Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

samedi 16 mars 2024

Avocate du Diable mais, avant tout, de Diabolo pacte

Mon dernier est mon premier, et vice-versa, roman bien sûr. Aujourd’hui, le blog s’astreint à d’un exercice dont il n’est pas coutumier : faire pleurer dans vos chaumières. Je vais donc m’épancher sur le sort de mon premier roman publié, Diabolo pacte, réédité en 2023 par la magie des éditions d’Avallon.

Revenons en 2009 : la crise des subprimes bat son plein, les porte-monnaie sont vides, ou censés le devenir, ce qui, pour le moral, revient au même. C’est dans pareille liesse que surgit un OVNI dans le ciel littéraire : L’Arganier, qui publie Rufus, Pascal Lainé, Jean Colombier, prix Renaudot, bref du beau monde, fait paraître Diabolo pacte. Le titre est de moi, de même que les décors, les dialogues, l’intrigue. Enfin éditée, par une maison qui prend tout en charge ! Et ça marche ! Á Toulouse, mon Diabolo restera un an sur les tables d’Ombres Blanches, de Privat et de la FNAC. Les libraires le prescrivent, ainsi qu’un pharmacien prescrirait un antidépresseur culturel ? C’est qu’on rit tout seul en lisant.

Je reçois le prix de Médiane Organisation deux mois après sa parution. Tout paraît le mieux dans le meilleur des mondes J’ignore que le désastre est en marche. Tout va si mal que des organisateurs de prix ne recevront jamais le service de presse demandé.

Le couperet tombe en février 2011 : c’est fini, et bien fini. Sans liquidation judiciaire, pas de repreneur ! Nous nous retrouvons tous, une main devant, une main derrière, avec de malheureux exemplaires sauvés du pilon, tandis que le distributeur continue à écouler son stock.

Bilan financier : 0 centime de droits d’auteur.

Le monde de l’édition est rude et cruel ! Je ne suis pas la dernière à admettre le fait que nos éditeurs ne vivent pas perchés sur un tas d’or. Mais quelques royalties représenteraient, à mes yeux, la caution financière de la valeur intrinsèque de nos œuvres.

En 2023, résurrection chez Avallon & Combe. Voilà que Diabolo pacte obtient, en décembre, le premier prix du roman de l’Académie des Livres de Toulouse. Et je le présente en 2024 au prix du Festival du livre de Sainte-Foy-de-Peyrolières, un bon salon où les auteurs sont accueillis comme des rois si je me fie à mes souvenirs.

C’est de l’ancien, du réchauffé, diront certains que je n’oserais traiter de grincheux.

Certes écrit en 2005-2006, Diabolo pacte, en plus de faire marrer, met sur le tapis des thèmes qui occuperont le devant de l’actualité : le mariage homo (qui deviendra, légalement, le mariage pour tous), la grossesse d’une Josette Gougeard largement ménopausée. Sa charge politiquement incorrecte me semble encore plus salutaire en ces époques où le wokisme tient lieu d’éveil.

Et surtout, un thème éternel et universel : la passion littéraire, le feu artistique pour lequel je brûle encore 15 ans après le début de l’aventure de la publication, au risque de me consumer.



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