Le dlog, insatiable, réclame son os à ronger, et je dois me servir dans mon garde-manger, par définition limité : l’inflation, la hausse des impôts, etc. Donc, ouvrant la grille qui laisse passer l’air, je tombe direct sur la case : 10 friandises pour l’entracte. C’est sur l’affiche concoctée par mes soins – je devrais dire bricolée - pour attirer le chaland vers le recueil de mes 10 nouvelles, Coup de grain. D’ailleurs, il arrive que le chaland se marre.
Depuis
sa parution, j’ai pu constater que la nouvelle suscitait moins d’enthousiasme
que le roman et que le lecteur préférait se délester de 20 €
pour une fiction en enfer (Diabolo pacte)
et même de 22 € en échange d’un thriller franco-allemand (Elwig de l’Auberge Froide).
―
Je préfère une histoire entière, m’a confié une lectrice avant de se faire
dédicacer Diabolo et Elwig (les romans aussi ont leurs petits
noms).
Voilà
qui est rassurant à une époque où le livre est un moindre objet de désir,
comparé à un smartphone, à un tatouage ou à un abonnement à Netflix.
Or,
cette désaffection pour la nouvelle est un phénomène franco-français. Les
anglo-saxons, les Tchèques et autres Européens de l’Est se délectent d’en lire.
Si
le genre est prisé en Allemagne, c’est aussi que la nécessité fit loi après la
guerre. La pénurie de papier exigeait du court. Or ce n’est pas parce que le
texte est court, que les idées le sont aussi et que l’intrigue est moins
captivante. Une histoire courte doit vous saisir dès la première phrase et ne
pas vous lâcher avant le mot FIN.
Un
confrère, qui écrit aussi des nouvelles, argumente derrière sa table de
dédicace avec un argument censé abattre les dernières résistances : Si vous avez peu de temps pour lire, la
nouvelle est le genre idéal. Par exemple dans la salle d’attente d’un médecin…
Cela
dépend du médecin. La réputation de mon généraliste est si répandue et avérée
que j’emporte des trilogies, voire des tétralogies, pour tromper l’attente.
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