Encore un vœu dont la concrétisation tarde à venir. Et pourtant, Dieu sait que j’ai le bon pedigree. Des études d’allemand et des séjours prolongés outre-Rhin, ça vous forge une vocation. Non que j’ai souhaité devenir traductrice littéraire. L’unique projet que j’ai entrepris jusqu’à le mener au bout consistait à traduire l’épopée en vers du poète post-romantique Nikolaus Lenau : Les Albigeois. Comme son nom l’indique, l’épopée en question couvre du début à la fin la tragédie cathare qui ensanglanta le territoire de l’actuelle Occitanie au XIIIe siècle. Toulousaine, poète et germaniste, la sainte trinité pour remporter ce défi : il fallait que ma traduction fût de la poésie tout en respectant la rime et la versification. Un tour de force peu commercial, salué certes par les éditeurs sans toutefois vaincre leur frilosité.
Non,
je n’ai pas envie de traduire des romans allemands. Je préfère écrire les miens.
Quand
mon thriller franco-allemand, Elwig de
l’Auberge Froide, est sorti à Genève aux éditions Pierre Philippe, j’ai
pensé qu’il serait aisé d’en faire paraître la traduction chez un éditeur de
Suisse alémanique. Eh bien, non ! Sa seule version est française.
L’allemand s’y trouve mêlé si bien que le lecteur n’a pas besoin d’en connaître
un seul mot pour comprendre les phrases insérés dans le corps du texte.
Les
éditeurs devant rémunérer les traducteurs, les calculs sont vite faits. Et ce
n’est pas moi qui me risquerait à traduire un texte littéraire, fût-il le mien,
dans une autre langue que ma langue maternelle. Elwig de l’Auberge Froide ne saurait être traduit que par un
germanophone, autrement dit un auteur dont la langue d’arrivée est l’allemand.
Je
rêve de posséder un jour un exemplaire où je pourrai lire en bas de page :
auf deutsch im Text. En attendant, je
me conterais d’être traduite en chinois ou en coréen.
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