Jeter l’éponge. Jeter le manche avant la cognée. Rendre son tablier. Raccrocher les crampons.
Que de fois l’envie m’a prise de me décramponner de l’illusion d’un futur succès littéraire qui ne vient pas !
Le dilemme : ranger définitivement ma plume dans un plumier fictif et laisser roupiller dans le disque dur des romans que personne, sauf moi, ne lira.
La médiathèque à laquelle j’ai hier après-midi emprunté quelques romans offre des rangées de livres par milliers. À quoi bon en rajouter ?
Début
2022, alors que j’étais prête à jeter l’éponge, mon éditeur m’envoie le BAT du
2ème volet de ma saga de science-fiction, Poussière de sable. J’avais décidé de tout arrêter, comme on arrête
de fumer. Mais la couverture est arrivée, magnifique, et je me suis dit :
Encore. Fin décembre, coup de théâtre, mon éditeur met la clé sous la porte,
j’en parle dans le blog.
Ma déception est tempérée par le contrat signé avec un éditeur pour la réédition de mon premier roman, Diabolo pacte, et l’acceptation par un autre d’un recueil de nouvelles. Donc, en quelque sorte, je suis obligée de pousser plus loin sur ce chemin qui n’est pas fait que de velours.
Pour ma saga de SF, j’en suis à vendre les exemplaires qui me restent comme des savonnettes. L’ayant déjà vécu quand l’éditeur de Diabolo pacte a fait faillite, même pas 2 ans après sa parution, je sais que sans éditeur ce n’est pas la même chose.
Vendre derrière une table n’est pas exactement mon truc. Ce n’est pas pour ça que j’ai cherché à me faire publier. La SF n’est pas ce qui se vend le mieux au point je suis surprise chaque fois qu’on me prend le 1er ou le 2ème volet de Poussière de sable, voire les 2 (ça, c’est prodigieux).
Je ne crie pas sur tous les toits que j’écris et que je suis publiée. D’ailleurs je connais davantage de gens qui écrivent que de gens qui (me) lisent. Ce n’est pas pour moi un sujet de fierté mais une anomalie au même titre que picoler ou se droguer. Je sais que je relève de la psychiatrie et de la cure de désintoxication, qu’écrire est une addiction comme une autre et que je déconseillerais fortement de se lancer dans une voie qui mène plus souvent à la crise de foi qu’au succès.
Il
est temps que j’enfile mes mitaines cyclistes et remette le pied dans le
cale-pied. Quand je fais du vélo et que ça grimpe dur, ma tête se vide de tout
ce qui n’est pas l’effort physique.
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