Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

lundi 10 février 2025

Où dédicace rime avec camarade de classe

Une signature en librairie ou en salon du livre est un sport qui sollicite quelque énergie, je dirais même plus, beaucoup d’énergie, un match dont on ne connaît guère le score final. Combien de livres signés à la fin de la journée ?

Dernièrement, j’étais installée devant l’espace librairie d’un Intermarché avec mon duo de livres qui font du bien, Diabolo pacte, côté roman, et Coup de grain, côté nouvelles. Ma dédicace du mois de juin ayant été un franc succès, je suis revenue en février avec le même duo mais vêtue en conséquence, collants roses douillets et boots fourrés.

J’attendais la première signature, source d’optimisme pour la suite. Une dame s’avance vers moi et déclare :

Je vous connais.

N’étant pas physionomiste, ce qui me vaut moult quiproquos et désagréments, je m’imagine qu’il doit s’agir d’une rencontre en salon du livre. Mais elle poursuit :

― Je vous ai reconnue et votre nom m’a confirmé qu’on se connaît. Nous étions camarade de classe.

Bien sûr, moi je n’ai reconnu personne. Je lui demande son nom et, derrière son masque et les lustres écoulés, je revois la jeune fille, la camarade de classe du lycée Saint-Sernin. D’être reconnue, voilà qui me soulage face à l’âge qui avance et nous en met plein la figure.

Des détails me reviennent : son adresse d’alors, rue des Potiers, ses cours de danse et son spectacle auquel j’avais assisté au théâtre Daniel Sorano.

Anne, car c’est son prénom, a fait lettres sups et s’est vouée à sa passion, l’enseignement. Côté universitaire et professionnel, je ne puis me vanter d’une telle carrière. Admise en hypokhâgne, j’ai choisi la fac d’allemand, ce qui m’a permis de décrocher une bourse du ministère des affaires étrangères pour étudier à Stuttgart. Dans le top 3 de ma promo de la fac d’allemand, je me suis offert le luxe d’un CV à trous et d’une reconversion dans le droit du travail. Les 2 autres sont devenus profs de fac. Je ne les ai jamais enviés car le droit du travail m’a passionnée. Je dois d’ailleurs à mon terrain professionnel, éminemment conflictuel, une part de mon inspiration.

Et voilà que je rédige la première signature du jour sur la page de titre de Diabolo pacte. Je tends à ma camarade de classe le livre avec sa dédicace personnalisée en remarquant :

Même si c’était le seul de la journée, elle serait quand même réussie.

La vie a en effet plus d’une synchronicité dans son sac à malices, autrement dit des coïncidences qui font sens.

Rassurez-vous, j’ai signé d’autres livres, et pas seulement Diabolo pacte.

Pour finir, la photo de classe : Anne est sur la 3ème rangée, la 2ème (sans lunettes) en partant de la droite. Où suis-je ? À vous de deviner.

Lycée Saint-Sernin (Toulouse) année 1971-72


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