Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

dimanche 22 décembre 2024

Inventaire 2024

Avant la trêve des confiseurs, il est temps de faire le bilan.

Je débute l’année avec plusieurs flèches à mon arc de locaumautrice : toujours mon thriller, Elwig de l'Auberge Froide, en piste après 10 ans, et 2 nouveautés, Diabolo pacte, le ressuscité, et Coup de grain, recueil de nouvelles bénéficiant de retours de lecture enthousiastes. Diabolo pacte est retiré par mon éditeur avec bandeau intégré du premier prix du roman de l’Académie des Livres de Toulouse, ce qui lui donne de la gueule.

Alors que je traîne derrière moi des années de séances de dédicaces plutôt mornes, dépourvue des aptitudes des bateleurs de foire, incapable de communiquer dans la vraie vie (c’est pas pour rien que j’écris !), je me fouette et opère une métamorphose qui me délivre du cafard (Kafka sort de ce corps) : je souris pendant des heures et aborde mon public, ce qui marche. Diable !

2024 sera aussi l’année de la poésie : j’adresse le recueil de mes poèmes de jeunesse, Mon opium est dans mon coeur, aux éditions Il est Midi, et j’ai le bonheur d’être acceptée. Comble de la satisfaction, un tableau de mon père, Manuel Candat, illustre la couverture. S’il est indéniable que la poésie se vend mal, il reste cependant des amateurs. Au mois de novembre, conviée par une amie, je participe à un récital dans le cadre du Festival de la Beauté sous l’égide de la Diaconie. Je lis sur les visages que le public accroche à mes vers.

Forte d’une belle chronique de Michel Dargel dans Intramuros et du premier prix de poésie remis le 13 décembre par l’Académie des Livres de Toulouse, je continue à prospecter pour donner des lectures de mes poèmes. Si vous avez des pistes, n’hésitez pas à me contacter.

Parallèlement, j’écris une poésie différente de celle de ma jeunesse. De temps en temps, je partage un poème sur les réseaux en attendant qu’elle ait assez d’épaisseur pour constituer un recueil.

Fin de la première partie du bilan. La deuxième vous révèlera quelques secrets. Je vous laisse donc sur votre faim.



vendredi 13 décembre 2024

C’était mieux avant. Ou pas.

Apparemment, cet article n’aurait que peu de rapport avec la littérature. Et pourtant ! Je tenais à m’exprimer sur le sujet tant je vois défiler sur les réseaux sociaux des posts illustrés de photos datant des années 80-70-60 avec des commentaires du style : Que de bons souvenirs ! On était si heureux ! et des contre-commentaires : OK boomer ! C’était pas mieux ! Les femmes n’avaient pas le droit d’ouvrir un compte en banque. Etc. Et le summum : Avant, il y avait des maladies mortelles. Excellente nouvelle : y en n’a plus. Tout se guérit maintenant.

Je pense instantanément à un livre de mon père signé Pierre Gaches et publié dans les années 70 : TOULOUSE – Les jours heureux (1919-1936). Dans ces pages exhalant un parfum entêtant de regret et de nostalgie, l’auteur omet l’hypothèse que, dans un lointain futur qu’il ne connaîtra pas, ces années soixante-dix honnies de lui puissent être qualifiées à leur tour de jours heureux et que la même nostalgie étreindra la poitrine de jeunes gens devenus vieux.

À mon sens, le mythe du bon vieux temps est un archétype ravivé à chaque génération.

Mon avis personnel sur le C’était mieux avant ? En ma jeunesse, déjà cyclotouriste, j’avais la nostalgie de routes sans bagnoles, d’entrées de localité non défigurées par d’immondes carrés de béton voués à la consommation, de places et de parvis débarrassés d’un alignement de suppositoires, bref d’un passé que je n’ai pas connu où la campagne n’était jamais loin.

Personnellement, je n’envie pas l’enfance de nos gosses privés de liberté alors que nous vadrouillions loin du regard de parents pas inquiets le moins du monde.

Personnellement, je n’ai pas aimé (et c’est un euphémisme) l’ère du QR code sanitaire et vaccinal que je n’aurais montré pour rien au monde (surtout pas pour être à un salon du livre) à des vigiles ou à des citoyens faisant office. Peut-être que dans le futur, d’aucuns évoqueront avec nostalgie les deux années d’auto-attestations et de masques en forêt.

Je remarque néanmoins que les anciens ayant connu la dernière guerre et l’Occupation n’ont aucune nostalgie d’une jeunesse gâchée (ce sont leurs mots), quand elle ne fut pas massacrée dans les luttes de la Résistance ou les tueries d’Oradour, de Marsoulas et de tant de lieux marqués au fer rouge de la barbarie nazie.

Cependant, je suis bien consciente que ce blog existe grâce au progrès numérique, même si moi-même n’échappe guère aux sirènes de la nostalgie. Sauf quand je tire une valise au lieu de la porter.

Quel rapport avec la littérature ? La réponse dans le prochain article.





lundi 2 décembre 2024

Récital

Dernier salon du livre dans un lieu historique prestigieux dont la beauté attire un public avide d’esthétique. Question beauté, j’y exposais mes livres, fictions et poésie. Mon opium est dans mon coeur soulevait quelque intérêt, servi pas sa première de couverture illustrée par un tableau de Manuel Candat, mon père. Moi-même leur sers un court poème, histoire de leur souffler en nez quelque fumée d’opium :

 

Est-ce le vent qui rêve

Est-ce le vent qui joue

Quand il se prend au piège

Des feuillages

Et qu’il s’accroche aux fleurs

Comme un rideau changeant

Et qu’il fait des jardins

Les chambres du printemps ?

 

Et voilà que je reçois de la part d’un visiteur cette réflexion étonnante. Mais je ne devrais plus m’étonner de rien !

J’aime la poésie, mais je n’en lis pas.

Mince alors ! J’aime les frites, mais je n’en mange pas. Pareille réflexion n’est pas pour me donner la patate.

Heureusement qu’il n’y a pas que les salons, il y a aussi les récitals. L’avant-veille j’étais conviée à lire quelques poèmes dans le cadre du Festival de la Beauté organisée chaque année par la diaconie. L’amie, fidèle lectrice qui a soufflé mon nom aux organisateurs, me véhicule à l’école de l’Annonciation de Seilh, à travers les rocades et avenues de l’Ouest toulousain vouée à l’aviation et à l’avionique.

Le thème de l’année 2024 est la Genèse. Les récitants déclinent la thématique sur une gamme variée, allant du poème au slam, de la chanson au conte. Quant à moi, j’ai choisi deux poèmes extraits de L’opium de l’artiste, titre du premier chapitre. À la fin, j’ai salué mon public en coup de vent (voir plus haut). L’évènement a été pour moi l’occasion de rendre hommage à mon père en lisant le poème que je lui avais écrit en ma jeunesse et qui fut lu lors de ses obsèques : À mon père, le peintre.

Moment chargé d’émotion partagée par un public sensible à ma poésie. Peut-être ce monsieur qui ne lit pas de la poésie aime-t-il l’entendre, entendre des mots qui sont à eux seuls des notes de musique.

Quant à la poésie et moi, une longue histoire : https://claudine-candat-romanciere.blogspot.com/p/mon-opium-est-dans-mon-coeur-poesie.html



La bosse du commerce

Un sujet qui intéressera les auteurs exposant leurs œuvres dans les salons du livre, tous avides qu’un de leurs titres trouve preneur. Vous ...