Vous venez d’écrire un texte, roman, recueil de nouvelles ou de poésies. Cet objet, qu’il soit imprimé ou consultable sur écran, n’est pas encore un livre, n’ayant pas d’existence publique par la grâce d’un éditeur.
Vous
le lancez dans l’arène, soit par la poste soit d’un simple clic avec message
introductif, anxieux quant à son accueil par les éditeurs que vous avez
sollicités.
Vous
avez relu mille fois votre œuvre, peaufiné votre message, chiadé votre
biobibliographie. En tout cas, c’est ce que je fais.
En
retour vous obtenez le silence ou un refus, et vous pensez que l’éditeur qui
vous dit non est confit de civilité pour le simple fait de s’être donné la
peine de vous répondre. Parfois, il va même jusqu’à vous prédire que, vu la qualité
de votre texte, l’un de ses confrères la publiera certainement.
Des
taules pareilles, j’en ai pris plus d’une en travers du museau au point que
j’en viens à me poser la question de l’autoédition où le risque que je
prendrais serait de me refuser moi-même. Ou bien d’écrire pour mon bon plaisir
en me gardant bien de passer des plombes à solliciter un éditeur.
C’est
les vacances, et je vais m’accorder le luxe d’inverser les rôles. Or j’avoue
que j’ai déjà refusé des éditeurs.
Il y
a d’abord ceux auxquels je n’enverrai jamais rien. Passons sur l’absence de
diffuseur-distributeur, compensée par un onglet boutique où le lecteur commande son panier et paye des frais de port. Dès que je lis dans la rubrique à propos où la maison d’édition est
censée se présenter des celleux ou
autres lecteur-ices, je fuis à toutes
jambes, l’inclusion forcenée n’étant pas ma tasse de thé. Est-ce que de se dire
autrice vous fait vendre plus de
livres ?
Je
fuis aussi les éditeurs dépourvus de réseau de diffusion-distribution mais
exigeant l’envoi d’un manuscrit imprimé par la poste. Certes, l’impression
papier, y compris celle d’un malheureux ticket de caisse, n’est pas pire pour la planète que des bases de données
carburant jour et nuit. Il y a que les frais postaux coûtent désormais une
blinde.
Je
fuis également les éditeurs dont les contrats comportent des clauses
comminatoires où l’auteur est menacé de devoir débourser 500 €
au cas où il aurait l’outrecuidance d’exiger que le bon à tirer s’approche de
la perfection. Il ne faudrait pas corriger plus de 2 fois !
Je
dois ajouter que la taille des contrats a de quoi me rebuter : 20 pages à
étudier. Voilà qui me file un mal de cougourde rien que d’y penser.
Un
petit exercice pour en finir avec le sujet. Je vous invite à rédiger votre
lettre de refus aux éditeurs, histoire de rigoler.
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