Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

samedi 18 février 2023

Changer son fusil d’épaule

Cette expression je l’ai redécouverte à l’été 2005, mitraillée que j’étais alors de lettres de refus de la part d’éditeurs auxquels j’avais envoyé par la poste la somme de 5 années de travail et d’écriture : Poussière de sable. Autant dire que j’avais l’ego en charpie, ne sachant plus vers qui me tourner. Rétrospectivement la période me paraît bénie du seul fait que mes parents étaient encore vivants.

J’étais certes blessée, mais pas à mort. Un beau jour je me suis mise en colère, m’adressant à moi-même en ces termes :

Eh bien ! Puisque personne ne veut de Poussière de sable, je vais leur donner du commercial.

Et une idée m’a traversé l’esprit, si simple que je me suis dit :

C’est si simple que personne ne l’aura eue avant moi.

C’est ainsi que j’ai imaginé l’histoire d’un éditeur qui s’engage à publier le premier inconnu venu prêt à vendre son âme au Diable pour être publié. Et c’est le pire qui advient en la personne d’une certaine Josette Gougeard.

Vous connaissez la suite : Diabolo pacte a marqué l’essai, transformé dans la foulée par un prix littéraire reçu lors de mon premier salon du livre.

Et puis, deux romans publiés plus tard, Poussière de sable, retravaillé et scindé en 4 volets, trouve preneur. Un éditeur spécialisé dans l’imaginaire publie L’épopée euskalienne et Légendes ourdiniennes. Les 2 autres attendront car il met la clé sous la porte en décembre 2022.

Entre temps, au bout de 4 ans, je me rends compte que la science-fiction se vend mal mais, point positif, trouve des lecteurs intéressés et que, vu les circonstances, je n’ai pu participer à un salon du livre spécialisé. Les circonstances privées, la conjoncture.

Ma saga de SF n’ayant plus d’éditeur, elle n’est plus disponible sur commande. Ainsi j’ai dû décliner l’invitation d’un journaliste qui, me lisant, tenait à m’inviter sur ses ondes.

Oui, un livre sans éditeur est orphelin, comme je l’écrivais sur ce blog : https://claudine-candat-romanciere.blogspot.com/search/label/faillite

Et il est décourageant de continuer à en faire une promotion qui ne sert à rien.

Alors, pour la deuxième fois, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai changé mon fusil d’épaule. Il faut dire que la réédition de Diabolo pacte et la future parution d’un recueil de nouvelles me donne des forces. Pour la deuxième fois, je laisse tomber Poussière de sable, alors même que la saga est pour ainsi dire achevée sur le brouillon.

Depuis des mois, je suis attirée par l’histoire romantique de mes arrière-grands-parents qui a fleuri sur le terreau géopolitique du début du siècle dernier. J’ai envie de plonger dans l’épopée de mes ancêtres basques, Français attachés à leur langue native et à leurs traditions sur le territoire d’un trisaïeul souletin et douanier. À Toulouse, je rôde du côté de la place des Carmes où naquit mon arrière-grand-père et mourut sa mère, une Lorraine blonde comme les blés. Je tomberai sur le pot aux roses.

Il y a quelques jours, j’ai commencé une nouvelle histoire autour de Delphine Iriart et Émilien Belgaric, m’activant à restituer le parfum d’une époque révolue, à donner de l’épaisseur à des personnages dont je suis censée descendre. Je n’ai pas d’autre choix : romancer afin de mettre à jour leur vérité.

Mais ne croyez pas que j’ai définitivement enterré Poussière de sable. La saga est achevée. Son 2ème volet, Légendes ourdiniennes, vient d’obtenir la mention spéciale du jury du concours des Arts Littéraires. Une distinction qui me remplit de joie. Plus tard, je le présenterai à un éditeur spécialisé en veillant à sa puissance de diffusion et de promotion. Pourquoi remettre le sujet sur le tapis ? Mais à cause de vous, chers inconditionnels qui avez guetté la sortie du 2ème volet. Je n’ai qu’un seul reproche à vous faire : que vous ne soyez pas plus nombreux.



2 commentaires:

  1. Courage Claudine ! As-tu pensé à traduire tes livres en allemand ?

    RépondreSupprimer
  2. L'allemand n'est pas ma langue maternelle et le traducteur est un auteur. Je n'ai rien obtenu de mon éditeur genevois que je trouvais au départ bien placé pour faire publier Elwig chez un éditeur allemand ou alémanique. Désormais, je sélectionne les éditeurs pour mes romans, quitte à ne pas être publiée.

    RépondreSupprimer

Et Toulouse, macarel !

Quoi de plus naturel de parler de sa ville, d’y planter le décor de ses romans, d’y faire vivre ses personnages, quand on est auteur, ou aut...