Pas fan des titres à l’infinitif, du moins pour mes propres livres, je me laisse aller à la mode. Car c’est bien le sujet de mon article. Comment m’est-il venu à l’esprit, au point de partager mes émotions avec les lecteurs de ce blog ? Sûrement la conjonction de deux remarques murmurées à mon oreille par deux personnes qui ne se connaissent pas et de générations et de milieux socio-professionnels différents.
Un
ami auteur, appelons-le Patrick, c’est son vrai prénom, me confie :
―
J’écris, notamment, pour laisser une trace.
Peu
de temps après, ma jeune protégée, appelons-la Sabrina, c’est son vrai prénom,
s’esbaudit sur mes livres :
― Toi,
au moins, tu laisseras une trace. Qui se souviendra de Sabrina L, manip
radio ?
De
leur vivant, les patients auxquels la manip radio découvre une tumeur douteuse
à l’IRM ou au scanner, annoncée par la suite par le radiologue, n’oublieront
jamais le visage de la manip ayant procédé à l’examen.
Ce
que Patrick et Sabrina évoquaient, c’est l’éventuelle trace laissée après la
mort. J’avoue que je n’écris pas pour ça, même si, attirée par le passé et les
archives depuis l’enfance, la question du souvenir, de la trace, me travaille.
Trace
déposée à la Bibliothèque Nationale et à la Bibliothèque du Patrimoine de
Toulouse. Peut-être qu’un petit curieux ou une fouineuse professionnelle aura
l’idée d’exhumer mes Diabolo pacte, Elwig de l’Auberge Froide, Poussière de sable et autre Coup de grain.
À propos de Coup de grain, je pense à une histoire intitulée Alexander the Great. Non, je ne vous emmène ni en Perse ni en Macédoine. Je ne vous mène même pas en bateau. Vous montez dans un Boeing 747 sans gaspiller un centilitre de kérosène. Une histoire d’accident, que j’ai largement romancée, inspiré d’un fait divers entendu il y a 30 ans à la radio : un avion se crashe dans le Potomac, les survivants sont hélitreuillés et un homme cède sa place à maintes reprises jusqu’à ce qu’il se noie. Je tenais absolument à rendre hommage à cet anonyme, à faire en sorte que son acte d’héroïsme ne sombre pas dans l’oubli. Mais cela dépend de vous, chers lecteurs.
Quant
à moi, laisser une trace après ma mort, j’avoue que je m’en tape. Ce n’est pas
pour ça que j’écris. J’écris parce que j’aime ça et que je suis addict. La
trace, c’est de mon vivant, que je désire par-dessus tout la laisser. Et tout le reste est littérature.
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