À l’école de la vie, il n’y aurait pas de vacances. Quand on ne tient plus, que le décor prend les apparences de l’enfer, reste la fuite, définitive, ou provisoire dans les paradis artificiels.
Quand
on ne vit que pour écrire, c’est pareil : les vacances vous filent sous le
nez. Que vous soyez écrivain reconnu ou que vous écriviez dans l’ombre du plus
parfait anonymat, vous n’avez ni repos hebdomadaire, ni RTT : vous ne
pensez qu’à ça.
Personnellement,
je cohabite avec des personnages embrassant tout le spectre des vices et
vertus, jouant sur une palette étendue d’émotions et de sentiments. Je suis à
la fois Garin Bressol, Marylin, Antoine Maurier, Elwig von Sankt Märgen,
François Domps, et toute une bande d’extraterrestres.
Je
dirais que c’est la phase paradisiaque qui vous transforme en démiurge, dans
l’euphorie de la création, dichterische
Begeisterung, enthousiasme littéraire qui balaie le moindre doute d’un coup
de torchon magique.
Vient
la phase de la quête d’éditeur. Obsessionnelle si elle ne trouve pas de
débouché rapide. Elle peut vous conduire au divorce dans le meilleur des cas
(pour les gens qui n’écrivent pas les plaintes d’un écrivant sont soûlantes), ou
pire au suicide, comme le malheureux John Kennedy Toole. Je vous dis tout à son
sujet dans Diabolo pacte (page 191).
Le
livre est à présent tiré, il faut le vendre tandis que vous tentez de placer
celui que vous venez d’achever et que vous êtes hanté par une nouvelle histoire.
Vous redoutez d’apprendre que 3 mois après sa sortie, votre publication s’est
vendue à 13 exemplaires juste après réception d’un énième message de refus de
la part d’un éditeur, ce qui vous décourage d’écrire la suite de l’histoire que
vous venez de commencer. C’est ce qui s’appelle être au four et au moulin. J’ai dit four ?
Damnée je sois !
Tiens,
j’ai besoin de vacances. Dans la vie, j’ai d’autres aptitudes que de martyriser
un clavier d’ordinateur. Bonne nageuse. Cycliste allergique aux cols roulés en
appartement, mais à l’aise dans les cols roulants et venant à bout des moins
roulants. Je dis bye bye au blog tout en restant sur place. Cela vous fera des
vacances.
Bonnes vacances à vous, et bonnes écritures aussi!
RépondreSupprimerMerci à vous. Seulement une pause dans le blog. Je vous souhaite un bel été.
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