signature fut à l’adresse d’un fossoyeur à la retraite. Ce détail augurait-il de l’avenir ? Sacré Diabolo pacte !

Je me munis toujours d’un beau stylo, manière de signifier le respect que je porte à mes éventuels lecteurs. Depuis, j’en suis revenue après avoir vu de simples bics s’épuiser à la chaîne tandis que chômait mon bel outil.

Il m’est même arrivé de prêter mon précieux stylo.

Puis-je vous l’emprunter pour faire un chèque ?

Bien sûr, l’achat n’avait rien à voir avec l’un de mes livres.

Pouvez-vous garder mon caddy pendant que je fais les courses ?

C’était dans une librairie aveyronnaise. J’ai veillé en gardant un œil sur une rangée de poireaux. Rassurez-vous, personne ne m’a lancé des tomates.

Je me souviens aussi de ma première dédicace improvisée en allemand. Elwig de l’Auberge Froide attirait l’épouse d’un airbusien, d’une Japonaise employée au Bureau International du Travail au salon du livre de Genève, de ma joie toujours renouvelée de dédicacer Diabolo pacte, mon thriller franco-allemand et ma saga de science-fiction, Poussière de sable, notamment pour un cadeau à un surnommé « Jeep ».

Je me souviens que lors d’un salon j’ai été saluée par un

Je vous ai vue à la télé.

Fameux coup de pouce en effet.

Et j’en viens au cœur de la question : qu’est-ce qui peut vous pousser à découvrir un auteur dans un salon, mis à part les première et quatrième de couverture ?

J’avoue que je n’ai pas la réponse.

Si vous en avez une ou plusieurs, je suis preneuse.

Salon du livre de Paris


samedi 10 septembre 2022

La partie immergée de l'iceberg

Quand j’ai commencé à écrire – et je ne parle pas de mes écrits courts d’enfance et de jeunesse – mais de mon parcours de romancière entamé au début du siècle – je n’aurais jamais imaginé tenir un blog avec les contraintes qui vont avec ni me transformer en VRP pour attirer un lectorat. C’est-à-dire, chercher et trouver l’éditeur et, quand le livre est paru, le promouvoir car, comme dit le proverbe, quand le livre est tiré il faut le vendre. Si bien que si je faisais la balance entre le temps voué à la création et celui consacré à l’activité commerciale je ne suis pas certaine que le premier l’emporterait sur le second.

Bien sûr, l’écrivain qui prend la plume avec l’ambition de conquérir un éditeur d’abord, ensuite un lectorat, ne voit que la partie émergée de l’iceberg : l’écriture créative. Il ignore la partie immergée vers laquelle il fonce sans avoir idée s’il est armé pour y faire face.

D’abord l’éditeur. J’ai appris à surfer sur la toile en quête de la bonne maison présentant la ligne éditoriale qui pourrait correspondre à ma dernière création, m’attachant à la présence d’un diffuseur-distributeur, indispensable pour que le livre accoste le comptoir des libraires. Sinon l’auteur nage, son livre entre les dents, au risque d’être rejeté au grand large de l’anonymat. De plus, le confinement aurait suscité plus de vocations d’écrivains que le monde de l’édition, déjà submergé avant la crise, ne peut en absorber. Donc la concurrence est rude. Vous frappez aux portes, dix fois, vingt fois, cent fois et vous vous la prenez sur le nez. Il y a de quoi jeter l’éponge. Mais j’ai une qualité que tout le monde n’a pas : je ne suis pas têtue, je suis acharnée.

Cependant, quand il advient que, par un coup de baguette éditoriale, la larve manuscrite se transforme en papillon, un autre défi commence : le livre a certes un éditeur mais encore faut-il prendre lectrices et lecteurs en ses filets.

Il n’est pas évident d’être invité aux salons du livre ni en librairie pour une dédicace. Parfois les organisateurs sont venus me chercher, d’autre fois je me suis pris le battant de la porte. Et quand vous êtes derrière la table avec votre pile de livres il n’est pas aisé de la faire baisser, à moins d’être doué d’un talent de bateleur. Je dois avouer que si un inconnu marque l’arrêt devant ma table je peine à communiquer sur ces livres qui m’ont hantée pendant des années.

Par bonheur j’ai découvert que j’étais plus à l’aise devant un public et me suis lancée dans l’exercice de la conférence. Quand les auditeurs découvrent que vous êtes passionné, ils sont plus enclins à se risquer dans la découverte de vos écrits.

Et c’est dans la ligne de ces réflexions que j’ai lancé ce blog : partager ma passion de l’écriture mais aussi mes joies et déceptions d’un parcours d’obstacles censé aboutir au Lecteur. Ce que je suis incapable de dire dans l’aparté d’une séance de dédicace, je suis plus à même de l’écrire, face à l’écran blanc de mon ordi. La partie immergée de l’iceberg qui, peut-être, donnera l’envie de découvrir la partie émergée avec un nom et le logo de l’éditeur sur la première de couverture. Car, à mes yeux, la meilleure part d’un auteur n’est pas sa petite personne mais ses écrits. Je n’ose encore parler d’œuvre.

Je vous souhaite une heureuse traversée de la mer de glace.

 


La bosse du commerce

Un sujet qui intéressera les auteurs exposant leurs œuvres dans les salons du livre, tous avides qu’un de leurs titres trouve preneur. Vous ...