Pas plus tard que le 12 février, j’ai assisté à une matinée sur l’Intelligence Artificielle organisée par Occitanie Livre & Lecture. Très intéressant. Je ne vous en dirais pas plus sur le détail des exposés.
Les
traducteurs balisent, l’IA traduit plus vite que leur ombre et pour beaucoup
moins cher.
Les
écrivains, eux, n’auraient pas de soucis à se faire. Après tout, la
photographie n’a pas tué la peinture, le cinéma n’a pas assassiné le théâtre et
les coups de dés n’ont jamais aboli le hasard.
Il y
a quelque temps, j’ai testé ChatGpt en lui demandant d’écrire l’histoire d’un
enfant qui s’enfuit dans un cirque, sujet d’une des nouvelles de mon recueil, Coup
de grain. Voilà ce que le ChatBot a pondu : https://claudine-candat-romanciere.blogspot.com/2024/01/je-ne-suis-pas-un-robot.html
Bien
sûr, pour comparer, mieux vaut avoir lu Un
enfant de la balle. N’est-ce pas l’un des buts de ce blog que de susciter
votre curiosité à l’égard de mes livres ? Honnêtement, oui.
Certes,
l’IA ne vit pas sous mescaline comme moi, mais elle a des facultés de pompage
que je suis loin de détenir. Sans scrupules, elle se sert dans toutes les
gamelles. Et elle apprend. Ses pouvoirs latents sont hors de contrôle. Qui sait
ce qu’elle sera capable d’écrire un jour ?
D’autre
part, est-ce que le lectorat ne se contentera pas de produits surgelés, lui
dont une partie suit déjà des auteurs réchauffant à l’infini de juteuses resucées ? https://claudine-candat-romanciere.blogspot.com/2023/04/chatgpt-nouveau-vraiment.html
La
machine fera-t-elle œuvre (littéraire) humaine ? Excellent sujet pour un
auteur de science-fiction : la machine qui devient consciente, se met à
éprouver des sentiments. D’où la question qui taraude l’humanité depuis la nuit
des temps : d’où vient la conscience ?
L’IA
nous place face à des dilemmes d’ordre philosophique.
Certes,
la Machine est puissante, apte à brasser des données dans l’instant, ce dont le
cerveau est incapable. Hors de la problématique de la propriété intellectuelle,
il est un constat rassurant. Les Bots mangent à tous les râteliers mais
demeurent dénués de l’émotion qui pousse l’humain à cracher dans la soupe ou à
dégobiller sur le tapis son trop-plein de dégoût.
Bâtir
un roman ne se résume pas à la technique de faire tenir debout une histoire
impliquant parfois une foultitude de personnage. C’est surtout l’art de laisser
déraper la truelle afin de réserver des surprises. Sans surprises, le lecteur roupille
et n’a plus la force de tourner la page : le livre lui tombe des mains.