Dégainer le stylo plus vite que son ombre, voilà le challenge des Lucky Luke de la littérature. Tirer 5 coups en 4 ans, diable ! Ça, c’est de la performance, surtout quand on occupe de hautes fonctions en des périodes pour le moins tourmentées, disent déjà certains. Ce n’est pas sur ce terrain que je m’aventurerai, mais sur l’autre : une année, un livre ! Certes pas plus, mais pas moins.
4
livres en 5 ans, alors que ma personne, en 14 années, n’a fait paraître que la
modeste somme de 6 livres. Entre Diabolo
pacte et Elwig de l’Auberge Froide,
entre Elwig de l’Auberge Froide et Poussière de sable, l’épopée euskalienne,
puis entre Poussière de sable, l’épopée
euskalienne et Poussière de sable,
Légendes ourdiniennes il ne s’est pas écoulé moins de quatre ans.
4
ans entre mes 1er et 2ème roman, si bien qu’après une
interview à la radio au sujet de mon Elwig
la journaliste m’a fait part d’un souhait qui m’a mis du baume au cœur :
―
J’espère que pour votre prochain livre vous nous ferez moins attendre.
Vœu
réitéré quelque temps plus tard par l’organisateur d’un salon du livre.
La
raison de ce long intervalle ne tenait pas tant à moi qu’au monde de l’édition.
Après la faillite de mon premier éditeur, il a fallu que j’en trouve un autre,
et ça n’a pas été de la tarte même si mon 2ème roman avait été
remarqué chez Belfond et Plon pour ne pas les nommer. Bref, j’ai dû, comme
Calvin, m’exiler à Genève. Bien m’en a pris, car Elwig bouge encore et est toujours disponible.
En
ce qui concerne ma saga de SF, Poussière
de sable, si 4 ans se sont écoulés entre la parution du 1er et
du 2ème volet, c’est qu’entre les deux mon éditeur et moi avons dû
nous farcir la crise covidiste. Au sortir de la mêlée, fin 2022, je me retrouve
donc sans éditeur (le mien ne se sentait pas de repartir à zéro) et avec un
nouveau challenge sur les bras : m’en trouver un autre pour publier ma
saga dans son intégralité et dans de bonnes conditions. Ce qui m’encourage, ce
sont les lecteurs des 2 premiers volets qui me réclament la suite (que j’ai
pour ainsi dire écrite).
Et
je ne vous dévoile pas la face cachée de l’iceberg, étant dans la superstition
que parler de livres qui ne sont pas parus porte malheur.
4
ans entre 2 livres. N’écrivant pas des romanicules, mais de l’imaginaire et des
fictions à dimension européenne, il me faut un certain temps pour mettre le
point final et les peaufiner. Elwig
m’a accompagnée pendant 6 ans, le temps de me prendre des murges homériques à
l’Auberge Froide. Je n’étais pas
alors ministre du travail, mais professionnellement occupée, et je me levais
souvent à 5 heures du matin pour me mettre devant le clavier avant de partir au
boulot.
Enfin,
face à la verdeur de certain passage torride du nouveau Lucky Luke de
l’écriture, mon Diabolo pacte, qui
ressuscite chez un nouvel éditeur dans toute son irrévérence, peut entrer
direct dans la bibliothèque rose.
Parus aux éditions Pierre Philippe