Chaque semaine le blog réclame sa pitance. Alors je fouille dans le garde-manger de mes expériences pour trouver quelque nourriture à même de calmer l’appétit de tous, y compris de ceux qui n’écrivent pas mais ont traversé comme tout le monde deux ans de restrictions covidistes : entre mars et mai 2020, 2 mois d’assignation à domicile avec une heure de sortie par jour autorisée sous condition de produire sous les yeux de la maréchaussée une auto-attestation écrite à l’encre, au bic mais pas au crayon papier. Puis des sorties au bout d’une laisse de 1 km, le masque en plein air, le pass sanitaire qui devient vaccinal à présenter aux vigiles et aux citoyens ordinaires, mastroquets, restaurateurs, organisateurs de salons, etc.
En ce qui me concerne, je n’ai rien
produit, sauf des romans. Le confinement n’y est pour rien, ma première
publication datant de 2009.
Pour moi deux ans sans covid,
sans test, sans vaccin. Aurais-je obtenu une dispense à la vaccination et le pass
qui va avec que je ne l’aurais présenté à personne si ce n’est à l’hôpital si
la malchance avait voulu que je me brise un bras ou une jambe ou les 4 en même
temps.
Car comment parler justice et
liberté dans mes livres tout en me soumettant à des mesures ineptes dont le but
avoué était de contraindre à une injection non-obligatoire ? Impossible à mes
yeux.
Donc, j’ai été en retrait durant
3 ans après une brève éclaircie à l’automne 2019. Mon 3ème roman et
1er volet de ma saga de SF, Poussière de sable, est sorti juste au
moment où ma mère est tombée malade. Je n’ai donc pu œuvrer à sa promotion.
Juste au moment où je devais le présenter lors d’un dîner littéraire puis
participer à une émission de radio, le 1er confinement a été
décrété.
Début 2022, juste avant la
parution du 2ème volet, Poussière
de sable, Légendes ourdiniennes, et alors que mon éditeur m’avait adressé
des services de presses, je me suis rendue à Blagnac dans l’immeuble qui
héberge une salle de spectacle, la médiathèque et les locaux d’Altitude FM. Je
me présente avec mon livre destiné à Jean-Pierre qui anime l’émission bien
nommée « Paroles d’écrivain » et me heurte au vigile. Heureusement
des personnes travaillant à la radio lui font remarquer que, venant à titre
professionnel, j’ai le droit d’entrer. Jean-Pierre lit mes Légendes, me
recontacte et rendez-vous est pris pour l’interview. Je prends le tram. Le hall
d’Odyssud est vide, je me présente un peu à l’avance, discute avec Jean-Pierre
qui me demande comment je suis passée. Car lui, Jean-Pierre, muni du pass et
venant presque quotidiennement à la radio, s’est vu poursuivre par le vigile
qui le voit pour ainsi dire tous les jours. Que de vocations sordides ce pass
n’a-t-il suscitées !
Le roman paraît, paré d’une
magnifique couverture (merci, RroyzZ éditions !) et, un bonheur ne venant
jamais seul, je reçois début mars un message de l’association Les Arts Littéraires m’annonçant
que je fais partie des lauréats dans la catégorie poésie pour mon recueil
inédit Mon opium est dans mon cœur.
La remise des prix se tient à Saint-Orens-de-Gameville le 26 mars. Mais, pour
l’heure, le pass vaccinal n’est pas levé. J’envisage donc de me faire
représenter avec un petit discours concocté à l’avance. Par bonheur, les
élections approchent et je serai bien à Saint-Orens en chair et en os. Je ne
boude pas cette distinction dont je suis d’autant plus fière que nos ouvrages
sont strictement anonymes.
J’aurai l’occasion de faire
connaissance de personnes fort sympathique, dont une future lectrice membre du
jury de poésie et deux représentantes d’une maison d’édition mais ce détail
débouche sur une autre histoire que je vous conterai plus tard.
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