Une question qu’on pose à tous les coups aux gens de plume (de drôles d’oiseaux, ceux-là !) :
―
Depuis quand écrivez-vous ?
La
plupart d’entre nous répondent :
―
Depuis toujours.
Je
ne fais pas exception à la règle car je puis dire que j’écris depuis que je
sais écrire, c’est-à-dire le cours préparatoire. Quand je dis écrire j’entends par là raconter une
histoire avec des mots. Dans mon cas j’ai retrouvé des historiettes de cape et
d’épée avec illustrations siouplaît, mais n’ayant pas le dixième du talent de
mon père je ne les infligerai pas en légende
(selon Blogger) au bas de cet article. Il n’y a que les parents et
grands-parents pour s’extasier sur les dessins d’enfants quand ceux-ci ne sont
pas Picasso qui peignait des chefs d’œuvre dès 8 ans. Le Mozart du pinceau en
quelque sorte (sans allusion à un autre Mozart qui s’exercerait dans un domaine
moins artistique mais plus lucratif et que d’aucuns ne peuvent pas voir en
peinture).
Si
vous suivez ce blog, lisez mes posts sur les réseaux sociaux ou m’avez entendue
pour de vrai, vous avez peut-être retenu que chaque fois que je me mets à
l’écriture d’un roman je vise l’originalité par rapport à ce qui a déjà paru
sur la thématique.
Là
encore, sans le faire exprès, j’ai fait mon originale car j’ai eu une vocation
d’écrivain avant de savoir écrire. Ça remonte aux débuts de Françoise
Sagan, ce qui ne me rajeunit pas. C’était avant les années 60, une époque sans
ordinateur et sans réseaux sociaux, sans la télé dans tous les foyers. On
s’informait à la radio et aux actualités précédant le film projeté dans les
cinémas de quartier (depuis longtemps disparus) et on se chamaillait dans les
cafés sans se menacer de mort si on n’était pas d’accord.
Françoise
Sagan, je me souviens de ce nom. Du haut de mon très jeune âge j’avais bien
saisi le côté mythique. Une très jeune fille écrit un livre et tout le monde en
parle. Ayant pris le nom d’un personnage de roman, elle en devient forcément un
qui fonce dans la vie, le pied sur l’accélérateur d’une voiture de sport.
J’ignorais encore que je ne toucherais quasiment pas un volant mais que je
mettrais des bagnoles et des garagistes dans mes romans (peut-être histoire de
compenser une infirmité sociologique).
Beaucoup
plus tard, j’ai lu Bonjour tristesse
et bien d’autres titres, tous plus merveilleux les uns que les autres. Loin de
la mode (forcée) des titres à l’infinitif, ceux de Sagan ont l’éclat de la
perle de rosée cachée entre deux herbes : Un peu de soleil dans l’eau froide, La chamade, Des bleus à l’âme…
J’entends résonner la petite musique d’une virtuose de la plume et c’est
toujours avec nostalgie que je plonge dans un monde que je n’ai pas
connu : le Saint-Germain-des-Prés des années 50 enrobé de fumée et de
vapeurs d’alcool.
Et
puis j’ai su lire et écrire, j’ai gribouillé des histoires, je me suis
identifiée à la fameuse Claude du club
des cinq (comment faire autrement quand on s’appelle Claudine ?) et puis
j’ai eu envie de devenir coureur cycliste et championne de natation. Entre temps
j’ai appris à nager et traversé quatre fois les Alpes à vélo sans tomber nez à
nez sur le fameux crétin… des Alpes.
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