Les salons du livre sont des endroits où les auteurs sont censés rencontrer leurs lecteurs ou s’en faire de nouveaux, et où les lecteurs cherchent à retrouver des auteurs qu’ils connaissent déjà, ou en découvrir de nouveaux.
Les
lecteurs ayant pris un abonnement à ma prose ne se comptent pas sur les doigts
des mains de la déesse Vishnou. J’en connais certains de ma vie d’avant. D’autres
m’ont découvert derrière une table de dédicace ou acheté mon livre, ayant lu une
belle critique sur les réseaux sociaux.
Donc,
dans ces salons, on trouve des célébrités sur lesquelles le chaland fonce comme
un seul homme et des vendeurs d’aspirateurs réduits à vanter la fraîcheur de
leur criée.
Donc
il y a les illustres et les secondes couteaux : les estampillés Opinel ou
Laguiole, et les canifs sortis d’un paquet Bonux (pour qui ça parle encore).
Ayant
publié chez un éditeur genevois un thriller franco-allemand, je pourrais me
qualifier de couteau suisse. « Claudine Candat » n’est hélas pas une
marque. Je n’ai pas de prescripteur dont on écoute et suit les avis. Mes livres
ont déserté les tables des libraires car, hormis la première édition de Diabolo
pacte et la parution de Elwig
de l'Auberge Froide, mes éditeurs ne sont pas diffusés (en librairie).
Petite lueur d’espoir : j’ai le soutien de quelques-professionnels qui me
reconnaissent une qualité à mes écrits : la qualité. Et je dois aussi
citer le premier prix du roman décerné en 2023 à Diabolo pacte (2ème
édition) par l’Académie des Livres de Toulouse.
Sans
médiatisation, sans diffusion, il est donc indispensable de se transformer en
couteau suisse pour sortir de l’enfer de l’anonymat.
Par
définition, un couteau suisse, ça sait tout faire. Comme moi qui suis ma
propre secrétaire, ma propre attachée de presse prenant attache avec journalistes,
bloggeuses, libraires, organisateurs de manifestation pour décrocher des
interviews, des radios (pas de scanners), des salons, des séances de dédicaces.
Je me suis fabriqué des supports de comm, des affichettes pour chacun de mes
livres pour attirer l’œil du chaland déambulant dans les salons et les
librairies. Je concocte des annonces à afficher sur les réseaux sociaux. Je me
présente à des prix littéraires, histoire de me faire connaître et de recevoir
la reconnaissance d’un jury. Je soigne mon apparence et ma garde-robe. Dans le
même temps, je me préoccupe de l’avenir et explore les possibilités éditoriales
dans des maisons susceptibles de me publier et de me diffuser à leur compte, et
non au mien.
Beaucoup
pour une seule femme, me direz-vous !
Il
arrive cependant que mon hyperactivité soit parfois récompensée, par des prix
et des invitations spontanées.