Ce que j'écris, pourquoi, pour qui et les surprises de mon parcours littéraire

vendredi 12 avril 2024

Le réel, y a que ça de vrai !

Fictionnaire de l’écriture, j’ai débuté par des histoires absurdes que presque personne n’a lues pour la simple raison qu’elles sont demeurées inédites, puis quand j’ai décidé de m’attaquer au genre romanesque j’ai fait fort : une saga de science-fiction avec des traversées transglactiques et des extraterrestres. Finalement, c’est une histoire de pacte avec le diable dans le milieu de l’édition qui m’a valu l’honneur d’une première publication.

Donc, que ce soit avec Poussière de sable ou Diabolo pacte, le lecteur est convié à s’évader du réel, sur le mode SF ou avec un zeste de fantastique… soufré.

Mais, n’étant jamais là où on attend que je sois, mon lecteur est désormais invité à me suivre dans le sillage de dix histoires prenant racine dans la réalité : Coup de grain.

Le 4ème de couverture le met au parfum : Claudine Candat puise dans sa mémoire intime ou dans des faits divers qui l’ont profondément marquée.

Prenons la première nouvelle, Du commerce : Rue Saint-Denis : une prostituée emprunte un landau lors d’une descente de police. L’anecdote m’a été contée par l’occupant du landau. C’est l’après-guerre, ses parents sont montés à Paris pour tenir rue Saint-Denis un commerce de gros de fruits et légumes. Les Halles n’avaient pas encore déménagé à Rungis. Notre commerçante a bel et bien prêté son précieux landau à une fille afin qu’elle puisse échapper à la maréchaussée. Mais, quand elle a tourné au coin de la rue, la peur s’est insinuée en elle. Toutefois, elle s’est abstenue d’aborder les flics. La nouvelle dit pourquoi. Nous sommes effectivement dans l’après-guerre et ce couple de commerçants originaires de Corrèze, qui n’étaient pas mariés pendant l’Occupation, font figure à mes yeux de héros. Tandis que les parents de l’une cachaient des Juifs, lui assistait le maquis et, ayant échappé de peu à une arrestation, l’avait rejoint jusqu’à la Libération.

Quant aux réflexions sur la prostitution, elles sont de mon cru.

Du commerce résulte du télescopage entre cette vieille histoire de landau emprunté et une discussion datant de 2002. Le décor : une tablée du restaurant administratif, entre midi et deux. Trois femmes et deux hommes, tous fonctionnaires de divers ministères, discutent du sujet du jour : la coupe du monde de football dans une Allemagne transformée en mégalupanar. L’une des fonctionnaires s’enthousiasme pour cette profession libérale que serait selon elle la prostitution. Que ne démissionne-t-elle pas de la fonction publique où ça tombe certes tous les mois mais en petite quantité ! J’ai reconstitué les dialogues tels quels tout en ambitionnant de faire œuvre artistique, comme je m’y engageais dans mon dernier article.

Quant à la morale, elle est contenue dans le titre, Du commerce, car qui dit entreprise dit chef d’entreprise.

Je vous laisse méditer sur le sujet et ne saurais trop vous conseiller une lecture revigorante qui vous redonnera un coup… de grain.

Les Halles de Paris - années 50



 

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