Le blog en pause estivale, je continue à le nourrir dans l’ombre. Quand j’ai posté mon premier article, le 1er janvier 2022, je me demandais avec quelque angoisse comment j’allais m’y prendre pour trouver au moins un sujet par semaine. Dans sa troisième année, je me rends compte que ma vie de romancière m’offre les thèmes sur un plateau. Romancière en effet car il s’agit cette fois de Diabolo pacte, mon premier roman réédité en 2023.
25
mai, salon du livre de Narbonne. Invitée par les éditions d’Avallon qui ont
fait œuvre de résurrection. Il fait beau, la matinée a commencé par quelques
dédicaces, ma première signature allant à une sympathique romancière connue
lors d’un lointain (dans le temps) salon du livre.
Je
fais l’article : C’est l’histoire
d’un éditeur qui s’engage à publier le premier inconnu venu qui accepte de
vendre son âme au diable… J’ai conscience de casser les oreilles de mes
voisins de table. La couverture avec le bandeau du prix de l’Académie des
Livres de Toulouse interpelle les passants qui lisent le quatrième de
couverture. Ils apprennent qu’Antoine Maurier, l’auteur-vedette, est
homosexuel. Un monsieur fait cette réflexion :
―
Homosexuel, bien sûr il en fallait un.
Voilà
l’occasion de m’expliquer sur le sujet. À l’heure où Diabolo pacte ressort le bout de ses cornes (non mouchetées), le
monde de la culture s’éveille en
effet au droit à la différence et à la mise en avant des minorités. Il n’y a
qu’à voir les séries télé et les publicités.
Or j’ai
écrit Diabolo pacte il y a pour ainsi
dire vingt ans, il est sorti il y a 15 ans, vu que j’ai galéré pour trouver un
éditeur. À
l’époque le monde était moins woke.
Par exemple, aucun éditeur n’utilisait l’écriture inclusive sur son site
Internet.
Le
personnage d’Antoine Maurier s’est imposé à moi pour plusieurs raisons :
Le
comique de situation : Marylin, la pulpeuse comptable de la maison,
s’entiche de lui alors qu’ils ne fréquentent pas les mêmes crèmeries.
Mon
intérêt pour la question en écoutant une interview dans lequel le chanteur
Dave, myope comme une taupe, confiait qu’adolescent il se trouvait trop moche
avec ses grosses lunettes pour séduire les filles.
Dans
le roman, Antoine est le seul à vivre de grandes histoires d’amour.
Donc
mon Diabolo n’a rien à voir avec la
mode et encore moins avec le désir de fricoter avec une minorité.
En
qualité de lectrice, j’ai tout de même constaté que certains auteurs connus
introduisent des représentants de quelque minorité parmi leurs personnages.
Est-ce spontané ou souhaitaient-ils ainsi se mettre (ou paraître) à la
page ?
Bref
la conclusion : mes arguments ont-ils convaincu ce monsieur ? Diantre
non, mais je sais gré à cet ex-futur lecteur de m’avoir donné l’occasion de
répondre à la question.