Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

vendredi 16 décembre 2022

Ce que je dois à Françoise Sagan

Une question qu’on pose à tous les coups aux gens de plume (de drôles d’oiseaux, ceux-là !) :

Depuis quand écrivez-vous ?

La plupart d’entre nous répondent :

Depuis toujours.

Je ne fais pas exception à la règle car je puis dire que j’écris depuis que je sais écrire, c’est-à-dire le cours préparatoire. Quand je dis écrire j’entends par là raconter une histoire avec des mots. Dans mon cas j’ai retrouvé des historiettes de cape et d’épée avec illustrations siouplaît, mais n’ayant pas le dixième du talent de mon père je ne les infligerai pas en légende (selon Blogger) au bas de cet article. Il n’y a que les parents et grands-parents pour s’extasier sur les dessins d’enfants quand ceux-ci ne sont pas Picasso qui peignait des chefs d’œuvre dès 8 ans. Le Mozart du pinceau en quelque sorte (sans allusion à un autre Mozart qui s’exercerait dans un domaine moins artistique mais plus lucratif et que d’aucuns ne peuvent pas voir en peinture).

Si vous suivez ce blog, lisez mes posts sur les réseaux sociaux ou m’avez entendue pour de vrai, vous avez peut-être retenu que chaque fois que je me mets à l’écriture d’un roman je vise l’originalité par rapport à ce qui a déjà paru sur la thématique.

Là encore, sans le faire exprès, j’ai fait mon originale car j’ai eu une vocation d’écrivain avant de savoir écrire. Ça remonte aux débuts de Françoise Sagan, ce qui ne me rajeunit pas. C’était avant les années 60, une époque sans ordinateur et sans réseaux sociaux, sans la télé dans tous les foyers. On s’informait à la radio et aux actualités précédant le film projeté dans les cinémas de quartier (depuis longtemps disparus) et on se chamaillait dans les cafés sans se menacer de mort si on n’était pas d’accord.

Françoise Sagan, je me souviens de ce nom. Du haut de mon très jeune âge j’avais bien saisi le côté mythique. Une très jeune fille écrit un livre et tout le monde en parle. Ayant pris le nom d’un personnage de roman, elle en devient forcément un qui fonce dans la vie, le pied sur l’accélérateur d’une voiture de sport. J’ignorais encore que je ne toucherais quasiment pas un volant mais que je mettrais des bagnoles et des garagistes dans mes romans (peut-être histoire de compenser une infirmité sociologique).

Beaucoup plus tard, j’ai lu Bonjour tristesse et bien d’autres titres, tous plus merveilleux les uns que les autres. Loin de la mode (forcée) des titres à l’infinitif, ceux de Sagan ont l’éclat de la perle de rosée cachée entre deux herbes : Un peu de soleil dans l’eau froide, La chamade, Des bleus à l’âme… J’entends résonner la petite musique d’une virtuose de la plume et c’est toujours avec nostalgie que je plonge dans un monde que je n’ai pas connu : le Saint-Germain-des-Prés des années 50 enrobé de fumée et de vapeurs d’alcool.

Et puis j’ai su lire et écrire, j’ai gribouillé des histoires, je me suis identifiée à la fameuse Claude du club des cinq (comment faire autrement quand on s’appelle Claudine ?) et puis j’ai eu envie de devenir coureur cycliste et championne de natation. Entre temps j’ai appris à nager et traversé quatre fois les Alpes à vélo sans tomber nez à nez sur le fameux crétin… des Alpes.



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