Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

samedi 19 avril 2025

J’ai la rage

Depuis quelques semaines, la gamelle du dlog est dramatiquement vide. Si ça continue, le blog va mourir d’inanition. Il est temps que je lui dégote un os à ronger. Sinon il va me mordre. Et si je chopais la rage ?

La rage, il y a de quoi l’avoir en parcourant les nouvelles autour de la littérature.

Les Français liraient moins. On s’en doutait. Voilà des années qu’on constate qu’il y a de plus en plus de gens qui écrivent pour des lecteurs en nombre décroissant. Une nouvelle espèce a même émergé dans la jungle de la surproduction éditoriale : les auteurs du confinement. Bon ! On savait déjà que l’oisiveté était mère de tous les vices. Rien d’étonnant à ce que l’écriture ait vocation à devenir une drogue. Même sans lecteur, impossible d’arrêter. Il nous faut notre dose. Notre ligne !

Donc, c’est un triste constat : les Français, qui déjà ne lisaient pas beaucoup, lisent encore moins. Et c’est encore pire ! Un dimanche, dans un salon du livre, un confrère m’a montré des statistiques à même de saper le moral des plus optimistes. Non seulement les Français lisent peu, mais en plus ils sont en queue de liste pour la lecture parmi d’autres pays d’Europe. Est-ce à relier avec le classement Pisa des résultats scolaires dans lequel nous régressons chaque année dans le fond de la classe ?

Il ne me reste plus que l’espoir d’être traduite et de m’installer un moment à l’étranger pour pousser la promo. Mon rêve ! Que Elwig de l’Auberge Froide soit traduite dans la langue d’Elwig et de Franz ! Que ma saga de science-fiction, Poussière de sable, soit traduite dans la langue de Robert Silverberg et de Philip K. Dick et que la suite de mon aventure, Lisbonne avait raison, puisse s’exprimer, comme Lorenzo Azzopardi, dans la langue d’Italo Svevo, de Cervantès et de José Saramago. L’Europe du Sud, c’est pas mal, non, pour chercher les Lumières ?



mercredi 2 avril 2025

Vivre en poésie

Mon rapport à la poésie n’est pas une ligne droite, un canal filant droit balisé par des écluses autorisant la circulation de péniches plus ou moins chargées. J’y suis revenue après une longue éclipse. Ce retour m’a poussée à chercher un éditeur pour mes poèmes de jeunesse, Mon opium est dans mon cœur.

J’approchais les trente ans et je me croyais définitivement morte à la poésie. Quand j’ai remué ciel et terre pour être éditée ce n’était pas pour placer du vers, mais du roman.

Puis, l’occasion faisant le larron, j’ai tenté des poèmes de circonstances qui ont plu. Alors j’ai continué. De temps à autre jaillit de ma plume quelque forme poétique. Le jet. Rien à voir avec le travail de bâtisseur qu’induit le roman.

La parution de mon recueil m’a valu entre autre l’invitation du poète franco-suédois, Svante Svahnström, à son club de poésie qui se réunit un jeudi par mois à la Maison d’Occitanie à Toulouse.

J’ai apprécié de déguster les poèmes des autres participants.

Le dernier jeudi était invitée une poétesse au nom prédestiné qu’il ne lui a pas toujours été facile de porter, Elisabeth Aragon, maître ès jeux au sein de l’Académie des Jeux Floraux. Lecture à haute voix en espagnol et en français. Un régal !

Un jeune invité que je ne connaissais pas, appelons-le Théo car c’est ainsi qu’il s’est présenté et a, théâtralement, mis en voix deux poèmes. J’ai reçu deux coups de poing dans la figure. KO assise.

Parenthèse : les poèmes des participants, dont ceux d’Elisabeth et de Théo, sont mis en ligne sur le site du Gué Semoir alimenté par Svante.

La réunion s’est achevée par un repas au restau indien. Entre une samossa et un délice aux mangues nous avons causé… poésie et poètes. Et voilà qu’une expression et un mode de vie m’interpelle : vivre en poésie. Autour de cette table, la vie de bohême est pour certains une réalité, aussi tangible que le chômage. Il est vrai qu’un homme normal, et pourquoi pas une femme ?, peut se passer de manger et de boire pendant deux jours, de poésie jamais (je cite Charles Baudelaire de mémoire). Et de me sentir du côté sage de la barrière, moi qui fais une incursion en poésie entre deux chapitres de roman. La nostalgie m’étreint. Où es-tu, jeunesse, quand je tissais mes vers sur le rouet du vent et que je me confectionnais un curriculum rempli de trous ? Non, je ne regrette pas d’avoir vécu en poésie, sans salaire et sans revenus. Mes impôts et ma CSG en sont allégés.

Mes cahiers de jeunesse


 

Des faits de société

Pour une fois, le blog puise son inspiration dans la pub, celle qu’on nous assène à la télé. Le lien avec la littérature ? Lorsque je prés...